Quand la page blanche se fait noire !

par C’est Nabum
mardi 23 octobre 2012

Revue de presse juste avant le temps du naufrage ...

Vidéo en décalage :

En mal d'inspiration …

Depuis le temps que j'écris, que je m'encolère, je m'indigne, je gronde ou je rugis aux moindres soubresauts de notre actualité, il fallait bien que cela arrive. La page reste blanche, je ne trouve pas la force de crier une fois encore. Oh ! rassurez-vous, ce ne sont pas les sujets qui viennent à manquer, bien au contraire, ils n'ont jamais été si nombreux. Chaque jour nous offre son lot de maladresses, de scandales, de félonies et de révélations scabreuses, de ce côté là, l'abondance est plutôt la règle …

Non, il y a bien de quoi se révolter ou se moquer, s'indigner ou se gausser de nos chers responsables politiques. Dans tous les camps, ce sont des passes d'armes d'un tel niveau, des répliques abjectes, des mensonges éhontés, des comportements scabreux. Il y a pléthore et je ne devrais pas être en mal d'inspiration.

Montebourg, le prince de la comédie se prend pour un marinier, il vient empiéter sur mes plate-bandes et je ne relève même pas le gant, c'est vous dire. La bête de scène ne me fait plus rire, le bateleur se grime en batelier en plein naufrage d'un ministère fantoche et dérisoire, impuissant et pathétique. On ne tire pas sur un bateau-hôpital !

Copé ne veut pas rester à la traîne, il donne dans la pâtisserie et pourtant la période actuelle, c'est vraiment pas du gâteau. Digne successeur de son modèle, il ose tout et ne s'en cache même pas. Il y a de quoi se désespérer qu'un tel personnage puisse aspirer à diriger le plus grand parti d'opposition. Mais il y a bien longtemps que les règles qui prévalent aux distinctions ne relèvent plus du mérite et de la compétence.

Madame Le Pen est à ce titre une parfaite illustration du propos. Fille de, voilà son plus grand mérite. Reconnaissons-lui cependant le talent d'avoir su hériter de ce qu'il y avait de pire chez son père. Quand elle s'offusque que le Président puisse reconnaître la faute d'une nation qui avait du sang arabe sur les mains un certain 17 octobre 1961 de sinistre mémoire, elle rejoint le chœur outragé de ceux qui étaient aux sales affaires à l'époque, non pour atténuer une responsabilité mais bien parce que pour elle, c'est un non-évènement ….

Le Premier ministre ne veut pas rester à la traîne. Pourtant ce rôle lui va si bien ! Il est devenu le chef d'un orchestre cacophonique où chacun dit ce qu'il veut quand il veut. C'est même devenu de la musique dodécaphonique et nous ne parvenons plus à voir la moindre cohérence dans le désordre gouvernemental.

Heureusement, nous avons le clone du président précédent pour distraire un peu nos soirées télévisées. Le ministre de l'intérieur a mis ses pas dans les traces de son lointain prédécesseur de la place Beauvau. Nous assistons médusés à la transmutation d'un homme qui se dit de gauche en un terrible et redoutable homme de pouvoir, autoritaire et omniscient. Ça pourrait prêter à sourire si une fois encore, les plus faibles n'étaient pas des victimes bien commodes dans sa quête de la notoriété à tout prix.

Le capitaine de pédalo rame dans la soupe de poisson, il est inaudible, empêtré qu'il est dans ses affaires de posture entre ex et nouvelle dame, entre normalité et grandeur, entre gauche et réalité, entre parole donnée et mensonge tenu. Il bat tous les records d'impopularité dans le plus court délais. Il est coincé entre un Premier ministre évanescent et un parti godillot, des alliés peu fiables et une opinion qui voit rouge. Il n'a aucune marge de manœuvre et nous fait grand peine !

Il ne faut pas oublier ceux qui étaient prêts à se renier pour entrer au gouvernement mais qui veulent y rester alors que la position n'est plus tenable. Les verts avalent des couleuvres pour attester de leur amour immodéré pour la nature quand dans le même temps ils baissent pavillon sur le nucléaire, un sujet qui ne supporte aucune concession quand on a des convictions de ce type.

L'Europe n'est pas en reste. Tout ce qui vient de cette noble institution, Nobélisée pour accroître la farce en ces temps de déclin, conduit immanquablement à la ruine des peuples et à la victoire des financiers. Mais de ça, il n'y a plus rien à dire, nous sommes sous le joug d'un système antidémocratique qui a réduit au silence ceux qui ne sont plus que ces cochons de payants !

Alors devant ce tourbillon de choses mauvaises, de comportements qui aggravent encore plus le fossé entre les élites et leurs citoyens, je ne vois vraiment plus quoi inscrire sur la page blanche. Pour rendre compte de ce long chemin de douleur et de déception qui fait lentement et sûrement la place à l'arrivée du Front Nationale au pouvoir en France, à d'autres extrémismes ailleurs, je n'ai plus qu'à noircir la feuille pour en faire l'unique étendard qui puisse nous sauver du pire !

L'anarchie libertaire, semble désormais la dernière espérance. À moins qu'une fois encore, je me trouve en mal d'inspiration et que d'autres voies, qui n'ont jusque là pas été explorées échappent à ma sagacité épuisée.

 

Piteusement vôtre.


Lire l'article complet, et les commentaires