Rivalités de convoitise entre Fillon et Copé : C’est Copé qui gagne !
par laurentgantner
mardi 20 novembre 2012
Le chassé croisé entre François Fillon et Jean-François Copé destiné à les mettre tous le deux en valeur - depuis la mésaventure des Présidentielles encaissée par leur chef Sarkozy, puis la déroute des Législatives éprouvée par toute cette formation politique qu'était devenue l'Ump l'espace d'un quinquennat - se solde par la nomination de Jean-François Copé à la présidence de l'inchangée Ump. Se cherchaient-ils un successeur à leur candidat déchu qu'ils en auraient rajouté des postulants au lieu de livrer leur politique en un duel unique et sordide, sans nouveautés particulières que celles que leur prédécesseur avait su tracer. Preuve du contraire, ce n'est pas avec seulement deux candidats à la succession du Président sortant qu'on pourrait parler de pluralisme politique ou du foisonnement des idées comme on en a connus lors des Primaires socialistes et son cortège de six candidats qui tinrent les médias en haleine durant plusieurs semaines ! Non ! Chez-eux c'est deux candidats et deux seulement... Et serrée - seulement 98 voix d'avance - fut le décompte pour arriver à un renversement des prévisions louant une campagne exemplaire de celui qui ne partait pas favori... Lapidaire est la sentence pour le Fillon présumé
De toutes façons tout le monde pense pareil dans le monde de l'Ump et ce ne sont malheureusement que désappointements au sujet d'alliances hypothétiques ou pas avec leur extrême qui les différencient. Avec la certitude en tous cas, pour l'un comme pour l'autre, que leur nomination au poste de président de l'Ump ne certifie nullement que celui-ci sera le candidat en 2017 pour tenter d'arracher l'Élysée aux socialistes... Sans compter les Municipales de 2014... Et puis ce ne sont pas des primaires en vue d'élire un candidat pour des élections mais seulement d'une nomination interne pour diriger leur vaisseau. Mais ne gâchons pas leur plaisir qui s'est fait reluire quelques jours durant dans les médias pour redorer un blason décrépit au lendemain des défaites successives au Palais présidentiel et sur les bancs de l'Assemblée. Gagneront-ils tous deux dans l'avenir ? L'Ump aura-t-elle deux papas ?
En un mot comme en cent, l'Ump devenue presque silencieuse au sortir de sa triple défaite institutionnelle (Sénat - c'est là que tout avait commencé -, Élysée, Assemblée nationale) se devait de retrouver un peu d'écho à son existence politique. L'occasion ne faisant pas forcément le larron, lui était donc donnée ce dimanche pour se trouver un nouveau chef : le Chef de l'état de l'Ump. Seul petit grief pour leurs 300000 électeurs répartis sur les 650 bureaux de vote mis à leur disposition, c'est que, le moins qu'on puisse dire, ils n'eurent pas l'embarras du choix parmi une multitude de candidats et qu'ils auraient tiré à pile ou face, le résultat aurait sans doute été sensiblement le même à en croire vers où l'Ump était allée durant les cinq ans de sarkozysme qui nous ont été infligés ! Autre subtilité, mais pas des moindre qui différencie un Copé d'un Fillon, réside dans leur attachement pour le premier à s'évincer si Nicolas Sarkozy décidait de redevenir leur candidat tandis que pour l'autre, bien qu'il respecte le travail accomplit par l'ex chef de l'État, il lui revendique une différence de style. Est-ce pour se positionner dors et déjà comme un rival pour lui clouer le bec, le maintenir en vacances de l'Ump et se présenter ainsi comme son successeur ? Si c'est le cas, tant mieux... parce qu'avec tout ce qu'il a perdu Mr Sarkozy, vaudrait mieux pas être derrière ! Succéder à un perdant ce n'est jamais de bonne augure...
