Qui fait le lit de Le Pen ?
par CHALOT
mardi 8 mars 2011
La social-démocratie peut gémir ou se faire peut c'est elle avec sa politique mi figue-mi raisin, d'accompagnement à peine social du libéralisme qui a - en grande partie- permis aux Le Pen de prospérer.
Il n'y a pas de remède miracle.
Il faut mettre le paquet :
- se lier au peuple
- défendre une orientation anti capitaliste contre le chômage, la misère et l'exclusion !
Hier c'est Mitterrand qui a donné à Le Pen la surface qu'il a occupée
Aujourd'hui c'est Sarko, dans un calcul politique symétrique qui prend une partie du programme du FN...
A ce petit jeu il n'y a qu'un perdant-perdant c'est le peuple...
Le Pen père ou fille c'est une politique anti sociale, ultra réactionnaire qui conjugue xénophobie et exclusion !
Les partis traditionnels de gauche et de droite prennent peur...Marine LE PEN serait en tête dans les sondages, devant Sarkozy bien évidemment mais aussi devant le sauveur suprême DSK, le secrétaire général du FMI !
Les intellectuels de tous les bords s'inquiètent....
Il faut être inconscient ou aveugle pour s'étonner que le FN soit si haut dans les intentions de vote.
Les états majors peuvent toujours se rassurer en rappelant que les élections vont se dérouler dans 14 mois ou que ce n'est pas la première fois que les sondages s'enflamment.... rien n'y fera, il est certain que la situation actuelle est le fruit inéluctable d'une politique.
Quand le social-libéralisme et le centro-libéralisme tiennent le même discours et mènent la même politique ;
quand les laïques abandonnent le combat contre l'intégrisme au nom d'un différentialisme culturel non avoué ;
il n'y a plus de repères stables et plus de différences claires.
Cette situation et cette politique font le lit du populisme extrême et de l'extrême droite décomplexé qui sait coller à la situation et travestir son programme.
Aujourd'hui un journal comme Riposte laïque, conçu et construit- à l'origine- par des militants de gauche ne cache plus son évolution et ses dérives.
Il rappelle à ses lecteurs que même s'il n'apporte pas son soutien-encore ?- à Marine Le Pen :elle est la seule à défendre leur programme !
Dire que ce journal se prétend républicain et laïque !
Aujourd'hui des militants d'extrême gauche, en nombre restreint heureusement tombent dans l'autre camp et épousent les thèmes de l'extrême droite, allant jusqu'à adhérer au Front National.
Ce n'est pas la première fois historiquement que de tels retournement ont lieu.
Jacques Doriot, grand dirigeant du PCF a été un partisan du front unique PC-SFIO avant de passer avec armes et bagages dans l'autre camp.
La situation n'est pas similaire et ceci à plusieurs titres :
-
aucun dirigeant majeur du mouvement ouvrier ne bascule vers l'autre camp, certes
-
mais les liens organiques entre les partis de gauche et le peuple n'existent plus !
Les associations de quartiers ou thématiques qui liaient les partis aux habitants n'existent plus ou sont exsangues .
La misère s'installe dans notre pays et avec elle règne la désespérance et la fuite dans les pièges mortels que sont le nationalisme exacerbé et la xénophobie portés par un Front National objectivement soutenu par des appareils vieillis et coupés de la population .
L'urgence c'est d'en revenir aux fondamentaux : c'est à la fois un discours et une politique de rupture avec le capitalisme et à la fois la construction et le renforcement d'un lien solide avec le peuple.
Jean-François Chalot