Quand Sarkozy contre ATTAC...
par Caramelle
vendredi 24 octobre 2008
Je viens d’écouter le discours de ce jour de notre président (à Argonay en Haute-Savoie).
Fidèle à ce que l’on apprend (ou apprenait peut-être...) à l’école, il va du général au particulier et est constitué de trois parties bien distinctes.
La première est une critique très vive du capitalisme, la seconde fait une sorte de bilan des réformes engagées en France et des actions récemment menées au niveau européen, la troisième fait des propositions concrètes pour les PME françaises.
En première partie, la critique était si acerbe à l’endroit du système capitaliste que – comme on nous avait promis des annonces – j’ai cru que notre président allait destituer Mme Lagarde au profit d’un collectif ATTAC et annoncer le remplacement au pied levé d’Henri Guaino par Fidel ou maintenant Raoul... Le discours devait durer 20 mn, on en a pris pour 1 heure !
Juste une anecdote avant de poursuivre. Le cours du CAC 40 était affiché sur l’écran tandis que notre président déclamait. Et plus, il accusait les maux du capitalisme (car ils sont presque tous passés en revue), plus le cours descendait... C’était assez drôle... A un moment donné, un incident technique peut-être ?!? – il a cessé d’être affiché...
La forme de cette première partie si appuyée avec « force conviction » semble – au-delà de la démagogie habituelle – nous dévoiler à demi-mots et dans le langage fleuri que notre président affectionne particulièrement, son for intérieur : « Bon, on a vraiment déconné ! Suffisamment pour avoir quand même la trouille que le peuple se révolte pour de bon maintenant... Il faut calmer le jeu avant que tout nous pète à la gueule, alors, on va leur dire que l’on va moraliser le capitalisme, on va donner le change et les pauvres cons vont se cass... heu... se calmer... OK. »
La seconde partie du discours a permis d’affirmer clairement (à l’opposé exact de ce qui précédait) que les réformes françaises entamées devaient être poursuivies soulignant les rôles importants de Mesdames Lagarde et Dati et le soutien qu’entendait leur apporter notre président. On a eu droit au tutoiement avec François et Christine... à l’image de l’entreprise car le modèle est loin d’être oublié et réapparaît en filigrane dans la forme... on est manager ou on ne l’est pas !
Cette partie a permis également de souligner son rôle majeur dans la gestion de la crise par l’Europe car l’Europe c’est lui ou du moins il l’aimerait bien pendant encore un à deux ans (le sous-entendu était à peine tiré par les ficelles...) et par la même occasion de faire oublier l’initiative de Gordon Brown... et la présence de Jean-Claude Juncker dont le nom n’a pas été cité si mes souvenirs sont bons...
La troisième partie s’est focalisée sur les propositions concrètes au profit des entreprises et notamment les plus petites... Très bien... je n’en dirais pas plus sur cette dernière partie car je trouve singulier que les médias n’ont retenu qu’elle, vous verrez ! Certes elle était – à juste titre – très attendue et il faut parer au stress ambiant... au plus vite... mais pour aller où au fait ?