Politique. La théorie du puzzle...

par Loatse
mercredi 13 mars 2013

Une surface cartonnée, sur laquelle l’on colle le plus souvent un paysage ; Le tout découpé de manière à obtenir des pièces dont la particularité est, que par ce simple découpage, ce cloisonnement apparent, celles-ci se retrouvent transformées en agglomérats de couleur abstraits…

Et le jeu peut commencer…

De prime abord, en observant l’original en son entier, l’assemblage ne semble pas insurmontable, loin de là… C’est lorsque se retrouvent éparpillées devant le joueur toutes ces pièces multicolores que la chose se corse…

Après chacun sa technique. S’y attelent aussi bien les impatients, les intrépides qui se fient uniquement à leur intuition et démarrent leur assemblage comme bon leur semble que les méthodiques qui ont besoin d’un cadre pour pouvoir progresser…

Même le choix de la chaise (sur laquelle ceux-ci vont passer des heures à tenter de donner corps à cet éparpillement de pièces) semble conditionner le résultat… L’un choisira la chaise se trouvant à sa droite, tel autre celle qui se trouve devant lui, tel autre encore une chaise à sa gauche mais plus éloignée,  tout en bout de table…

Mais le puzzle a ceci de particulier que, quelle que soit la méthode, quelle que soit la chaise sur laquelle on se pose, arrive toujours un moment où le méthodique et l’impatient se retrouvent avec dans la main, cette fichue pièce qui devrait être la bonne, mais « qui ne va nulle part » !

Au point parfois de soupçonner une erreur de fabrication ou bien que, quelque part, quelqu’ un s’est moqué de vous… Un sabotage ? Un complot ? Va savoir …

Comment expliquer la chose ?

Vous avez beau retourner dans tous les sens la pièce qui est censée correspondre à son emplacement, vous en êtes sûr, rien ne se passe…

Autant enfiler des chevilles carrées dans des trous ronds !

Et vous voilà à forcer comme une andouille au risque d’endommager et la pièce et le tout…

"Adieu veaux, vaches, cochons, couvée !" Vos ambitions ( vous attaquer au « 100.000 pièces ») vont devoir être revues à la baisse… Votre méthode que vous pensiez pouvoir encore appliquer ne serait- elle pas la bonne, finalement ? pourtant jusqu’à ce jour elle a fonctionné…Si tant d’autres avant vous l’ont bien utilisée, c’est quelle ne doit pas être si mauvaise au fond !

 Chaque pièce alors rentrait dans sa place bien définie. Bien entendu il fallait parfois écarter temporairement celle qui ne correspondait pas pour en mettre une autre à sa place… mais là !!!

Défaire une partie du puzzle ? Pas question ! Vous y étiez presque ça devait coller, preuve en est que jusque là, ce n’était pas si difficile, juste parfois un peu éprouvant pour les nerfs, sans plus !

Et c’est bien là que le bât blesse, ça devait marcher ! Vous avez, croyez vous, tout fait pour et ça ne marche pas !

La nuit est tombée, d’un noir d’encre. A peine peut-on encore distinguer parmi les ténèbres quelques lueurs.

 Le méthodique allume sa lampe s’apprêtant à passer une nuit blanche… L’impatient lui, a fini par balayer d’un geste rageur le puzzle inachevé et toutes les pièces se sont répandues plus bas, sur le sol… Sauf une. En ouvrant ses mains crispées, celui-ci ne peut que constater qu’y est restée collée à la paume la petite pièce récalcitrante.

Laquelle semble le narguer.

Il n’ose pourtant pas la jeter comme les autres.

Il ne sait pourquoi, ce n’est en apparence qu’une pièce comme les autres mais celle-ci lui inspire…. du respect. Alors il la pose délicatement sur la table ou ne subsiste plus aucune trace de son vain combat et l’observe longuement, jusqu’à ce qu’enfin, le jour se lève…..


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