Sarkozy : les clés de la France à un perdant sans vision

par Fergus
samedi 21 avril 2012

Les Français ont, dans leur grande majorité, découvert les différentes facettes du personnage Nicolas Sarkozy au fil du mandat ; de même ont-ils appris, le plus souvent à leurs dépens, à décoder un discours le plus souvent mensonger et manipulateur. Contrairement à la légende qu’il a voulu distiller dans l’opinion, le président sortant n’a pas été un visionnaire, loin s’en faut, mais un commandant sans cap, auteur la plupart du temps de coups politiques improvisés, au mieux inefficaces, au pire désastreux. Le dimanche 22 avril et le dimanche 6 mai devraient logiquement valoir à Nicolas Sarkozy une nouvelle défaite dans un parcours politique marqué par une longue litanie de déculottées...

 Bien malin qui pourrait dire quels seront les scores du 1er tour de la présidentielle. Malgré des sondages globalement cohérents, il faut sans doute s’attendre à une ou plusieurs surprises tant ce 1er tour est traditionnellement sujet à des évolutions d’intention de vote durant les tous derniers jours de la campagne. Mais globalement les jeux semblent faits pour la qualification au 2e tour, et l’on devrait assister à une confrontation entre le président sortant Nicolas Sarkozy et son challenger socialiste François Hollande, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon se disputant la 3e place sur le podium.

 

Inutile de revenir sur l’historique de ce mandat calamiteux qui a fait de Nicolas Sarkozy le pire chef d’État de la Ve République : de très nombreux articles et dossiers de presse en ont listé les aberrations et les carences, tant sur le plan socioéconomique que sur le plan humain ; sans oublier les impardonnables fautes comportementales qui ont si gravement nui à la dignité de la fonction présidentielle et terni l’image de notre nation à l’étranger. Le regard dans le rétroviseur, on ne peut qu’être effaré : comment le peuple français a-t-il pu se laisser berner par cet aventurier doublé d’un illusionniste sans scrupules ? Le résultat est pourtant là : Nicolas Sarkozy a réussi à conquérir l’Élysée en 2007 malgré un pedigree pourtant éloquent en matière d’échecs et de conduites irresponsables, à l’image de ses passages au ministère du Budget de Balladur et au ministère des Finances de Raffarin marqués, avant qu’il n’accède à la fonction présidentielle pour faire encore pire, par les deux principaux pics d’explosion de la dette.

 

Nicolas Sarkozy a pourtant été élu en 2007, malgré son bilan peu flatteur, malgré ses casseroles neuilléennes, malgré son passé de perdant récidiviste. Car celui que les « chiens de garde » officiant dans des médias serviles nous ont vendu comme un « battant », une « bête électorale » est avant tout un collectionneur de défaites, la plupart cuisantes, comme je l’ai rappelé en février dans un article intitulé « Sarkozy, multirécidiviste de la défaite » : de déroutes en débâcles, Nicolas Sarkozy a en effet été le principal artisan des gamelles de 1988, 1999, mars 2003, mars 2008, mars 2010, mars 2011 et septembre 2011. Un palmarès éloquent, digne du pire stratège qui se puisse imaginer. Et au milieu de cette étendue de décombres électoraux, la victoire de 2007, si aberrante au vu du mandat qui s’achève qu’elle semble aujourd’hui totalement incongrue.

 

Qu’à cela ne tienne, les Français semblent décidés à tirer un trait définitif sur cet épisode désastreux de notre vie politique. Ils feraient bien car un Nicolas Sarkozy réélu présenterait un danger d’autant plus grand – notamment pour les classes populaires – qu’interdit de renouvellement en 2017 il pourrait se lâcher et faire d’irréversibles dégâts dans notre modèle social et la cohésion de notre pays. Cela sans compter les initiatives aberrantes qu’il pourrait prendre au fil de ces coups ineptes dont il a le secret. Rappelons en trois exemples que Nicolas Sarkozy est cet homme qui, avant d’être élu à la présidence, voulait favoriser la mise en place de subprimes à la française. Cet homme qui, avant la tempête Xynthia, voulait « rendre constructibles les terrains inondables » et accessoirement casser la loi Littoral, au mépris de la protection des sites. Cet homme qui, avant la catastrophe de Fukushima, voulait assouplir les règles de sécurité nucléaire !!! 

Par chance, les Français ne sont pas aussi stupides que semblent le croire les caciques de la majorité qui, au côté d’un Nicolas Sarkozy adepte de la méthode Coué, espèrent encore les berner. Deux proverbes illustrent la disposition d’esprit de ces compatriotes roulés une première fois dans la farine de la démagogie et des promesses fallacieuses : « On ne fait pas boire un âne qui n’a plus soif » et « Chat échaudé craint l’eau froide » ! Beaucoup d’entre eux devraient sabrer le champagne le soir du 6 mai si le matamore élyséen est renvoyé à sa collection de timbres.


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