Passée la crise de l'un (Fillon) qui déclare qu'il voterait toujours pour un socialiste si il fallait empêcher l'élection d'un Député du Front national, s'en dédouanant presque aussitôt dit d'un non moins incompréhensible aussitôt retiré par l'affirmation qu'il n'a cependant, est-il besoin de le préciser, jamais voté pour un socialiste ; à l'osmose de l'autre (Copé) qui crie à qui veut bien l'entendre qu'il sera toujours pour lui hors de question de s'allier avec le Parti Socialiste. Ce n'est pas du chinois, tout au plus une langue de bois à qui veut bien comprendre une bonne fois pour toutes que la droite c'est la Droite. Et puis encore, un certain goût pour l'homogénéité chez François Fillon, battu en brèche par le soutient qu'apporte J.-F. Copé aux motions des Raffarin (humaniste ?) et Mariani (tout ce qu'il y a de plus à droite) qui lui donne du coup l'image de l'apôtre de la diversité.
Annoncés tous deux à égalité comme pour mieux alpaguer leurs adhérents et les inciter ainsi à venir nombreux trancher entre ces deux postulants, les réseaux sociaux (Facebook & Twitter) eux-mêmes ne parvinrent pas à les départager*. Pourtant très sportif et beau joueur le @TeamFillon ressemble étrangement au @Team_Cope et serait bien garni celui qui aurait prédit le vainqueur à l'avance, ni moins bien servi celui qui aurait annoncé comment les départager... Fans et Followers n'étant pas forcément adhérents, peut-être simplement sympathisants ; le résultat n'en pouvait être que plus biaisé. Résultat qui s'est rapidement concrétisé dans la journée puisque seule la moitié des inscrits sont déplacés pour fidéliser leur engagement à l'Ump en allant voter pour un nouveau leader.
Seule ombre au tableau de l'avenir foutu de l'Ump et de son nouveau gouvernail. En milieu d'après-midi nous apprenions qu'à Nice et à Cannes des fraudes sont observées sous des fausses procurations, mises en circulation, dont les signatures ne correspondaient pas à celles figurant sur les cartes d'identités des supposés électeurs. C'est bien là, cela va sans dire, l'une des caractéristiques principales d'une mentalité droitière si proche de son extrême, à savoir une certaine capacité pour l'arnaque et la magouille, la tricherie et le parlé des menteurs... Ce ne sont pas les cinq années écoulées sous Sarkozy qui en vidèrent plus d'un (licenciements, baisse du pouvoir d'achat, chasse sur le territoire lepéniste pour ne citer que les principaux) qui me contrediront. L'exclamation est de courte durée et les réjouissances limitées au sortir de cette élection pour la présidence d'un parti qui ternit son avenir par sa propre organisation... Après la BAC nord c'est au tour de politiciens corrompus d'étaler leurs prouesses et des faux bulletins de vote mis en circulation aux fausses factures, il n'y a qu'un pas que l'Ump et une certaine partie de leurs adhérents n'hésitèrent pas à franchir... Ce doit être ça leur conception de la démocratie, une sorte de fascisme démocratique... Dans les urnes aujourd'hui, sur le social hier, sans gênes ni retenue, quand l'Ump se lâche, il vaut mieux fermer ses volets et percevoir ce qui filtre au travers des persiennes parce qu'avec leurs électeurs fantômes on ne sait pas vraiment de quoi cela augure. Tout au plus percevront-ils l'adage de looser ce qui après tout ne leur va pas si mal ! En tous cas, pas si clean que ça l'Ump ! Pas besoin ensuite de leur souhaiter bon courage pour reconquérir le cœur des Français.
Nombre de participants déterminera si oui ou non le Front national de l'extrême droite serait susceptible de passer devant les légataires de l'Ump. Comme il est prévu qu'à peine autour de la moitié sont allés votés, soit l'autre moitié rira directement en extrême du Front national ou préfèrera se rabattre plus simplement vers Bayrou. Cela laisse les plus grandes perspectives aux instituts de sondages qui vont s'en donner à coeur joie d'établir de nouveaux pourcentages susceptibles de diviser l'Ump au profit des centristes ou des lepénistes. En tous cas, la ligne directrice et générale semble se contredire, du moins sensiblement coupée en deux ! Apparemment pas trop au jus avec le côté droite dure, la quasi moitié des électeurs pour ce groupe politique aurait certainement voulu que lui soit présentés d'autres candidats ou se réservent-elle l'opportunité de se rabattre vers des Jean-Louis Borloo ou Rama Yade, voire un Villepin si il réapparaissait suite à ses ennuis dans Clearstream, lors des prochains scrutins ?