Quand l’église se substitue à l’Etat !

par CHALOT
samedi 13 août 2011

Hier c'étaient des grands frères et des religieux à qui certaines municipalités confiaient des missions éducatives ;

Aujourd'hui c'est l'église catholique qui prend une place dans la sphère publique, au mépris du respect de la laïcité.

Jusqu'où iront-ils ?

Alors que les fonctions régaliennes sont celles de l'appareil de l’État, un ministre en exercice ose déléguer ses responsabilités à des hommes d'église !

La Nouvelle Calédonie deviendra t-elle une terre de mission pour un partenariat officiel entre les églises et l’État, où s'agit-il d'une première expérimentation grandeur nature avant la généralisation ?

Le Gouvernement français se doit de respecter la Constitution et les principes républicains. C'est inscrit dans le marbre et surtout dans les textes....

Ce respect est largement bafoué depuis 2007 et aujourd'hui comme hier, Sarkozy qui veut toiletter la loi de séparation des églises et de l’État en revient à l'ancien régime.

Il continue à favoriser le communautarisme et à donner à l'église une place privilégiée.

Il a suffi que des affrontements meurtriers provoquant la mort de quatre jeunes Kanaks opposent des clans sur l’Île de Marie en Nouvelle Calédonie pour que ce gouvernement confie à des médiateurs religieux la mission d'apaiser les tensions.

C'est ainsi que sur proposition de Marie-Luce Penchard, ministre de l'Outre-Mer, une délégation chrétienne composée de six catholiques et protestants a été appelée à la rescousse.

Ce qui conduit le « père » Apikaoua, vicaire général de l'archevêché de Nouméa à déclarer que cette mission doit permettre « que le processus d'apaisement s'installe dans la durée »

S'agit-il là d'une bavure ou plutôt d'un ballon d'essai ?

Certains à droite rêvent déjà de la mise en place de missions spécifiques officielles attribuées ici à l'église catholique et là, d'une manière plus partielle aux imams !

La droite cléricale applaudit et la gauche laïque se tait encre une fois.

Nous devons exiger que ce scandale cesse et que les instances de la République reprennent la situation en main, donc que les religieux soient invités à retourner à leurs affaires privées....

Donnons le dernier mot à Victor Hugo : « l'Eglise chez elle, l'Etat chez lui » !
 

Jean-François Chalot


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