Pénélope, du travail au blanc ?

par olivier cabanel
jeudi 26 janvier 2017

On connaissait le travail au noir, qui ne consiste pas à donner du travail à des personnes ayant la peau sombre, mais à salarier clandestinement des travailleurs, en profitant de leur détresse... ou qui est une méthode permettant d'échapper aux lourdes charges qui pèsent sur les entreprises.

Mais on connait moins le travail au blanc...

S’il faut en croire « le Canard Enchaîné », Pénélope Fillon, l’épouse du chevalier blanc, François Fillon en l’occurrence, aurait perçu pas moins de 600 000 euros sans pour autant avoir beaucoup transpiré.

500 000 euros pour l’épouse du candidat LR, en échange d’un travail d’attaché parlementaire, sauf qu’il n’y a pas grand monde pour l’avoir remarqué à l’assemblée nationale...

Et 100 000 euros pour avoir travaillé dans la prestigieuse « Revue des Deux Mondes », sauf que Michel Crépu, directeur de la dite revue a déclaré : «  je n’ai jamais rencontré Pénélope Fillon, et je ne l’ai jamais vue dans les bureaux de la revue », reconnaissant tout de même avoir remarqué sa signature dans 2 (peut être 3 ?) notes de lecture.

Mais 100 000 euros pour 2 (ou peut-être 3 ?) notes de lecture, ça fait cher la note. lien

Ceci posé, il faut tout de même savoir que le propriétaire de la « Revue des Deux Mondes », est un certain Marc Ladreit De Lacharrière, lequel est un ami de François Fillon, et c’est lui qui aurait engagé l’épouse du candidat LR.

D’après Médiapart, cet homme riche et puissant est un mécène qui aime aider quelqu’un dans le besoin, ce qui l’aurait poussé à tendre la main au couple Fillon, lorsque ce dernier redevenu simple député allait perdre une bonne partie de ses revenus. lien

Toujours est-il qu’en feuilletant la dite revue, on trouve bien quelques articles signés François Fillon, mais aucune trace de Pénélope, son épouse. lien

Comme le dit pertinemment Yannick Jadot, peut-on imaginer Germaine De Gaulle accepter de recevoir de l’argent pour les mêmes raisons que Pénélope Fillon ?

On se souvient que « Le Général » ne se faisait pas rembourser ses frais de déplacement...

Jadot va plus loin et s’interroge.

Quelle est la crédibilité de ce candidat à la présidentielle, qui se dit gaulliste et républicain, et qui n’hésite pas à engager son épouse pour des emplois manifestement fictifs ?

Pour l’instant, le camp Fillon est vent debout contre cette affaire qui fait mauvais genre à quelques mois de l’élection présidentielle, et ce matin, Bernard Accoyer, fidèle de toujours de François Fillon, envoyé en défense du patron, a commis un lapsus révélateur...

Interrogé par Léa Salamé, il déclarait, contre toute attente « Pénélope filons... », rectifiant tout de suite « Fillon »...lien

Filons ? C’est peut-être ce qui s’appelle avoir de la fuite dans les idées...à moins qu’Accoyer n’ait pensé au mot « Filon », lequel en l’occurrence était juteux... un bon filon.

Mais revenons au candidat LR.

Sur la défensive, il a tenté de répondre sur le mode « les femmes ne sont pas destinées à faire de la confiture, et peuvent envisager d’autres carrières  »... sauf qu’il n’a pas répondu sur l’essentiel : les emplois dénoncés par le « Canard Enchaîné » étaient-ils des rumeurs, ou tout simplement une vilaine réalité ? lien

Ajoutons que l’intéressée avait déclaré il y a quelques temps : « je ne me suis jamais impliqué dans la vie politique de mon mari »... ce qui vient contredire les affirmations de celui-ci. lien

On peut comprendre l'inquiétude du candidat présidentiel, car cette nouvelle casserole ne peut qu’en faire ressurgir d’autres, comme par exemple les aller-retour en Falcon d’Etat pour aller passer un weekend dans son château, dans la Sarthe, soit 27 000 euros par weekend, à la charge du contribuable... voyages d’autant plus étonnant que le premier ministre avait fait des pieds et des mains pour qu’il y ait une gare TGV à Sablé sur Sarthe. lien 

On peut alors s’interroger sur le choix du ministre, car le trajet Paris-Sablé en TGV ne dure qu’une heure et vingt minutes... alors qu'en utilisant un Falcon 7X de Vélizy-Villacoublay et l’aéroport d’Angers-Marcé, on fait durer le voyage 1h40.

Bien sur, il est certain qu’il est plus agréable de voyager en avion, au dessus des foules consentantes, que de partager avec elles la promiscuité d’un voyage en TGV... mais quand on est premier ministre ne doit-on pas donner l’exemple, et surtout accepter de partager la vie de ses administrés ?

Ajoutons pour la bonne bouche qu’entre le 4 février et le 19 mars 2010, François Fillon a multiplié les vols à bord d’un jet de l’état pour mener campagne lors des régionales, le tout pour une jolie facture de 300 000 €. lien

L’électeur taquin pourrait se dire que lorsqu’on est propriétaire d’un château, qu’on appelle pudiquement un manoir, on doit avoir les moyens de ses ambitions...lien

Voilà qui fait tache pour un candidat présidentiel qui prône le serrage de ceinture pour les citoyens. lien

Lui qui faisait de la probité son cheval de bataille et qui voulait rendre sa dignité à la république se trouve en bien mauvaise position. lien

Comme dit mon vieil ami africain : « celui qui passe la nuit dans la mare se réveille cousin des grenouilles  »...

L’image illustrant l’article vient de humourger.com

Merci aux internautes pour leur aide précieuse

Olivier Cabanel

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