Polémique autour de la nomination du fils Bachelot
par Henry Moreigne
vendredi 11 juin 2010
Touchée par le syndrome “Jean Sarkozy” la ministre, avec le plus grand naturel, a défendu cette nomination au micro de RTL : “Quand on est fils de ministre, on n’a droit à aucun passe-droit mais on peut poursuivre sa carrière professionnelle quand on en a les compétences et les mérites”.
Les yeux d’une mère pour son fils, employé successivement comme attaché parlementaire puis membre de son cabinet ministériel, lui font oublier la réalité froide des diplômes. En l’espèce, Pierre Bachelot est diplômé de l’Institut supérieur des Arts de Paris, c’est-à-dire sans aucun rapport avec le poste sur lequel il est nommé.
La ministre avance qu’il n’y avait pas de profil correspondant en interne à l’INPES . Officiellement, Pierre Bachelot sera chargé de développer une stratégie d’influence ou de lobbying, notamment auprès du Parlement, et de veiller à ce que la santé soit intégrée dans toutes les politiques.
L’INPES (140 agents) est un acteur de santé publique chargé de mettre en oeuvre les politiques de prévention et d’éducation pour la santé financé par l’Etat et l’Assurance maladie, deux structures lourdement endettées, 13 milliards en 2007 pour la seconde.Cette nomination ressentie par beaucoup comme une nouvelle démonstration de népotisme ne va pas dans le sens de la rigueur budgétaire.
Selon Le Point, “Il s’agit d’un poste de chargé de mission directement attaché auprès de la directrice générale de l’Institut, une fonction qui existait déjà ponctuellement, mais qui a été mise en valeur dans le cadre de l’élaboration du projet d’établissement de l’INPES et du changement récent de l’organigramme”.
Pierre Bachelot, dont on ne connaît pas le niveau de rémunération, sera directement rattaché à Thanh Le Luong, directrice générale de l’Inpes en poste depuis novembre 2009, elle-même issue du cabinet de Roselyne Bachelot.