« Pour une politique migratoire à l’épreuve des faits »

par PreciousOzOz
lundi 13 juin 2011

Non, on ne parle jamais suffisamment de l’immigration. Sous principe que les arguments ont tous été exprimés, on oublie que des politiques parfois outrageantes continuent d’être pratiquées. 

Arnaud Vaganay, politologue, dénonce dans une tribune publiée sur Le Monde.fr, les politiques contre l’immigration « prises à chaud » : qu’il s’agisse de la réforme de l’espace Schengen désirée par François Fillon et Silvio Berlusconi suite à l’arrivée massive de réfugiés tunisiens sur l’île de Lampedusa ou le projet de loi élargissant la déchéance de nationalité juste après l’affaire Liès Hebbadj.

Le politologue regrette la « pauvreté de l’argumentaire du gouvernement quant à l’efficacité de sa politique "protectrice" » ou l’absence des économistes et des démographes sur ces questions. Les statistiques de l’immigration confondant si souvent migrants et français de seconde et troisième génération.

Le mal d’information crée une distorsion de l’opinion et des représentations que l’on se fait des coûts et bénéfices de la présence des immigrés sur notre territoire. Selon Arnaud Vaganay, « les coûts très concentrés localement affectent quelques localités et quelques catégories sociales » (« les banlieues », « les moins qualifiés ») mais « à l’inverse, le bénéfice de cet échange est lui diffusé uniformément sur l’ensemble du territoire. »

Arnaud Vaganay conclut finalement sur une réflexion inquiète face à la corrélation négative entre productivité et immigration existant dans l’opinion : « il y a ce vieux travers humain qui fait qu’on se passionne pour le migrant chômeur ou délinquant, mais qu'on tourne le dos à celui qui, silencieusement, travaille, paie ses impôts et éduque ses enfants. »

Le gouvernement véhicule hélas cette croyance dans ses politiques. En tant qu’organe de la démocratie, il a pourtant pour devoir de prendre le recul permis par les analyses des chiffres et l’observation des bénéfices et ainsi de donner une nouvelle orientation à sa gestion de l’immigration.

 


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