Retraites complémentaires : danger !

par Pelletier Jean
samedi 24 novembre 2012

Les deux caisses de retraites complémentaires privées sont l’Agirc et l’Arrco. Celles-ci sont déficitaires depuis plusieurs années. Elles ne peuvent statutairement pas être en déficit. Aussi ces dernières années ont-elles puisé dans leurs réserves pour faire face. Les projections sur la tendance actuelle, sans qu’aucune mesure ne soit prise donnent une fin des réserves en 2017 pour l’Agirc et en 2020 pour l’Arrco. Demain quoi….

Des réunions se tiennent tous les ans entre le Medef et les centrales syndicales pour évoquer le sujet. Jusqu’ici après de multiples alertes les mesures prises ne portaient pas à conséquence. Mais l’alerte, semble-t-il s’est accélérée et a réuni une fois de plus les protagonistes. Peu de publicité est faite, étrangement à ces discussions qui engagent pourtant l’avenir de l’ensemble des retraites du privé.

La Medef (patronat) est sorti du bois en faisant des propositions explosives en propos liminaires aux discussions qui s’ouvrent. La potion est radicale, il s’agirait, ni plus ni moins de geler les pensions des retraites complémentaires du secteur privé pendant au moins trois années, première option. Un peu moins brutale et lissée dans le temps, une deuxième proposition consiste à sous indexer sur 5 années d’un point sur l’inflation.

Cette proposition est soutenue par l’ensemble des organisations patronales : Medef, CGPME et UPA.

La première hypothèse rapporterait selon les experts patronaux : 4,20 milliards d’euros et la seconde : 3,89 milliards d’euros.

En annexe il y a encore deux ou trois jolies bricoles : des propositions d’économies sur les pensions de réversion pour 390 millions d’euros, et surtout on taxerait les personnes qui bien que totalisant toutes leurs annuités et qui prendraient leur retraite avant 65-67 ans d’un montant de 10 %, ces ingénieux experts pensent en tirer 1,11 milliards d’euros.

Une fois de plus ces négociations paritaires font froid dans le dos, l’année dernière le patronat s’était déjà exercé à avancer une baisse de la valeur du point de pas moins 18% !

Inutile de dire qu’à cette heure les syndicats ne sont pas prêts à accepter de telles propositions. Pourtant elles circulent, soyons plus que jamais vigilants. Il n’y a pas qu’en Grèce où l’on s’attaque aux avantages sociaux, en France aussi.


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