Retraites complémentaires : suite des négociations

par Pelletier Jean
mardi 5 février 2013

Les négociations entre partenaires sociaux vont reprendre demain, mercredi 6 février, avec pour objectif de trouver des ressources complémentaires afin de faire face au déficit croissant des régimes Arrco/Agirc. La présidente du Medef (organisation patronale) Laurence Parisot s’y montre particulièrement agressive envers les ayants-droits. Elle y est indirectement aidé par le sondage que vient de révéler le journal « 20 Minutes ». Pour 67% des sondés, le recul à 65 ans de l’âge de la retraite est inéluctable (Institut CSA pour le compte du cercle des Epargnants). Ils n’étaient que 60% en 2011 et 57% en 2012.

Un sondage qui évoque une mobilité des esprits.

Ce début de « vent de panique » chez les ayants droits trouve sa source dans le dernier rapport du conseil d’orientation des retraites (COR) qui estime le déficit des deux régimes à plus de 20 milliards d’euros en 2020. Il est donc naturel que le financement des pensions devienne la préoccupation première des français. « La retraite concerne tout le monde et pour les Français la question qui se pose à leurs yeux désormais est : le système va-t-il faire faillite ? » déclare Philippe Crevel, Secrétaire général du cercle des épargnants.

Le clivage droite/gauche est emporté puisque si 76% des sympathisants de droite sont favorables à cet allongement ils sont tout de même 52% à gauche à penser la même chose. Par contre on retrouve le clivage social des cadres supérieurs à 75% et des ouvriers à seulement 38%. La même enquête pointe un souhait majeur de changement du système en passant par l’instauration d’une retraite par points (système existant en Suède) et non plus par trimestres, 58% ders sondés y sont favorables alors que seulement 35 % des sondés restent favorable au maintien du système actuel.

Les négociations en cours.

Si une hausse des cotisations n’est pas envisageables, vu le refus systématique du Medef exprimé à toute occasion par Jean-François Pilliard, la recherche de nouvelles ressources est toujours d’actualité aux fins de légitimer un accord à l’issue de ces négociations. Ce sont 6 milliards d’euros à trouver pour 2017.

Lors de la dernière séance le patronat avait avancé l’idée de désindexer la valeur du point, en limitant la hausse annuelle à moins un point de l’indice Insee mesurant l’inflation, pendant un période transitoire de 5 ans. Il leur reste un petit mois de discussion pour trouver un accord. L’accord sur l’emploi pèse dans les négociations, puisque ce dernier a déjà prévu de demander aux employeurs de mettre la main au porte monnaie par le biais de la taxation des CDD et la création d’une complémentaire santé pour tous les salariés.

Pour les patrons la coupe est pleine, ils ne lâcheront rien sur le montant des cotisations. D’autant plus que se pointe dans le calendrier social la négociation avec le gouvernement sur le régime général des retraites et….. celle du financement de la protection sociale.

Sur la base du front du refus Laurence Parisot a lâché du leste en affirmant que s’il n’était pas question d’accepter la moindre cotisation de plus, on pourrait prévoir des redéploiements ». Elle propose en fait de « flécher » certaines cotisations patronales finançant la branche famille vers les retraites complémentaires.

Mais qu’en pensera le gouvernement qui se verra dans la situation de trouver d’autres ressources fiscales pour compenser : la TVA ou la CSG. C’est un peu un jeu de domino auquel se livre le patronat, renvoyant les responsabilités au gouvernement. D’autant plus que le Premier ministre a annoncé l’ouverture d’un nouveau chantier sur les prestations familiales. Mais quelque soit la solution proposée il faudra payer !!!

 


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