Que sont-ils allés faire dans cette galère ?

par Pelletier Jean
jeudi 14 février 2013

Revirement absolu… après avoir résisté à tous les commentaires avisés ou non, le gouvernement reconnait qu’il n’attendra pas l’objectif de croissance qu’il avait retenu dans son projet de budget 2013, et surtout que l’objectif mythique d’un déficit contingenté à 3 % ne sera pas atteint. Ainsi après s’être fixé pendant la campagne électorale et durant les premiers mois d’exercice du pouvoir un objectif que personne ne réclamait, Hollande et Ayrault sont dans une belle panade.

Après quelques fuites gouvernementales savamment orchestrées, c’est fait, hier le Premier Ministre a pris position : l’objectif d’un déficit à 3 % ne sera pas atteint en 2013. Il existe au moins une constance dans ce gouvernement : son incapacité à communiquer et son aptitude à se prendre les pieds dans le tapis. Certes pour se rattraper il a rappelé l’autre « pendant » à cet engagement : le déficit zéro en 2017… à voir !

C’est donc un sérieux revers pour la majorité socialiste, car celle-ci ne peut ignorer les dégâts occasionnés par cet état de fait. On ne peut « mentir » aussi effrontément à l’opinion publique sans le payer. Personne ne les obliger à s’enfermer dans une telle promesse, puis de s’y accrocher avec autant de véhémence pendant des mois, alors qu’ils savaient pertinemment qu’ils n’y arriveraient pas.

Tous les efforts de rhétorique, même les mieux construits n’y suffiront pas ; quand on entend le 1er ministre d’éclairer que « l’objectif sera atteint, c’est le déficit zéro à la fin du quinquennat, ce qui compte c’est la trajectoire.. », on ne peut s’empêcher de penser que le changement c’est certainement pas pour maintenant, et que le même esprit politicien perdure au pouvoir en France. Droite et gauche dans un même bateau, celui du baratin à tout va.

Désormais on sait que la croissance en France ne sera pas de 0,8 %, mais de 0,1 à 0, 3 % et que le déficit atteindra probablement 3,5%. Ce qui n’est pas si mal pour un premier exercice, il a tout de même été de 5,2% en 2011 et 4,5% en 2012 sous Sarkozy !

Dans les fait la France ne risque même pas des sanctions financières, tant Bruxelles a intégré l’idée que la crise perdure et que surtout les critiques outre atlantique sur la cure d’austérité excessive à leur yeux commencent à infléchir les esprits. Alors on se demande vraiment pourquoi, parmi toutes les difficultés réelles auxquelles le gouvernement doit faire face, il s’est infligé celle-là parfaitement inutile.

L’UMP tient là un argument de communication réel et surtout terriblement efficace, sauf qu’ils devront s’expliquer encore pour un bon moment sur l‘état calamiteux dans laquelle ils ont laissé la France après 10 ans de pouvoir sans partage.


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