Rassemblé, le camp du Frexit ne serait-il pas bien plus fort ?
par Laurent Herblay
jeudi 25 avril 2019
Aujourd’hui, il faut de la conviction pour défendre le Frexit, alors que les média présentent le processus du Brexit d’une manière aussi aberrante que biaisée. Si certains ont choisi de reculer devant l’obstacle, d’autres continuent de défendre la sortie de l’UE et de l’euro : Florian Philippot et François Asselineau, pour lequel je me suis prononcé. Aujourd’hui, plus que jamais, je pense que l’union ferait la force.
La division réduit, l’addition multiplie
La porte a été à nouveau ouverte en grand par Florian Philippot mardi matin sur France Inter, en affirmant qu’il « aimerait qu’on puisse avoir une liste commune avec François Asselineau ». L’idée semble logique : les deux hommes défendent une idée aujourd’hui dans les marges de notre débat public, et une telle union rappelle le précédent de 1999, quand Charles Pasqua et Philippe de Villiers s’étaient rassemblés pour battre alors la liste du RPR conduite par Nicolas Sarkozy. Ici, l’idée d’une union semble naturelle pour deux listes qui défendent probablement l’idée la plus importante aujourd’hui pour notre pays : la sortie du cadre anti-démocratique, antisocial et anti-économique de l’UE.
Les divergences ne sont-elles pas totalement accessoires par rapport à ce combat premier que nous devons mener pour reprendre en main notre destin et sortir de l’oligo-libéralisme ? N’y a-t-il pas bien moins de divergences entre Philippot et Asselineau qu’il n’y en avait au sein de la majorité gaulliste des années 1960 ? La cause du Frexit n’est-elle pas une cause qui appelle à un rassemblement façon CNR, où l’on oublie ce qui pourrait nous diviser pour se consacrer à l’essentiel : la défense de la démocratie, de la France et d’un modèle de société avec un juste partage des richesses et une protection des citoyens abandonnés aux eaux glacés du laisser-faire et du laisser-passer ?
Bien sûr, certains trouveront des obstacles à un tel rapprochement, même s’il peut prendre la forme d’une simple liste commune de circonstances. L’appartenance passée de Philippot au FN en rebutera certains. Mais à ceux-ci, je voudrais rappeler que j’ai toujours combattu le FN, les ambiguités de NDA à son égard étant une raison de mon départ de DLR, dénonçant les mensonges et limites FN à chaque dérapage. Et je n’ai pas le souvenir d’un quelconque dérapage de Philippot, que je n’aurai pas hésité à dénoncer alors. Je pense que s’il a milité pour le FN, c’est parce qu’il avait fait de ce parti le véhicule de certaines de ses idées, en incarnant une ligne distincte et parfaitement respectable.
Après plus de 12 ans de blog, dont quelques uns comme blogueur associé à Marianne, dont un moment où Philippot l’était aussi, sans que nous soyons restés en contact, je pense avoir démontré que je n’ai aucune complaisance pour le parti de la famille Le Pen, même si je respecte ses électeurs. Mais je pense aujourd’hui que l’intérêt de la France suppose un rassemblement. Et ce rapprochement pourrait changer beaucoup de choses. Ensemble, le cap des 3% de remboursement des frais de campagne serait probablement acquis, alors que séparés, il risque de ne pas être atteignable ni pour l’un, ni pour l’autre, condamnant en outre les deux partis à la disette médiatique ensuite.
L’union, au contraire, c’est changer de dimension, montrer que les convictions passent avant tout, envoyer le message aux électeurs qu’il y a des chefs qui sont capables de s’entendre pour le bien commun. Et dans une époque avide d’histoire, celle-ci ne manquerait probablement pas de faire parler, dans le bon sens. Je suis convaincu qu’ensemble, vous pourriez même viser le cap des 5% et avoir des élus. Après tout, nous sommes plus de 20% à être favorables au Frexit. Une seule liste pour porter ces idées bénéficierait sans nul doute d’une dynamique de rassemblement de tous ces Français qui veulent déjà sortir de l’UE, quand la division des chapelles peut au contraire être un vrai découragement.
Bien sûr, les média n’aident pas, mais que les deux listes qui défendent une idée déjà soutenue par un Français sur cinq n’en rassemblent qu’un sur trente montre que la désunion nous affaiblit. Ne faisons pas comme tous ces vieux partis qui veulent se compter. Montrez que les idées passent avant tout, rassemblez-vous pour porter plus haut les couleurs du Frexit !
Merci de ne pas incriminer l'un ou l'autre, ce qui ne ferait pas avancer le débat pour toutes les personnes qui souhaitent sincèrement le Frexit