Réfléchir et construire du neuf !

 L’abstention a été massive dans les quartiers populaires lors du premier tour des régionales atteignant les 80% dans plusieurs bureaux de vote.

Si au deuxième tour la participation a été plus ample, elle n’a pas réellement décollée là où vivent difficilement des familles frappées par un taux de chômage dépassant les 40%.

La désillusion par rapport à la gauche y est forte, très forte :

 

• Le candidat Hollande avait promis le vote aux élections locales et cette promesse a été enterrée….Comme beaucoup de militants l’expliquent : il vaut mieux en rester là plutôt que d’alimenter la polémique et de donner des armes à l’adversaire tout en désespérant son camp !
• Le gouvernement de Valls encore plus que le précédent a conduit une politique libérale, suivant par là-même les directives des technocrates de Bruxelles ;
• La proclamation de l’Etat d’urgence et la multiplication de perquisitions aveugles a irrité beaucoup de personnes pourtant acquises à la gauche.

 

Aujourd’hui la gauche est absente dans deux grandes régions, n’ayant même pas un conseiller régional… La direction du PS a même fait distribuer des tracts d’appel à voter pour les ex UMP…..

La gauche de la gauche n’est pas dans la meilleure de ses formes, elle est passée nationalement sous la barre des 5% en moyenne au premier tour et n’a pas eu une position homogène dans toutes les régions.

Si de nombreux électeurs de gauche se sont rassemblée au deuxième tour pour voter pour les listes d’unité technique PS-PCF-Verts, c’est par un réflexe de survie et parce qu’il ne s’agit pas d’élections législatives ou présidentielles.

Beaucoup de militantes et de militants communistes ou socialistes de gauche n’hésitent pas à dire qu’ils ne voteraient pas au deuxième tour pour Valls ou Hollande, si l’un d’entre eux passe le cap du premier…. Et surtout pas pour un homme de droite dans le cas d’un duel ex UMP contre FN !

On a déjà donné en votant Chirac en 2002, c’était une fois de trop.

Aujourd’hui il est temps de faire le bilan sans faiblesse et de préparer l’avenir.

Si le PS est irrémédiablement passé dans le camp d’en face, de nombreux militants socialistes désorientés cherchent des perspectives….

Personne ne peut pas dire : « il faut qu’on…. »

Seul le débat sans tabou, réunissant toutes celles et tous ceux qui refusent de choisir entre la peste libérale ou le choléra libéral, l’un en complet bleu, l’autre en rose…. peut contribuer à ouvrir une voie pour le changement en rupture avec l’Union Européenne.

 

Jean-François Chalot