PS au pouvoir, FN au comptoir

par Christian
jeudi 6 septembre 2012

Jamais tant que lorsque le PS est au pouvoir, les discussions de comptoir ne sont alimentées de relents nationalistes. Cette remarque pourrait apparaître désuète à l’heure où internet semble condamner les conversations de comptoir. Pourtant il convient de ne pas sous-estimer la force de ces relais d’opinions que sont les bistros et autres petits restos dits « ouvriers ».

Car c’est bien auprès du monde ouvrier que les thèses les plus simplistes du Front National trouvent leur meilleur écho. Pour preuve, les 11% du Front de Gauche face aux 18% du FN aux dernières Présidentielles.

 Mais que signifie ce triste constat.

 

Sans nul doute la perte de crédit du PS dans sa capacité et surtout sa volonté de mener une véritable politique de gauche, depuis qu’en 1983, sous l’ère MITTERRAND, il à opté pour l’économie de marché. Nombreux épisodes sont venus depuis entacher l’idéologie socialiste. Pour mémoire, sous la gouvernance JOSPIN, la privatisation de France Télécom en 1997, sous la soit disant pression de l’Union Européenne au nom de la sacrosainte concurrence libre et non faussée, savamment orchestrée à Madrid et poursuivie depuis, signant l’arrêt de mort de nos services publics, détruisant l’indispensable lien social ciment du vivre ensemble.

La social démocratie n’est pas aujourd’hui à la hauteur des enjeux. Par ses orientations économiques elle s’est faite complice du capital mondialisé. Cet anachronisme suffit à expliquer la montée du nationalisme dans nos sociétés européennes qui sacrifient leurs peuples sur l’autel de la toute puissante finance internationale.

La France n’échappe pas à cette thérapie de la misère.

Quel meilleur terreau pour que prolifère le Nationalisme aveugle.

 

La droite, pour prédatrice qu’elle est des acquis sociaux, de par ses prises de positions pour le moins sans nuance quant à la présence d’étrangers sur notre sol, avait au moins le mérite sinon de bloquer, du moins de ralentir l’ascension au pouvoir de l’ultra nationalisme. Pour le moment, et au vu de la décomposition de cette droite Républicaine, le verrou à provisoirement sauté.

Si la gauche mise au pouvoir en Mai dernier s’attache à poursuivre une politique libérale, ne soulageant les difficultés quotidiennes croissantes du petit peuple que par des meusurettes sans réelle efficacité, l’escarcelle électorale du FN gonflera au point peut-être de nous exploser à la figure en 2017.

Le prochain test grandeur nature du réel écho dont dispose désormais le FN sera la validation par le congrès du traité budgétaire, instaurant règle d’or et austérité comme perspectives d’avenir pour notre jeunesse. Ce traité, sera adopté par les parlements, réunis en congrès, par une majorité des 3/5ème, ce qui veut dire que la gauche social démocrate votera avec la droite ultra libérale. Là encore, ce maelstrom d’idéologies regroupées dans un même schéma politique, nourrit un peu plus encore les thèses nationalistes qui ont beau jeu de le dénoncer.

 Même si j’ai une opinion personnelle quant aux effets que produira la ratifiation autocratique d’un tel traité, je ne souhaite pas l’exposer dans cette tribune. Toutefois, je ne peux que regretter qu’un gouvernement se revendiquant de gauche refuse de soumettre ce texte conditionnant notre avenir au vote du peuple.

C’est d’autant plus regrettable que cette gauche Française aurait pu enclencher, par un processus référendaire à vertu d’exemple de démocratie moderne, une révision en profondeur des contours de l’Europe que l’on promet à notre impuissance, et aux appétits voraces d’un nationalisme aux aguets en cas d’échec patent.

 

Che64. Aussi sur Twitter . @che64000


Lire l'article complet, et les commentaires