Quand l’Etat ruine la Sécurité Sociale

par emile wolf
vendredi 24 septembre 2010

Sarkozy ment aux travailleurs et au peuple, c’est connu. Quand il affirme que l’âge de vie moyen a progressé de 15 ans lors des cinquante dernières années, l’INSEE et l’IRDES permettent de calculer cette augmentation à 9 ans et 8 mois. Il ne peut s’agir ici d’un malentendu du à un interprète comme dans le cas des camps de Roms de Madame Merkel, les études statistiques usent de chiffres arabes et de légendes en francais. C’est donc que l’affirmation du Président cache autre chose. Et quoi donc ?

La vérité sur la situation embarrassée et embarrassante de la Sécurité Sociale pardi !

Ainsi, selon la Cour des Comptes, en 2009 le déficit de la Sécurité Sociale tous régimes obligatoires de base confondus s’élève à 24,9 milliards €. Lesquels se composent de :

 8,9 milliards pour les retraites

10,4 milliards pour la maladie

1,8 milliard pour la famille (AF et aides publiques)

0,6 milliard pour les accidents du travail et les maladies professionnelles.


Ce que Monsieur Sarkozy, les partis politiques et les syndicats taisent c’est que selon les comptes 2009, aux niches sociales instituées depuis 2007, en remplacement de celles supprimées, s’ajoutent diverses dispositions, les unes indirectes (comme celles liées à la hausse du SMIC, dans le cadre de la sortie des mesures liées à la réduction du temps de travail), les autres directes censées stimuler l’emploi constituent une perte de recette de 25,3 milliards € qui auraient permis à la Sécurité Sociale de provisionner 0,4 milliard sur son résultat : 


Ces niches sociales se composent de :

La réduction générale des cotisations patronales de sécurité sociale : 22,357 milliards ;

Exonération des cotisations d’allocations familiales : 0,026 milliard

Exonération de l’impôt sur les heures supplémentaires : 2,953 milliards


Ainsi quand les salariés reçoivent une défiscalisation de 3 milliards les patrons et les entreprises profitent d’une manne de plus de 22 milliards soit 7,5 fois plus. C’est la justice sociale du Gouvernement Fillon. 


Il apparaît donc clairement que non seulement les riches ont bénéficié du bouclier fiscal mais aussi de la réduction des cotisations sociales patronales. Sans ce cadeau supplémentaire, la Sécurité sociale n’aurait pas connu de déficit au cours des 2 exercices qui précèdent et pourrait payer les retraites et ses autres obligations sans faire appel au budget de l’Etat. Les déclarations de Monseur Copé à ce sujet sont donc inexactes.

Une telle politique contrairement aux annonces lors de sa mise en application n’a pas amélioré la situation de l’emploi. Bien au contraire la politique économique et sociale des gouvernements Fillon a détruit plus de 500.000 emplois en 3 ans et demi et contribué ainsi considérablement à l’affaiblissement des recettes de la Sécurité Sociale.

La politique de Nicolas Sarkozy est donc totalement responsable du déficit 2009 de cet organisme. Non content la prétendue politique d’aide à l’embauche des jeunes s’effectue hélas au détriment des travailleurs plus âgés dont les salaires sont plus élevés. Il ne sert donc pas à grand-chose de prolonger l’âge de départ à la retraite, si ce n’est à diminuer le taux de celle-ci. 


Après avoir évoqué la création d’emplois pour expliquer les mesures d’exonération de cotisations sociales patronales, M. Sarkozy use aujourd’hui de ce déficit, dont il est l’auteur, pour justifier une réforme des retraites et de l’assurance maladie au détriment de... deviner qui ?


La manipulation opérée est un remarquable tour de passe-passe. Elle consiste à faire disparaître des fonds sociaux au profit des patrons et à crier au loup, en pressurant un peu plus le petit peuple d’assistés et de paresseux, profiteur de Sécu et de répartition des retraites. Ce n’est plus un scandale, ce n’est pas une honte, c’est un fait que l’on veut faire croire accompli. Si une telle action n’est pas une escroquerie, cela y ressemble fort. 


Non seulement Sarkozy se moque des travailleurs qui le nourrissent, mais il peut compter sur l’appui des partis d’opposition et des syndicats qui, se gardent de remettre en cause cette situation de fait que la Cour des Comptes appelle niches sociales dans le rapport sur les comptes de la Sécurité Sociale 2010 et recommande depuis l’examen des comptes 2007de faire disparaître.


Je n’entends ni les ténors du Modem, du PS, du FN, ni ceux des Verts et des micro-partis à la Mélenchon ou Besancenot nous révéler cette subtile opération de dépouillement des caisses sociales au profit du patronat. A quoi ces partis et organismes servent ils donc ? 


Faut-il que l’ensemble des petits et moyens contribuables soient patients pour continuer à se faire pigeonner et ruiner par une classe politique peu digne de confiance. Une classe politique qui les condamne à payer l’impôt pour financer des partis parasites et les invite, sans scrupule, à y cotiser.


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