Petite histoire édifiante sur le Pôle Emploi

par Pelletier Jean
jeudi 6 juin 2013

Au moment où Monique Ibora, députée PS remet un rapport sur les réformes à envisager à Pôle emploi, voici une histoire exemplaire du « monstre administratif » que celui-ci est devenu et de sa capacité à faire preuve d’inhumanité ? Mme Ibora dit à propos de celui-ci : « l'opérateur "a besoin d'air, de déconcentration", et les chômeurs, de "contacts plus humains qu'administratifs avec leurs conseillers. Cela passe par une réorganisation en profondeur car l’augmentation des moyens ne saurait suffire".

Etre chômeur à 60 ans est une terrible épreuve, Nicolas Sarkozy ayant supprimé la dispense de recherche d’emploi pour les seniors, vous êtes littéralement « mis à mal » par les conseiller de votre pôle emploi qui vous bouscule et vous culpabilise de ne pas trouver d’emploi…. A 60 ans ! D’un autre mouvement l’Apec (Agence de recherche d’emploi pour les cadres) vous incite à ne pas vous inscrire en proclamant haut et fort et avec cynisme : « mais vous n’avez aucune chance de retrouver un emploi à votre âge ! ».

Première contradiction du système, Pôle emploi vous « triture » pour chercher un emploi, l’Apec ne veut pas de vous !

Mais le pire est à venir… un petit programme informatique vous coupe vos allocations dès que vous avez atteint l’âge de faire valoir vos droits à la retraite. En soit, ce n’est pas anormal, à vous d’apporter la preuve que vous n’avez pas encore tous vos trimestres et qu’ainsi pôle emploi doit continuer à vous prendre en, charge jusqu’à l’obtention de tous vos trimestres qui vous ouvrent droit à votre retraite à taux plein. Sauf que vous ne recevez ni lettre, ni coup de fil, ni mail pour vous en avertir. Seul votre compte en banque vous envoie le signal brutal du découvert faute d’approvisionnement.

Monsieur le Président de la république, voilà une petite réforme, facile à faire, qui aura un impact considérable sur la vie des gens. Au programme informatique de pôle emploi qui dit : à l’âge donné de prise à la retraite j’envoie, trois mois, avant la lettre type qui avertit l’usager de la coupure du versement de ses Assedic et de la nécessite de contacter sa caisse assurance vieillesse pour faire établir son état des trimestres acquis. Quelques lignes de codes à écrire…. Mais aucune des « têtes d’œuf d’ énarques sur trois génération et habitant les beaux quartiers » ne se sont donné la peine de les faire…

Après avoir plongé cette usagée, en charge d’un enfant adulte qu’elle assume seule (cas de figure assez dominant) dans la détresse absolue, sans économie suffisante pour faire face, désormais dépendante d’une autre administration : la caisse assurance vieillesse, qui je vous l’assure va lui en faire voir de toutes les couleurs et il lui faudra plusieurs mois pour obtenir le fameux papier qui lui rétablira son dû : son assurance chômage.

Et bien après toutes ces épreuves, elle va recevoir un courrier l’informant qu’elle a été radiée des listes de demandeur d’emploi… pour n’avoir pas répondu à un courrier… qu’elle n’a jamais reçu !

Imaginez l’impact, le stress accumulé, la coupure du versement des Assedic, l’angoisse du découvert bancaire, les démarches administratives éprouvantes auprès de la caisse vieillesse, et le coup de massue final : Vous n’êtes rien, nulle part… vous n’existez plus..

Cette histoire donne l’impression que l’Etat informel après avoir essayé de dire à cette femme qu’elle était vieille et inutile à travers la réalité du marché de l’emploi et le harcèlement de Pôle Emploi, constatant qu’elle tenait toujours debout, il s’est dit coupons lui les vivres, elle va bien finir par « tomber », non ? Et bien rayons la de la liste des demandeurs d’emploi… qu’elle disparaisse définitivement.

Dans le cas précis, cette femme ne s’est pas laissé abattre, elle a aussi réussi à se faire réintégrer au Pôle Emploi, ce qui lui a valu de refaire toute la paperasserie nécessaire. Mais à l’heure où j’écris ces lignes, n’ayant pas pu obtenir de la caisse vieillesse son attestation… malgré de nombreux déplacement, coup de fil, où on lui dit chaque fois des choses différentes et contradictoires, on l’a au final simplement assuré que le délai ne saurait excéder trois mois !!!

C’est la France, le pays où l’on vit.

 


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