Romain Pigenel, le Monsieur « anti-conspi » de Matignon, dans une vidéo culte !

par Shawn
mardi 16 février 2016

Romain Pigenel est directeur adjoint chargé du numérique du Service d’information du gouvernement (SIG). Il s'est récemment fait connaître en montant la campagne gouvernementale OnTeManipule, avec notamment la vidéo buzz du comique Kevin Razy, ce qui lui a valu d'être qualifié par quelques mauvaises langues de "nouveau commissaire politique du Système". Mais Romain Pigenel, on le sait moins, est tout bonnement le créateur du fameux signe de ralliement à François Hollande lors de la campagne présidentielle de 2012. Et ça, c'est top !

Romain Pigenel a donc eu la brillante idée du clip "anti-conspi" de Kevin Razy. Ce dernier, rappelons-le pour les étourdis, a été épinglé par la patrouille pour avoir participé à une émission du Cercle des Volontaires, un site qu'Arrêt sur images estime représentatif du "complotisme mutant".

Le jeune homme (né en 1981) étant décidément très brillant (ancien de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm), il est aussi à l'origine de la fameuse vidéo virale où ténors du PS, artistes "engagés" et citoyens-figurants se ridiculisaient en faisant le signe de ralliement des soutiens de François Hollande lors de la campagne présidentielle de 2012, comme nous le rappellent Télérama...

"Idée originale de Romain Pigenel, blogueur et membre de la cellule Internet de l'équipe de Hollande, cette vidéo a été tournée lors du rassemblement du Bourget, dans la ferveur de l'enthousiasme de la joie."

... et Les Inrocks :

"Au cours de la campagne, Romain Pigenel aura eu l’idée de la fameuse vidéo virale où ténors du PS, artistes et citoyens faisaient le signe de ralliement des soutiens de François Hollande."

On retrouve d'ailleurs cette vidéo sur le compte Dailymotion de sieur Pigenel, postée le 25 janvier 2012, qui nous montre en images la genèse de ce geste devenu cu-culte :

Il s'agit là probablement de la toute première exécution publique de cet acte fort devenu le symbole du "hollandisme révolutionnaire" (concept cher à Emmanuel Todd).

Admirez l'élégance du geste - sorte de double quenelle - qui allait conduire Hollande à la victoire finale, effectué for the first time, comme dans son garage, par le génial créateur :

Romain Pigenel est un rebelle, qui tranche singulièrement dans son look avec la jeune garde présidentielle, qui tourne autour de King Flamby. Voyez cette photo nous représentant ces jeunes plein de vie... on les croirait tout droit sortis de la famille Adams !

Pas le genre de Romain ! L'homme aime les couleurs vives et contrastées, et n'hésite pas afficher sa différence, même en pleine réunion de crise contre la propagande jihadiste sur les web. Son ami Lucas Demurger (look plus sobre), qui travaille dans le cabinet de Bernard Cazeneuve, témoigne :

“Il cultive une forme de dandysme qu’il affectionne beaucoup, c’est sa marque de fabrique. Il y a quelques jours, lors d’une réunion avec le ministère de la Défense sur le contre-discours sur internet pour lutter contre la radicalisation, Romain est arrivé avec un pantalon jaune, une chemise bleue. Romain tranche dans ce genre de réunion, c’est son côté internet.”

Le 12 février, le grand public a pu admirer le look du dandy sur Public Sénat, dans l'émission "La politique c'est net", consacrée au thème "Chasseurs de complots", alors même qu'il partageait la vedette avec Thomas Huchon, au look, avouons-le, moins sexy. Pour rappel, Thomas Huchon est le réalisateur du documentaire "La traque aux conspis : Comment nous avons piégé les complotistes".


Chasseurs de complots - La politique c'est net... par publicsenat

Arrêt sur image sur le magnifique ensemble, très étudié, chemise bleue, veston beige à carreaux, lunettes en écaille, cravate framboise à points noirs, pin's bleu blanc rouge et barbe de trois jours, que ne renierait certainement pas la conseillère en image et présentatrice sur M6 des "Reines du shopping" Cristina Córdula :

Romain Pigenel, qui a de faux airs de Laurent Fignon, ou d'un pubard façon Les Inconnus, réhabilite le catogan, mode capillaire quelque peu désuète, au moins depuis que le génial Roberto Baggio, ancien meneur de jeu de la Squadra Azura, surnommé Il Divin Codino (« le divin à la queue de cheval »), se l'ait fait couper.

Roberto Baggio lors de la Coupe du Monde 1994

Pour finir les présentations, sachez que Romain Pigenel fut dans sa jeunesse, comme il le dit lui-même, "un gros nerd", qu'il est encore aujourd'hui un "geek pratiquant", féru de philosophie des sciences comme de jeux vidéo, fan de rap français, et qui, comme l'indiquent Les Inrocks, "entretient le doux rêve de rendre les contenus gouvernementaux aussi populaires que les clips de rappeurs. Il s’y emploie en organisant un flirt inédit entre blockbusters et politique".

On ne sait si le directeur adjoint du SIG, fan de rap français, est à l'origine de l'invitation de Joey Starr à l'Élysée en décembre 2014. On sait seulement que NTM était l'un des groupes préférés de Romain Pigenel dans sa jeunesse, lorsqu'il avait signé en 1997-1998 "une défense enragée du rap français" dans le journal de son lycée.

Au sein du SIG, le créatif expérimente, donne libre cours à son imagination, comme lorsqu'il orne, en avril 2015, les messages gouvernementaux sur Twitter des codes de la série médiévale Game of Thrones, avec l’utilisation du hashtag “GoT”. L'entreprise étant censée augmenter l’aura des messages du gouvernement de King Flamby.

Voyez à quoi ressemble la Lettre aux familles nobles des 7 royaumes publiée sur le site du gouvernement. Ça laisse pour le moins rêveur...

Il ne manque plus que le jeu vidéo incorporé pour que l'infantilisation du citoyen soit totale.


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