Sarkolepsie et sarkoperies !
par emile wolf
lundi 5 mars 2012
La sarkolepsie est une pathologie répandue parmi les candidats à l’élection présidentielle. A part Mélenchon, apôtre de la 6ème République, aucun n’y échappe. Hollande, Bayrou, Le Pen, Dupont Aignan, Joly, Asselineau, etc, ils y passent tous. Les vaccins de Roselyne n’y peuvent rien et même le Professeur Apathie de l’institut Imposteur de la fondation Banal Plus ne parvient à mettre sur pied le remède pour la combattre, à défaut l’endiguer ou la circonscrire.
Le fléau est incontournable, les symptômes caractéristiques sont une agitation doublée de tics agrémentés de malaise vagal. Les premiers sont liés à des difficultés de lecture et de réflexion. Elles poussent le patient vers le délire oral (cf. inflation de Dati, empreintes génitales d’Hortefeux), et la conquête du pouvoir sans souci des conséquences pour le pays au mépris des lois de la République et du droit des citoyens. Cette calamité s’exprime par une mémoire labile qui éclipse les réalités de la conjoncture, anesthésie irrémédiablement la Loi et annihile le sens de l’honneur.
Le sujet le plus gravement atteint est, hélas, le Président sortant ! Cet usurpateur, exemplaire à bien des égards, est peu enclin au respect du mandat confié par le suffrage universel. L’individu témoigne d’une parfaite irresponsabilité et de l’ignorance patente de sa mission. La plus récente manifestation de ce syndrome est la signature au galop de trois traités relatifs à la situation économique des membres de la zone Euro.
Sans être ni carabin ni mandarin, vous allez comprendre :
- Le premier de ces accords institue le principe d’un mécanisme de stabilité financière de la zone euro dans son ensemble et révise l’article 136 du Traité sur le Fonctionnement de l’Union Européenne, partie du Traité de Lisbonne.
- Le second crée le Mécanisme européen de stabilité (MES). C’est une compagnie d’assurance pour garantir les créanciers des états membres mal gérés de la zone euro à la charge des derniers. Celle-ci dispose d’un capital de 700 milliards € divisé en 7 millions de part à 100.000 € chaque. Ces parts de capital autorisé ne peuvent être grevées de charges, ni données en nantissement, d'aucune manière que ce soit, elles ne peuvent être cédées qu’entre états souscripteurs.
A elle seule, la France a souscrit irrévocablement 20,39% de ce capital pour le montant de 142,07 milliards €. La libération (le paiement) du capital autorisé est réglée selon un rythme annuel de 20% du montant souscrit sur 5 ans. Le premier versement doit intervenir 15 jours après la ratification d’états membres totalisant 90% des parts, condition marquant l’entrée en vigueur du traité.
Toutefois en cas de besoin imminent (défaillance d’un ou plusieurs états membres) la totalité du capital non encore libéré peut être appelée pour satisfaire les créanciers et doit être versée sous 7 jours.
Ceci signifie que si la catastrophe arrive en 2012, la France qui espère lever 178 milliards € d’emprunt sur les marchés financiers pour le besoin budgétaire propre à cet exercice, devra lever 113,66 milliards supplémentaires. Soit 291,66 milliards d’emprunt, que ne couvrent pas les recettes attendues (289 milliards €) auxquelles manquent 84,9 milliards pour boucler le budget de l’état.
Une gageure irréalisable selon les analystes financiers et les agences de notation ! Comble, dans l’hypothèse évoquée, la valeur initiale des parts du MES ne vaudra plus grand-chose.
Sans insister sur les conséquences d’une telle gestion, il faut observer qu’un capital emprunté est sujet aux charges financières, il est par définition grevé. Il ne peut être nanti c’est-à-dire mis en gage auprès d’un créancier. Ce procédé d’achat d’actions à découvert, véhémentement condamné par le Président prétendant assainir le monde de la finance de telles outrances spéculatives, est contraire aux clauses du traité.
En supplément, à lire la loi de finances 2012 et la loi de finances rectificative adoptées, notre trésorerie est à zéro, il ne nous est donc pas, matériellement possible, de souscrire de bonne foi un tel contrat. Nous ne sommes pas en état de l’honorer. A moins, pour ce motif, d’utiliser les recettes budgétées pour d’autres postes (cf. la vignette auto de jadis pour les vieux ou la TVA sociale de demain), ce qui constitue, en droit commun, un délit de détournement de fonds.
