« Pov’con » ou « Sale mec » ?

par olivier cabanel
jeudi 5 janvier 2012

Les mots qui tuent sont l’apanage de la joute politique, mais par le passé, on avait été habitués à une finesse de langage, manifestement en voie de disparition aujourd’hui…

Sauf que si l’expression « pov’con » est bien sorti de la bouche présidentielle, dans un contexte connu, (vidéo) celle de « sale mec  » est vraisemblablement un détournement manipulateur de la réalité, dans lequel la poissonnière de la république, et une partie de la garde rapprochée présidentielle se sont engouffrés allègrement.

En effet, c’est lors d’un repas que François Hollande partageait avec 5 journalistes que ce dernier à fait un aparté, soigneusement consignée par un journaliste, Alexandre Cara, au mot près, assez éloignée de la réalité d’un article écrit par un autre, du Parisien celui là, manifestement de mauvaise foi, détournant le sens de l’expression employée. lien

Hollande, s’exprimant à la place de son adversaire mettait dans sa bouche l’expression : « je suis un sale mec », ce qui est assez éloigné du fait d’avoir qualifié son éventuel concurrent.

Mais les journalistes ont parfois d’obscures raisons qui les font déformer une réalité pour provoquer un bug. lien

Pour ceux qui auraient encore un doute sur ce qui est a été réellement dit, ils peuvent découvrir le twitt d’Alexandre Cara lequel sera manifestement confirmé par au moins les 3 autres journalistes.

Twitt : « Hollande imaginant le mea culpa de Sarközi  » : « je suis en échec depuis 5 ans, je suis un sale mec, mais réélisez –moi, je suis le seul capable de gouverner  ». lien

Comme on le voit, la phrase a été sortie de son contexte, mais bien sur, le clan adverse en a profité pour manier la hache de guerre, avec une parfaite mauvaise foi. lien

Nadine Morano a été l’une des premières à porter le fer, alors qu’elle ne semble pas très bien placée en terme de délicatesse, comme le fait remarquer Sophia Aram. vidéo

Oublions ces querelles d’un autre âge pour nous intéresser à une autre réalité, le parachutage.

Le parachutage n’est pas une nouveauté, et on oublie souvent que le parisien Jacques Chirac a été parachuté 2 fois, et que l’opération de greffe a bien réussi, puisque la Corrèze l’a accepté comme député, avant qu’il ne retourne postuler et gagner, on s’en souvient, la Mairie de Paris.

Idem pour François Hollande, né à Rouen et élu aussi en Corrèze, afin justement d’aller y provoquer Chirac. lien

La malheureuse candidate à la présidentielle de 2007 a eu plus de mal à s’implanter, et ses débuts dans le Calvados n’ont pas été couronnés de succès, même si aujourd’hui, elle est dans la place, en Poitou Charente. lien

Et quid de Marine Le Pen originaire de Neuilly et finalement élue a Hénin-Beaumont, puis au conseil général du Nord-Pas-de-Calais. lien

Aujourd’hui, les élections approchant, amènent leur lot de parachutages, et de la gauche à la droite, les candidats n’ont pas encore mesuré les dangers d’un parachute qui s’ouvre trop tard.

On ne sait pas si celui de Cécile Duflot s’ouvrira à temps, mais on est sur d’une chose, elle agite un écran de fumée, tentant de laisser la responsabilité de ce parachutage aux instances socialistes et écologistes.

En jouant sur les mots, récusant les propos d’un Delanoë assez énervé, qui refuse que « on se serve de Paris comme d’un marchepied pour autre chose  », elle a affirmé qu’elle ne veut « se servir de rien  » mais à seulement « envie d’être utile  », prouvant les progrès qu’elle a fait en matière de langue de bois. lien

Elle pouvait très bien ne pas accepter la place proposée, d’autant qu’elle se vante régulièrement de lutter contre le cumul de mandat.

En mars 2010, elle s'y refusait catégoriquement, afin de se consacrer exclusivement à son mandat de secrétaire nationale. lien

Tournons nous du coté de l’UMP ou les parachutages dorés s’ouvrent de tous les cotés, comme celui de Christine Lagarde, ou d’Eric Besson qui, grâce à la réforme constitutionnelle de 2008 postulent en tant que « député référent » pour les 1,5 millions de français qui vivent hors de frontières, ce qui leur ouvre la voie pour une victoire facile, puisqu’en 2007 Sarközi y était en tête dans 9 des 11 secteurs. lien

Il faut croire que Lagarde ne meurt pas sous le poids du travail au FMI, (lien) et que les étrangers ne reprocheront pas à Besson de pratiquer couramment la langue d’Hortefeux, ou de Le Pen. lien

François Fillon n’est pas en reste, puisqu’il se présente à Paris, au grand dam d’une Rachida Dati très énervée qui s’en est ouvert dans une lettre publiée dans « le Monde  ». lien

On la pensait très occupée dans l’hémicycle européen, et manifestement on se trompait, puisque son manque d’assiduité évident semble être la preuve de son désintérêt pour les bancs de Strasbourg. lien

Fillon qui risque de se retrouver bientôt au chômage s’entête à postuler à Paris, bien loin de la Sarthe ou il œuvre depuis 30 ans, (lien) même s’il a en face de lui le socialiste et généticien Axel Kahn, frère du célèbre journaliste. lien

Mais le meilleur est pour la fin, avec la candidature déclarée de la plume de l’autocrate président, Claude Guéant, à Boulogne (Hauts de Seine) affirmant qu’il cédait à la sollicitation de l’actuel député UMP Pierre Christophe Baguet. lien

Ce parachutage fait sourire de nombreuses personnalités de gauche ou du centre, tel André Vallini qui a déclaré « à vaincre sans péril on triomphe sans gloire  ». lien

Mais voilà, dans le camp UMP, un certain Thierry Solère, vice président du conseil général et conseiller municipal de Boulogne-Billancourt, se disant lui aussi soutenu par le sortant, brigue la place, et déclare carrément que le choix de Guéant est une erreur, lui conseillant de « mettre sa notoriété au service de là conquête d’une circonscription difficile à gagner  ». lien

Les parachutes s’ouvriront-ils à temps ?

Y aura-t-il des accidents ?

Nous le saurons bientôt, car comme dit Michel Audiard, remplaçant pour une fois mon vieil ami africain : « on n’emmène pas de saucisses quand on va à Francfort ».

L’image illustrant l’article provient de « actualité.portail.free.fr »

Olivier Cabanel


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