Ségolène Royal, le joker de François Hollande

par Pelletier Jean
samedi 22 mars 2014

L’ex-candidate à la présidentielle de 2008, devrait faire son retour au gouvernement à l’occasion du prochain remaniement ministériel que devrait entreprendre François Hollande au lendemain des élections municipales. Ce serait l’une des principales surprises, et de taille.

À mi-parcours de son mandat, le Chef de l’État, au plus bas dans les sondages, a besoin de reprendre la main, pour autant que les signes d’une amélioration de l’économie et principalement du chômage, soient aussi du rendez-vous. On dit que Jean-Marc Ayrault serait toujours le chef de ce prochain gouvernement.

La surprise serait double, un come back de Ségolène Royal à la tête d’un ministre « régalien » par sa nouveauté , puisqu’il engloberait : la culture, l’Education, la jeunesse et les sports. C’était l’offre de François Hollande à Martine Aubry en 2012 qu’elle a refusée.

Un tel ministère serait l’aboutissement d’une revendication forte dans les mouvements de jeunesse et d’éducation populaire : fusionner les services de la jeunesse et de la culture. En 1981, Pierre Mauroy avait fait une tentative pour donner un élan nouveau à l’éducation populaire en créant le Ministère du Temps Libre. J’en étais, puisque conseiller au Cabinet d’André Henry, titulaire du poste. Bien que cette expérience ait laissé des traces avec la création du chèque vacances et du haut comité à la vie Associative (HCVA) – décret du 25 février 1983, j’ai pu mesurer le fossé qui existait entre l’éducation populaire et la culture. Deux univers totalement étanches.

Il m’a fallu deux mois pour organiser un rendez-vous entre André Henry et Jack Lang, rendez-vous suivi d’aucun effet… Avec beaucoup d’efforts, nous n’avons pu faire nommer qu’une seul inspecteur Jeunesse et Sport comme Directeur Régional des Affaires Culturelles.

La politique culturelle est en discussion à gauche, certains font pression sur Aurélie Filippetti pour qu’elle obtienne une augmentation des crédits, d’autres appellent à un « remaniement » en profondeur des structures, des politiques et des subventions.

Le doublement du budget du Ministère de la Culture sous les années Mitterrand et Lang a été à la fois bénéfique et vain… les enquêtes sur les pratiques culturelles des Français ont vite démontré, à la fureur du ministre, que l’augmentation des fréquentations et des usages culturels, étaient celles des mêmes, les plus privilégiés, qui face à l’augmentation de l’offre, consommaient encore plus.

Il faudrait briser l’emprise institutionnelle de la culture qui favorise les grandes institutions et ignore largement les expérimentations et les chemins de traverse. La culture a besoin d’un grand coup de balais et de renouveau.

En regroupant les ministères de la L’Éducation, de la Culture et de la Jeunesse et des Sports, c’est une véritable opportunité qui s’offre à une politique d’éducation artistique, populaire et culturelle qui pourrait marquer l’histoire.

Confier une telle responsabilité à l’ancienne candidate de la gauche est un atout de plus. Ségolène Royal a la force politique et une réelle légitimité pour entreprendre un tel combat.


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