Plan banlieues : une grande claque pour Borloo : face à un Président je sais tout, j’ai tout vu

par CNAFAL
vendredi 25 mai 2018

Le Président Macron a revêtu les habits du grand timonier, "pour mettre à bas" la plupart des propositions judicieuses du Plan Banlieues, rapport dirigé par Borloo et soutenu par des élus de tous bords politiques. Pour une fois, les propositions contenues dans ce plan faisaient pratiquement l'unanimité d'une grande partie de l'échiquier politique, des maires de banlieues et des acteurs sociaux.

Mais voilà, le grand timonier a démantibulé au sens littéral du terme, ce document, n'hésitant pas, plein de morgue, à se moquer des propositions et des rédacteurs, allant jusqu'à proclamer que lui "il savait" ce qu'il fallait faire… INEDIT !

Comme d'habitude avec Macron, on fera appel au "mécénat" des grandes entreprises (quelles compensations auront-elles en retour ?).

En fait, l'ensemble de son "one man show" revient à entériner "la gentrification de la société française", à l'image de la technocratie qui a pris le pouvoir en mai 2017.

Gentrification : regroupement des habitants des classes moyennes et supérieures dans les mêmes quartiers, notamment dans les centres villes et fonctionnant dans l'entre soi. Les gentrificateurs se sentent peu liés "au collectif" et méfiants à l'égard des mouvements visant à transformer les rapports sociaux… Autrement dit, Macron "gèle" la situation pour causes d'économies, abandonnant d'une part les quartiers au repli communautaire et identitaire et d'autre part, aux maffias qui les ont mis en coupe réglées… (Marseille). Tout cela favorisant les discours d'extrême droite et de la droite extrême… Pour celui qui veut recomposer le paysage politique, on peut s'interroger sur le but final !

Nous sommes là au cœur de la question sociale et républicaine. Macron, ce jour-là, mardi 22 mai, a rompu le pacte social et le devoir de solidarité que nous devons à ces quartiers ! Pourtant le rapport Borloo employait des mots très forts "réconciliation nationale", "égalité républicaine", "millions d'âmes invisibles", à propos des quartiers d'habitats sociaux. De plus, Borloo "fléchait" le financement de ses mesures par l'argent, fruit des privatisations… a-t-il été dans le sacrilège ?

Le CNAFAL ne le pense pas. Et il convient de revisiter les constats officiels, les mesures phares et les plus innovantes, pour ne pas les enterrer et en faire un outil alternatif :

Il existait auparavant dans "l'ancien monde", mais supprimé par un gouvernement de gauche, des filières privilégiées et rémunérées d'accès à l'éducation nationale, pour les éléments méritants et favoriser "l'école du peuple". Recrutement dès la seconde, pour les écoles normales d'instituteurs, recrutement avec les IPES des futurs professeurs… Ces filières permettaient une ascension sociale, mot oublié et enfoui par les socialistes libéraux !

 

Au fond, c'est la popularisation de ces propositions qui doivent faire peur "au petit bras" de Macron.

 

Jean-Marie Bonnemayre, Jean-François Chalot,
Président du CNAFAL. Secrétaire général du CNAFAL.


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