Présidentielle 2007 : Hollande premier obstacle à la course au parrainage

par Yann Riché
mardi 8 août 2006

François Hollande ne ménage pas son temps de vacances puisqu’il monte au front, le front du parrainage des candidats à la présidentielle. Ou plutôt au front contre le parrainage des petits candidats de gauche.


François Hollande veut responsabiliser les élus socialistes en leur demandant de soutenir massivement le candidat socialiste à la prochaine élection présidentielle. Cette mesure est assimilée par les petits candidats comme une mesure de rétention des signatures, et une campagne d’intox débute dans cette drôle de pré-campagne, guerre d’intox dont un petit candidat avait su profiter en 2002 un certain Le Pen, non pas un inconnu, mais un représentant de l’extrême droite française. En effet rien de tel pour les petits candidats de gauche de dénoncer le totalitarisme du PS, ainsi M. Krivine de la LCR y voit « une atteinte au pluralisme et à la démocratie ». Mais contrairement à Le Pen la multiplicité des réactions à gauche (Taubira, Chevènement, Krivine, et d’autres) montre que sur le fond le Président du Parti Socialiste a raison.

François Hollande a raison de rappeler et de donner quelques consignes aux élus socialistes qui peuvent apporter leur soutien à un candidat à la présidentielle. Et pour cela il a deux motifs essentiels :

Cet appel à la responsabilité des élus PS n’est pas choquant, car derrière la présidentielle se jouent les législatives, donc le gouvernement, et donc le projet socialiste pour le PS. Ensuite cet appel est dans la logique du PS qui est de proposer un programme puis de choisir un candidat qui portera le programme. Ceux qui comme Mme Taubira disent que la présidentielle est la rencontre entre un homme / une femme et les Français sont donc mis en échec par rapport à la stratégie du PS.

Ensuite cet appel permet de suite de clarifier la donne politique des basses manœuvres de partis qui consisterait à soutenir des candidatures plus à droite qu’à gauche pour diminuer le camp adverse en multipliant les candidats. Enfin cette stratégie est gagnante car elle permet au PS de dire ce qu’il va faire de « ses signatures » et oblige à terme l’UMP à faire de même.

Cependant dans cette démarche le PS se coupe de la gauche « anti-libérale » que souhaitent incarner à la fois Marie-Georges Buffet et Laurent Fabius, la rupture avec la LCR et LO semblant évidente depuis le référendum raté sur le Traité Constitutionnel. La LCR, LO, le PCF, et l’éventuel dissident PS, devront chasser les signatures sur les mêmes cibles : les élus sans étiquettes et les élus de la gauche communiste.

Dans cette démarche les petits crient au crime, à l’infamie... Certes, mais peut-être leur faut-il mailler le terrain plutôt que d’utiliser la présidentielle comme une caisse de résonance, caisse qui finalement ne résonne plus que sur les peurs et non sur les projets.

Face à ce rappel des responsabilités je ne peux que m’incliner, pourtant quelque chose me chiffonne, un détail qui me tracasse. Il y a quelque part dans mon journal un entrefilet qui me dérange, en effet le même PS prépare une guerre d’amendement contre le projet de « privatisation » partiel de GDF.

Le chiffre est là entre 30 et 50 000 amendements. Ce petit jeu la droite, le centre et la gauche, tous y ont joués. Cependant c’est le genre de jeu dont je me méfie car il fait couler beaucoup d’encre pour rien, et à part un 49-3 de plus, il ne fait pas avancer le débat politique. Et la responsabilité des politiques n’est pas de multiplier les actions symboliques et spectaculaires mais de débattre de nos idées.

Comme quoi il y a un nouvel axe de progrès pour le PS à travailler durant l’été...


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