La déclaration de candidature de Nicolas Sarkozy à la présidence de l’UMP a clarifié le paysage politique au sein de l’ancienne majorité. Si on peut encore se poser des questions sur celui qui représentera le parti, en revanche, peu de doutes subsistent sur la tonalité du programme économique.
Trois nuances de néolibéralisme
Ce faisant, les deux favoris des sondages ne font qu’emboiter le pas à Jean-François Copé,
qui s’était déjà distingué, quand il était président de l’UMP par des propositions très droitières ou même François Fillon,
qui s’était fait remarqué en juin par un brûlot néolibéral où il faisait feu de tout flamme : fin des 35 heures et même de la durée légale du travail, 39 heures pour les fonctionnaires, retraite à 65 ans, suppression d’un jour férié, flexibilisation du droit du travail et facilitation des licenciements économiques. Mais si toute la population ou presque voyait la facture s’allonger, certains la voyaient se réduire, notamment les plus riches, qui profiteraient de la fin de l’ISF ou de la taxe à 75%.
Une facilité, qui est une impasse
Il faut dire que ce choix est celui de la facilité. Même s’il est assez culotté de préconiser de faire dans 3 ans ce qu’ils n’ont pas fait pendant 10 ans, les candidats potentiels de l’UMP se contentent de surfer sur l’air du temps. Après tout, ce positionnement leur permet d’utiliser le discours de Hollande contre lui en disant qu’il ne va assez loin dans la réduction des déficits, la baisse du prix du travail, la coupe des dépenses publiques, la libéralisation de l’économie, ce qui leur permet de s’appuyer sur le discours eurolibéral de la majorité, dont le seul défaut serait de ne pas être assez radical. Personne ne note le paradoxe qu’il y a à ce que l’ancienne majorité soit allée moins loin que l’actuelle sur certains sujets.
Mais ce qui est effarant, c’est de constater la superficialité du raisonnement des chefs de l’UMP. Leurs idées ont été appliquées… en Grèce ou en Espagne, au prix d’avoir envoyé un quart de la population au chômage et la jeunesse aller voir ailleurs pour trouver un emploi. Mais les dirigeants de l’UMP ne s’intéressent pas au fond. Ce qui les intéresse, c’est simplement
l’histoire qu’ils vont pouvoir raconter au journal de 20 heures et qui semble la plus à même de les amener à l’Elysée. Aujourd’hui, par paresse et conformisme, ils prennent un cap plus libéral. Mais si l’air du temps avait été inversé, ils auraient simplement retourné leur veste. Il n’y a absolument rien à attendre de cette famille politique.
La guerre des chefs de l’UMP qui se profile sera navrante. Il n’y aura aucun débat de fond, juste un accord pour un virage néolibéral daté, au parfum des années 1980. Mais tout ceci a le mérite de démontrer qu’il n’y a strictement rien à espérer de cette famille politique qui n’est là que pour se servir et se réaliser.