Régionales : une nouvelle dynamique à gauche ?

par Tarô Misaki
mardi 16 mars 2010

Les régionales ont enlevé une belle épine du pied du PS : la question des alliances.
En réalisant un score de 30% le PS redevient le leader incontestable (et probablement incontesté pour un moment) de l’opposition. Sauf mauvaise surprise dimanche prochain Martine Aubry sort renforcée et légitimée par ce scrutin alors que les cartes vont commencer à se dévoiler pour les primaires à gauche. Mais au-delà du score, les socialistes peuvent se réjouir de ne plus évoluer dans un brouillard total à gauche.

En effet Europe Ecologie gagne ses galons de deuxième force à gauche et confirme sa percée des Européennes. Ce n’était pas évident compte tenu du mode de scrutin proportionnel des Européennes qui favorise les « petits partis ». Qui aurait parié sur les Verts après les présidentielles de 2007 ? Bien qu’encore fragile car rassemblant des mouvements et personnalités très diverses autour d’un parti vert dont ordre et stabilité n’ont jamais été la marque de fabrique, Europe Ecologie apporte un dynamisme nouveau à gauche et constitue à ce titre un allié précieux pour Martine Aubry.

Quant au Front de Gauche il rassemble 6% des voix, ce qui en fait la troisième force à gauche, et lui donne l’assurance d’être écouté et respecté par le parti socialiste. C’est déjà une petite victoire pour Mélenchon. Il quitte le PS pour dénoncer la droitisation du parti en se faisant accuser de semer la division, puis fait mieux que le Modem aux régionales. Le Front de Gauche a plus d’électeurs, plus d’élus, plus de militants et plus de ressources que le Modem. Il fait également mieux que Besancenot et le NPA dont la stratégie d’isolement n’a pas porté ses fruits et qui n’a toujours pas confirmé son joli score des présidentielles de 2007.

Alors bien sûr la situation n’est pas figée. Le deuxième tour devrait bien se passer pour la gauche, un grand chelem restant possible. D’ici à 2012 il reste deux ans, des centaines de sondages, d’actualités, d’interviews,... François Bayrou et Olivier Besancenot seront présents dans les médias et dans les sondages, ils peuvent redevenir des forces crédibles d’ici 2012. Leur potentiel de nuisance reste élevé pour les socialistes. La droite ne va pas rester à ce niveau et va probablement se remobiliser et s’unir en sentant approcher 2012.

Mais d’un point de vue strict des rapports de forces et de répartition des rôles dans l’opposition, la situation a gagné en clarté. Le PS est le leader de l’opposition et n’est plus tiraillé entre Bayrou et Besancenot mais confortablement installé entre Europe Ecologie et le Front de Gauche avec qui le dialogue devrait être autrement plus simple et porteur d’une dynamique. Un dialogue puis un projet commun ?


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