Quand Hamon avale Valls

par olivier cabanel
lundi 23 janvier 2017

Une fois de plus, les sondeurs se sont trompés, eux qui donnaient Valls en tête aux primaires... et voilà qu’arrive Hamon, avec le soutien de Montebourg, ce qui fait de lui le potentiel vainqueur de la primaire socialiste.

Nous saurons bientôt ce qu’il en sera, mais une chose est sûre, la mesure phare défendue par Benoit Hamon, ce fameux Revenu Universel, appelé aussi RdB (revenu de base), fait rêver pas mal de monde, malgré les attaques, souvent caricaturales, de l’ex premier ministre de François Hollande, obligé de défendre le bilan de son président, tout en se proposant comme l’homme providentiel, et assurant qu’il a les capacités de « rassembler » toutes les tendances de son parti.

Nombre de politologues ont fait une curieuse et originale analyse, laquelle mérite le détour, affirmant que Vincent Peillon avait été promu pour priver de voix Manuel Valls, permettant à Benoit Hamon de passer en tête.

C’est en quelque sorte le syndrome de la primaire de droite, qui en mettant en tête François Fillon, risque de le priver de sa victoire, tant sa position extrémiste sur la sécurité sociale, sur l’abrogation des 35 heures, sur la suppression de 500 000 emplois chez les fonctionnaires, et du reste, risque de perdre la confiance de l’aile centriste de son parti.

Ceci posé, rien n’est joué, car si Hamon, finalement, devient le candidat du PS, il reste l’inconnue Jean-Luc Mélenchon, tout comme celle d’Emmanuel Macron, qui, en s’affirmant ni de gauche, ni de droite, comme Chevènement à l’époque, lequel avait privé Jospin de sa présence au 2ème tour, est obligé de jouer le rôle de l’équilibriste.

On va donc se retrouver pour les présidentielles avec 3 candidats à gauche, une gauche très à gauche, appelons là communiste, défendue par Jean-Luc Mélenchon, une gauche progressiste, défendue par Benoit Hamon, et une gauche qui ne dit pas son nom, celle d’Emmanuel Macron, lequel prend des voix à la droite conventionnelle, qui ne supporte pas les positions extrêmes et catho, de François Fillon.

En résumé, Valls a poussé Hollande dans les escaliers, Macron lui a planté un poignard dans le dos, et tous les deux essayent de faire oublier qu’ils ont été ministres quasiment jusqu’au bout dans le gouvernement Hollandais.

Valls qui voulait faire le rassemblement derrière lui, se retrouve avec un slogan accroché dans son dos « TSV » (tous sauf Valls)...et même Peillon n’a pas appelé à reporter ses voix vers lui.

C’est probablement pour ces raisons que le Président sortant se promène dans le désert chilien, sans défendre son ex premier ministre, ou tout autre candidat...

Où sera-t-il dimanche prochain ? Dans quel désert, ou dans quel lieu coupé du monde des communications ? Lui seul le sait.

Il reste une inconnue, sachant que François Hollande ne se prononcera pas sur le second tour de la primaire, et il pourrait bien se présenter en rassembleur socialiste, si la confusion s’invitait dans son camp, surtout si finalement, Hamon devenait le candidat officiel du parti socialiste.

Les politologues sont aujourd’hui majoritairement convaincus que, lors des présidentielles, quel que soit le résultat final des primaires de la gauche, l’élu de cette primaire se retrouverait peut-être avec moins de 10% des voix, et que finalement Mélenchon serait le dernier bastion face à Marine Le Pen, et Fillon.

En effet, on voit assez mal comment Hamon pourrait rallier Mélenchon, vu sa position sur le RdB... Voire Hamon rallier Macron qui est aux antipodes de son programme, et si on y regarde de près, il n’y a rien de très socialiste dans le programme macronnien...

Comment tout cela finira-t-il ?

Bien malin qui pourrait le dire...

Même madame Irma y perdrait sa boule...

Mais comme dit mon vieil ami africain : « les dents ont beau rire, le cœur connait la blessure qu’il porte  »...

L’image illustrant l’article vient de mamafrika.tv

Merci aux internautes pour leur aide précieuse

Olivier Cabanel

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