Présidentielle : Après la France forte, voici la France apatriée
par Aimé Mathurin Moussy
mercredi 14 mars 2012
Sur TF1, un homme à la conquête de la France. Nicolas Sarkozy. Habitant un corps ridé par l’usure et le temps, surmonté d’une horde de supporteurs, s'avance vers le pupitre. Il l'agrippe fermement avec ses deux mains, comme s'il se cramponnait à la rambarde d'un bateau secoué par les vagues. En somme, comme s’il se cramponnait au pouvoir. Il y tient, c’est sa chose !
Confronté à son bilan, et surtout aux promesses non tenues, Nicolas Sarkozy joue son va-tout. Dès qu’on lui rappelle son quinquennat pitoyable, il feint d’avoir reçu une gifle et un coup de poing par un intervieweur, et vole d’un sujet à un autre tel un boxeur groggy : L’Europe, Schengen, les étrangers, etc.
Lorsque vous entendez Sarkozy, s’emporter dans des démonstrations fumeuses ; vous avez l’impression que c’est un boxeur groggy, qui a même oublié que son adversaire l’a mis KO. Il semble n'avoir aucun souvenir des faits, de sa présidence : Epad, Woerth-Bettencourt, le chômage record. Les Français en ont eu pour leurs grades : funambulisme et course à l’échalote.
Un tour de passe-passe
Il a fallu quelques semaines de campagne électorale pour que la fiscalité devienne la référence économique, le modèle indépassable. Le rêve français de Nicolas Sarkozy.
Il est permis de ricaner, quand on entend Sarkozy déclarer que la nationalité, sera liée à la fiscalité. Mais, c'est peut-être la preuve que les Français sont en train de devenir intelligents. En tout cas, réalistes. Ils ont compris que notre pays a intérêt à se réindustrialiser au lieu d'accepter le nivellement par le bas que lui impose la mondialisation. Il est donc temps, de prôner la démondialisation, si chère à Montebourg.
L'antihollandisme primaire est toujours un filon pour les politicards de bas étages, mais, comme disait le poète, ça eut un prix. Surtout quand on s’appelle Sarkozy. Et surtout quand on fait un copié-collé des propositions du candidat socialiste. Le prophète de l’ultra libéralisme ; devient le précepteur des évadés fiscaux. Tout ça prête même à rire.
La grande leçon de la crise, au cours des dernières années : est de nous avoir appris qu'il faut cesser de se raconter des histoires sur des relances de la croissance sans lendemain et donner la priorité, au moins pendant un temps, à la production sur la consommation. Ce que Sarkozy a été incapable de faire durant son quinquennat, et qu’il ne fera pas, même si on lui accordait la longévité au pouvoir des dictateurs africains, ses amis.
Tout permet donc de penser que les prochains jours, seront exaltants en gâteries… Ce qui reste à Sarkozy de dire aux Français, c’est qu’il n’a pas été président, et que bientôt il le sera. A méditer !
Aimé Mathurin Moussy