Primaires à droite, votez tous !
par olivier cabanel
vendredi 18 novembre 2016
C’est entendu, pour voter dimanche, il faut approuver une charte, par laquelle l’électeur s’engage à respecter les valeurs républicaines...écartant donc en principe toute possibilité à un citoyen de gauche d’y adhérer, sauf que...
Le texte de cette charte est bien moins contraignant qu’il n’y parait. lien
En effet, si la charte précise : « partageant les valeurs républicaines de la droite et du centre et s’engageant pour l’alternance afin de réussir le redressement de la France »... n’importe quel citoyen peut au fond s’inscrire dans ce cadre.
Les valeurs républicaines de la droite et du centre ne sont-elles pas les mêmes que celle que défendent tous les citoyens, quels que soient leur bord ?
Qui ne voudrait pas s’engager pour l’alternance, qu’il soit de gauche, du centre ou de droite ?
Qui ne voudrait pas permettre la réussite du redressement de la France ?
C’est donc le cœur serein que l’électeur de gauche pourra, s’il le souhaite, sans pour autant se renier, aller voter pour la primaire de la droite et du centre, d’autant qu’il n’en serait pas à sa première.
Nous n’avons pas oublié un certain 21 avril 2002 lorsque Jospin s’est vu écarté du second tour de la présidentielle, obligeant les électeurs de gauche à se rendre aux urnes pour faire barrage à l’extrême droite, et votant donc pour le candidat de droite, un certain Jacques Chirac, lui donnant ainsi la victoire. lien
On pourrait épiloguer sur les suites de cette victoire, en regrettant que le nouveau président n’ait eu la logique idée de proposer un gouvernement reflétant le résultat de l’élection, en choisissant des ministres venus des différents courants qui lui avaient permis la victoire...
Mais ceci est une autre histoire.
Toujours est-il qu’à cette occasion des électeurs de gauche, partageant les « valeurs républicaines de la droite et du centre » s’étaient déjà déplacés dans les urnes pour soutenir le candidat de droite.
Mais pour revenir au texte de cette charte, on ne peut qu’y remarquer la patte « juppéiste », qui en laissant un flou dans ces valeurs « républicaines » permet ainsi aux électeurs de l’autre bord, de voter pour le moins pire à droite, et donc pour lui... ou un autre.
Voter pour le moins pire est-il devenu la règle, et comme aux USA, sommes nous condamnés à choisir entre la peste ou le choléra ?
d’ailleurs qu’en est-il aujourd’hui de ce gouvernement, est-il encore socialiste...d’autant qu’à sa tête, l’élu présidentiel s’est découvert tardivement un profil « social-démocrate »... d’autant que son ex-ministre, candidat depuis peu à la présidentielle ne se veut ni de droite, ni de gauche ?
Il est vrai qu’une certaine confusion règne dans les sphères de nos chers élus qui accumulent les lapsus toujours révélateurs, tels Copé, Sarközi, ou Juppé qui voulant évoquer François Barouin, trébuchent en prononçant Bayrouin...lien
Ceci posé, devant la débâcle annoncée de cette élection, due en grande partie à la déception logique d’une majorité d’électeurs, de gauche comme de droite, il est probable que jamais l’abstention n’aura autant poussé l’électeur à aller taquiner le goujon, plutôt que de perdre son temps pour une république qui n’en a plus que le nom, remarquant que la devise républicaine a oublié depuis longtemps une partie de ses valeurs : la fraternité.
Comme dit mon vieil ami africain ainsi que Charles Brower : « la plupart des gens préfèrent vivre avec des vieux problèmes qu’avec des nouvelles solutions ».
L’image illustrant l’article vient de 20minutes.fr
Merci aux internautes pour leur aide précieuse
Olivier Cabanel
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