« Sarkozy l’Américain » n’est plus... !

par Aimé FAY
samedi 29 octobre 2011

En 2006 et 2007 Nicolas Sarkozy avait bâti son "Ensemble tout devient possible" en prenant appui sur son modèle de l'époque, celui de son ami George W. Bush, dit "W" ! C'était tellement flagrant que la presse, même celle yankee, l'avait baptisé : "Sarkozy l'Américain" !

Souvenons-nous, il fallait que chaque Français / Française devienne propriétaire grâce au crédit hypothécaire que Sarkozy proposait de créer sur l'exemple américain, lui l'homme d'expérience. Il fallait que chacun se prenne en charge pour gagner plus en travaillant plus, comme le modèle américain permettait à celles et ceux qui avaient la "niaque", de le faire… comme lui, comme George W. Et comme ses amis devenus riches uniquement par leur "niaque" tels : Vincent Bolloré, Arnaud Lagardère, etc.

Patatras… juillet 2007 ! Le monde entier apprenait que les fameux crédits hypothécaires tant vantés par Sarkozy étaient en fait les fameux subprimes. Ceux qui amenèrent la crise mondiale, puis la récession de 2009, puis l'explosion des dettes souveraines, puis la faillite partielle de la Grèce… et maintenant la mise sous surveillance de notre pays par les agences de notation. Entre-temps, la patronne de l'Allemagne, Angela Merkel, était élue par le magazine Forbes, la femme plus puissante du monde !
 
Alors, Sarkozy "l'Américain" n'était donc plus subitement vraiment… américain. Qu'allait-il devenir ?
 
L'émission de jeudi soir − 27 octobre 2011 − nous l'a appris. Le nouveau modèle de développement de la France, de la France de Nicolas Sarkozy, est désormais celui d'Angela Merkel !
 
Alors, la question n'est pas ici de savoir si le modèle allemand est bon ou mauvais, pertinent ou non… bien que les chiffres semblent jouer en sa faveur.
 
La question est de savoir si la France a un cap fixe et un capitaine pour l'y conduire ? Mais, "y a-t-il un bon vent pour le capitaine qui ne sait pas où aller" ?
 
Le capitaine, on le connait. L'élection de mai 2007 nous l'a imposé sur des thèses mensongères, inspirées par Bush. Thèses qui n'ont duré que quelque mois et nous ont conduit dans le mur et, en klaxonnant. Là où nous sommes aujourd'hui, c'est-à-dire dire sous surveillance médicale, car notre dette publique à progresser de quelque 500 milliards d'euros en seulement 5 ans. Surveillance diligentée par une agence de notation, Moody's !
 
Le cap ? Nous le cherchons, vainement. Où veut donc nous conduire Sarkozy ?
 
Le vent ? Pour Sarkozy, il vient de l'Est : de la Chine, de l'Inde, de la Russie, de l'Indonésie. Quels référentiels mobilisateurs dites-donc !
 
Innovations économique, politique, sociale, industrielle, sociétale… où êtes-vous ? Qu'est-ce que Sarkozy vous a fait ?
 
Alors, à quelques mois de la fin de son mandat, beaucoup nous dirons qu'il est enfin temps de s'en occuper ! De se sortir de l'ornière dans laquelle l'ex-américain nous a conduits. Quel gâchis !
 
C'est quand même pas de notre faute diront celles et ceux qui ont voté pour lui en 2007, si l'homme a su nous convaincre que le bon modèle c'était le modèle de Bush !
 
Ce n'est pas de notre faute… si l'homme parle aussi bien qu'un avocat !
 
Ce n'est pas de notre faute si, encore aujourd'hui, il nous séduit en nous disant que le bon modèle c'est maintenant celui de l'Allemagne.
 
Ce n'est quand même pas une girouette, notre Sarkozy, même s'il change souvent d'avis ? Soyons sérieux ! Il parle si bien, que même nous, nous comprenons tous les mots qu'il prononce, même quand ils ne sont pas dans le bon ordre !
 
Et, si demain, il nous dit que le bon modèle c'est celui de la Chine… et bien, nous voterons pour lui, car il le dit avec tellement d'assurance, de sincérité, qu'il doit sûrement y avoir du vrai dans tout ça. Et puis d'ailleurs, il dit lui-même qu'il a beaucoup plus d'expérience que François Hollande, le socialiste, celui qui veut prendre sa place en mai 2012. Vous savez, Hollande, celui qui est coupable de tous les maux de la France depuis… 2002 et surtout depuis 2007 ! Le chômage, c'est lui, Hollande ! La dette publique, c'est lui ! Le déficit budgétaire, c'est lui ! Le déficit de la balance commerciale, c'est lui ! Le déficit de croissance, c'est lui ! Le déficit de sécurité, c'est aussi lui ! Que les Françaises et Français ne n'aiment pas, c'est encore lui !
 
Bref, braves gens, dormez tranquille, Sarkozy veille sur vous et sur la France. Voire même sur le monde !
 
C'est bien cela qu'il nous a dit jeudi 27 octobre 2011 à la télévision, n'est-ce pas ?
 
Rappelons simplement un dicton que disaient volontiers les Russes dans les années 1970 : "Sans la télévision, comment saurions-nous que nous sommes heureux !".
 
 
Prochain article : "L'expérience formidable de Sarkozy aurait sauvé le monde au G20 de 2009 ?".
 
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2007-2012 : Une drôle de présidence !
 
Qui a mis la France en faillite ?

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