Il faut féliciter le Président sortant et la majorité des parlementaires responsables et compétents qui ont autorisé la ratification d’un tel traité. Il faut congratuler particulièrement les parlementaires de l’opposition (PS) qui n’ont pas eu le reflex salvateur d’interroger le Conseil Constitutionnel sur la conformité d’un tel traité.
En effet, la Présidence sarkoleptique a oublié que le Président est le garant de l’indépendance nationale et du respect des traités.
Comment le Président sortant a-t-il pu contracter un tel traité sachant que, nos caisses étant vides, nous sommes, avant même de le signer, incapables d’en satisfaire les clauses initiales et donc de le respecter ? Comment le Parlement qui vote le budget et connaît la situation catastrophique des finances a-t-il pu sérieusement autoriser un tel engagement ? C’est sûr ! Ces gens agissent inconstitutionnellement, ils sont gravement atteints de sarkolepsie ! Du reste, ils n’en sont pas à leur première sarkoperie.
-Le troisième accord, signé la semaine dernière à Bruxelles par le Président sortant, concerne l’équilibre budgétaire pompeusement baptisé « gouvernance ». Mais, tout ce qui brille n’est pas règle d’or. Le texte impose que le déficit de l’état ne dépasse pas 0,5% du PIB nominal. Si l’application de cette règle d’équilibre budgétaire n’est pas respectée le contrevenant s’expose à une pénalité, pouvant atteindre 0,1% dudit PIB, payable au profit du MES. Ce traité entre en application dès que 12 pays de la zone euro l’ont ratifié.
A lire le rapport 4074 de Charles de La Verpillière, UMP, en date du 14 décembre 2011 à l’Assemblée nationale, cet équilibre budgétaire était alors envisagé à l’horizon 2016. Cet espoir ne prenait, bien entendu, pas en compte la participation au capital du MES qui, s’il applique le taux pratiqué par la BCE avec laquelle il est en liaison, générera plus de charges financières que de revenus du capital. C’est un fait, le risque d’une pénalité de 2 milliards € annuels appauvrissant davantage notre état pendant de nombreuses années est acquis !
Les emprunts au sceau de la République ayant déjà absorbé les économies des classes moyennes et les livrets d’épargne des résidents nationaux, le garant de l’indépendance n’hésite pas à recourir à l’étranger pour distribuer ses bons du trésor et obligations. Aussi faut-il lui rappeler que l’indépendance ne se borne pas à l’intégrité du territoire, elle consiste en la liberté d’action économique et politique. Dans une telle situation financière l’indépendance nationale d’un état, surendetté à l’étranger, est une notion sans fondement. Une sarkoperie de plus !
Il est grand temps que la France, exposée à cette Sarkolepsie incurable qui engendre les pires sarkoperies gouvernementales et parlementaires, se prémunisse. Il est temps qu’elle extirpe de ses institutions les membres atteints par ce mal prétendu républicain qui gangrène la démocratie, savoir : le Président sortant et les parlementaires sarkoleptiques UMP, divers Droite, Nouveau Centre, PS, etc… Ils représentent leur parti et non le peuple dont ils ont reçu mandat. Il ne s’agit pas là d’épuration, de saignée ou de purge mais de nécessité clinique et thérapeutique.
La France doit vivre et se débarrasser de ses vrais parasites ! A côté d’eux les abus éventuels de ceux que l’on montre du doigt et qu’on expulse sont bien peu de choses. Lisez les rapports de l’Insee, de la Cour des comptes et des différents observatoires économiques, réfléchissez et comparez coûts et dépenses : malgré l’intox des discours pour canaliser les mécontentements sur la crise, les chômeurs et les clandestins, la sarkolepsie coûte bien davantage. Elle met le tissu industriel et social, les emplois et la continuité de l’Etat en péril.
Adieu veaux, vaches, Arcelor-Mittal, Dassault, Renault et compagnie ! Quand Airbus licencie en France, EADS embauche en Allemagne… Quand Areva paie des milliards de dédit pour ses retards de livraison en Islande, elle licencie en Métropole, Quand Total engrange 12 milliards de profit, il ferme des raffineries locales, etc… Et, vous me croirez ou non la Bourse ne s’en porte pas mieux ! C’est ça la sarkoperie.