Services publics, dernière ligne droite avant liquidation…
par Robert GIL
samedi 4 avril 2015
En 2012, avec l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle majorité élue pour mettre en œuvre le changement, l’espoir était permis, mais dans les faits, nous constatons le prolongement des politiques antérieures au nom de la résorption de la dette publique. Le but recherché n’est pas de rembourser la dette mais bien de privatiser, de plus en plus, de plus en vite, y compris ce qui ne l’a pas encore été, de contrôler ce que nous mangeons et cultivons, et pourquoi pas de taxer l’air que nous respirons, et qu’ils nous laissent gratuitement pour le moment dans leur immense bonté. La dette n’est pas le but mais le prétexte.
En France, comme en Europe, la Fonction Publique constitue un cœur de cibles des politiques libérales. Il s’agit tout bonnement de faire payer aux populations la crise d’un système économique et financier qui profite à une minorité de privilégiés. Ces privilégiés qui envisagent d’en terminer avec les services publics. En ce moment même, des « experts » en libéralisme travaillent à Bercy pour élaborer des scénarios qui visent à démembrer l’essentiel d’entre eux et ne laisser au final dans les mains de l’Etat uniquement les services publics strictement régaliens, tels que l’armée, la sécurité et la justice, qui constituent l’essentiel de l’appareil répressif qu’ils entendent continuer à maîtriser.
Il est grand temps d’exiger de mettre en œuvre la satisfaction des besoins des populations. De replacer l’intérêt général au cœur des politiques publiques et d’agir à tous les niveaux institutionnels pour peser sur les grandes orientations économiques et sociales. Il est grand temps d’exiger une maitrise publique sur tous les services et les entreprises qui dépendent de l’Etat, dont la gestion doit associer la participation des salariés et des usagers afin d’assurer la transparence de leur fonctionnement.
Le service public est notre richesse. Tel est le message que nous devrions tous faire passer à une époque où, selon l’idéologie libérale dominante, les services publics devraient s’effacer au profit du marché roi. Sous couvert de modernisation et de révision générale des politiques publiques, tout devrait disparaître. Il n’est pas difficile de comprendre comment l’empilement de quantité de lois et de réformes plus ou moins médiatisées conduit à terme à la liquidation des services publics. Ces politiques conduisent inexorablement à la privatisation accélérée de l’administration et aux plans sociaux dans la Fonction Publique.
A l’Université, à l’École, dans les hôpitaux et tous les services de soins et de travail social, dans la petite enfance, dans les milieux de l’information, de la recherche et de culture, tout doit être remis en cause au nom du profit. Au nom d’une idéologie de « l’homme économique », le Pouvoir défait et formate notre société aux lois « naturelles » du Marché. Cette idéologie s’est révélée catastrophique dans le milieu même des affaires dont elle est issue et a toujours conduit à des crises et a des guerres !
Le but ultime des politiques néolibérales mises en œuvre est de faire passer ces choix de société par la lessiveuse commerciale. Le but est que ces choix de société ne remettent pas en cause le développement des échanges commerciaux. Donc forcément, tout est fait pour favoriser la rentabilité commerciale et les profits tirés des échanges, par rapport à la valeur qui est donnée aux services publics, à la protection des consommateurs ou celle des salariés. Il y a un renversement de la hiérarchie des valeurs au profit du seul aspect commercial considéré sous l’œil unique du profit !
« Lorsque tout sera privatisé, on sera privé de tout » … C. POURBIENTO
Voir aussi : SERVICES PUBLICS … où en est-on ?