« Restauration » ou second « en pire » ?

par olivier cabanel
lundi 9 mai 2022

Un peu dans la précipitation, Macron vient d’oublier qu’il voulait tuer politiquement son ex-premier ministre, et l’a englobé, contraint, et forcé dans sa « Restauration »… avec quelle chance de succès ?

On a le sentiment que le doute, voire une certaine inquiétude, s’est emparée des rangs de la macronnie, surtout en découvrant qu’elle lance ses dernières flèches, en envoyant au feu Cambadelis, Cohn-Bendit, et quelques autres, lesquels ont carrément accusé la Nupes de trahison…

Mais quel est donc le parcours de ces «  élus si vertueux » ?

Prenons Cambadélis...d’abord militant trotskyste, il va s’en écarter progressivement pour rejoindre le PS

Pour rentrer dans le détail, après 15 ans de militantisme d’extrême gauche, à l’OCI, puis au PCI, puis en rejoignant le PS, il va devenir le principal « lieutenant » de Strauss-Kahn, avant de devenir 1er secrétaire du parti...un certain Strauss Kahn pas vraiment porteur d’un authentique projet socialiste...

En 2017 il échoue dans son projet de rester député PS, avec seulement 8,60 % des suffrages...et on considère en haut lieu qu’il est en parti responsable de la débâcle du parti.

Quelques semaines après il démissionne de son poste.

Détail accablant, lors de son pot de départ, il ne sera même pas applaudi à la fin de son discours…

Sur le terrain juridique, ce n’est pas brillant non plus, il sera mis en examen pour emploi fictif, et condamné en 2000 à 5 mois de prison avec sursis, plus 15 000 € d’amende.

Rebelote en 2006, il écope de 6 mois de prison avec sursis plus 20 000 € d’amende pour recel d’abus de confiance dans l’affaire de la MNEF. lien

Voyons du coté de Cohn Bendit.

Lui aussi est d’abord un militant d’extrême gauche, tendance anarchiste, puis il devient député Vert, avant de prendre un virage idéologique, adhérant progressivement au libéralisme économique,

Après son expulsion de France, il publie avec JP Duteuil, et Gabriel, son frère, un livre avec comme titre : « le gauchisme, remède à la maladie sénile du communisme ».

Dès 1994, il va être élu député au parlement européen représentant les verts allemands pour 20 ans.

En 1998, celui qui, aujourd’hui, critique la coalition à gauche menée par les Insoumis, rejoint son ami JM Salman, qui, au sein de la gauche plurielle au pouvoir, associe communistes, socialistes, écologistes, mais aussi le parti de Chevènement, en tentant d’éviter des heurts au sein de cette gauche plurielle.

On connaît la suite...

Puis il va quitter le parlement européen, en 2014, et en février 2017, il soutient Macron, soutien incontestable illustré par un film « la Traversée », réalisé avec Romain Goupil, puis ils seront tous les deux des « visiteurs réguliers » du président de la république…lien

Amusant si on veut bien se souvenir de l’accusation d’inaction climatique qui pèse sur Macron. lien

Cerise sur le gâteau, Hollande vient d’en remettre une couche en déclarant, sur l’antenne de France Inter, tout le mal qui pensait de cette union à gauche...mais quel est le crédit que l’on peut apporter à la parole de celui qui, après s’être déclaré « ennemi du monde de la finance  », à fait demi tour droite, à mi-mandat, afin de pratiquer une politique sociale-libérale.

Hollande donc, invité dans « le grand entretien  », interrogé par Léa Salamé, s’est exprimé sur l’alliance à gauche : « je ne suis pas contre l’union, mais je suis contre un accord qui, tel qu’il est fait, ne permet même pas la victoire. Il va déséquilibrer durablement la gauche » a-il martelé. lien

Dans l’émission où la parole est donnée aussi aux auditeurs, on a pu découvrir l’intervention de Françoise, qui a eu le mérite de la franchise, et qui a laissé Hollande pantois (curseur à 1:43) : « je voudrais demander ce qu’a fait Francois Hollande vu qu’il n’a pas eu la possibilité, du fait de son incompétence, de se présenter pour un deuxième mandat, (…) il s’est fait élire sur un programme de gauche mais en fait il a appliqué un programme de droite, et maintenant il fait partie du parti des traîtres, parce qu’il se retrouve avec Macron, Sarkösi, Woerth, et tant d’autres (…) prendre des conseils de quelqu’un qui a trahi on se demande à quoi ça sert, » Lien

Force est donc de constater qu’une certaine fébrilité s’est donc emparé du camps macroniste, quand on voit le déferlement de critiques venues de sa « renaissance »...

On va finir par croire que cette alliance critiquée par des hommes politiques dont finalement la parole est délégitimée, (quand on voit leurs parcours, leurs revirements multiples, voire leur trahison)...a de plus en plus de chance de gagner, car comme dit mon vieil ami africain : « c’est aux pensées à nourrir les paroles, et aux paroles à vêtir les pensées  ».

l’image illustrant l’article vient de cpolitic

Merci aux internautes pour leur aide précieuse.

Olivier Cabanel

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