Pour qui voter aux élections européennes ?
par Laurent Herblay
jeudi 28 mars 2019
Dans deux mois, nous serons appelés aux urnes. Ce seront aussi les premières élections depuis les débuts du mouvement des Gilets Jaunes, dont le sens politique national ne manquera pas d’être particulièrement fort. Les résultats des grands partis seront scrutés, leur score servira de baromètre de leur santé actuelle. Que faire alors que les sondages indiquent un mano-a-mano LREM-RN ?
A élections européennes, réponse sur la question européenne
Lors des deux précédentes éditions, mon choix était assez simple, candidat pour Debout la République en 2009, et membre du parti en 2014, avant de le quitter peu après. Lors de l’élection présidentielle, dans la dernière ligne droite, j’avais décidé d’apporter à nouveau ma voix à Nicolas Dupont-Aignan, avant que son ralliement à Marine Le Pen, doublé d’un reniement sur l’euro ne m’éloigne plus encore du mouvement pour lequel j’ai milité pendant près de sept ans. Les deux dernières années ont largement confirmé mon choix de m’éloigner de ce qui fut ma famille politique, entre communication malhabile, dérive droitière économiques et renoncement incohérent sur la question européenne.
Comme en 2017, je ne vois pas de raison de prendre parti entre LREM et RN, deux forces profondément superficielles, essentiellement au service de leurs dirigeants et ne réfléchissant pas à ce qu’il faudrait faire pour la France. La France Insoumise de 2017 n’avait pas réussi à me convaincre, dans un contexte où il pouvait pourtant être tentant de soutenir un des quatre principaux candidats, qui avaient alors une chance de peser et d’atteindre le second tour. La ligne suivie depuis deux ans est encore moins convaincante, la ligne souverainiste ayant été affaiblie avec le départ de Djorde Kuzmanovic, alors qu’on pouvait espérer que Mélenchon prenne plutôt ses distances avec les indigénistes…
Avec le Brexit, et le comportement toujours plus détestable de cette Union Européenne, il semble plus que nécessaire d’envoyer un message clair sur la question européenne. Et quand je dis message clair, ce n’est pas les dérisoires critiques émises par certains et les promesses ridicules de réorientation d’une structure dont il faut reconnaître aujourd’hui qu’il n’y en a rien à attendre. Cela fait des décennies que des dirigeants français promettent des renégociations et que rien ne se passe. L’Union Européenne est le problème et ce n’est pas en restant dans cette construction qu’il sera possible de changer quoique ce soit de significatif. La seule issue pour changer, c’est d’en sortir, et rapidement.
Paradoxalement, c’est un sujet sur lequel je trouve l’UPR finalement trop modérée, ayant développé dès 2012 mon rejet de la voie de l’article 50 et préférant une sortie unilatérale et immédiate. Les négociations du Brexit me confirment totalement dans cette conviction. Mais, malgré tout, l’UPR sera le seul parti engagé si durablement pour le Frexit, alors que j’ai la ferme conviction que c’est le seul chemin souhaitable pour la France aujourd’hui. Dès lors, il me semble a priori cohérent de voter pour ce parti, quelles que soient ses limites, que je n’ignore pas. Malgré tout, aujourd’hui, je pense que ce serait probablement le meilleur parti à qui confier le destin de la France, dans le paysage actuel.
Bien sûr, j’ai conscience que le chemin pris par l’UPR le voue probablement, et malheureusement à la marginalité, mais il faut reconnaître sa constance dans le combat contre l’UE, ainsi que la force des convictions de ses militants, quelques que soient les anicroches du passé. Mais aujourd’hui, sous réserve de la campagne à venir, je pense que mon vote ira pour l’UPR en mai.