Sexisme dans un bar de Sevran : Clémentine Autain met en cause le reportage de France 2

par Vera Mikhaïlichenko
jeudi 15 décembre 2016

Le 7 décembre dernier, un reportage du journal de 20h de France 2 avait suscité un certain émoi ; il montrait que, dans certains quartiers de France, les femmes devenaient indésirables dans l'espace public. Se promener en jupe ou boire un café en terrasse devenait un véritable défi pour elles. Une "révolution discrète", selon David Pujadas.

France 2 a suivi deux militantes de l'association La Brigade des mères dans une banlieue de la région parisienne, plus précisément à Sevran en Seine-Saint-Denis. Nadia Remadna et Aziza Sayah se battent pour la liberté des femmes dans ces quartiers. Pour démontrer la réaction des hommes à leur égard, elles les filment en caméra cachée.

Dans le bar où se rendent les deux femmes, il n'y a que des hommes peu accueillants. A peine le pas de la porte franchi, on leur demande ce qu'elles veulent et si elles cherchent quelqu'un. Le patron n'a pas envie de discuter et d'autres hommes sont choqués de voir ces femmes. "Dans ce café, il n’y a pas de mixité", assure sèchement un homme, qui précise ensuite sa pensée :

"T'es dans le 93 ici, t'es pas à Paris ! C'est des mentalités différentes, c'est comme au bled !"

Mais pourquoi donc les hommes rejettent-ils les femmes ? Selon les militantes, c'est un problème de tradition, de culture, mais aussi de religion.

Dans un entretien accordé le 19 février 2016 au site Le Comptoir, Nadia Remadna affirmait déjà que le problème de la mixité dans les banlieues avait pour origine la culture "arabo-musulmanefortement patriarcale et dominante, "vu que 80 % de la population est originaire du Maghreb ou de l’Afrique subsaharienne".

Voici comment se manifeste concrètement, selon elle, cette absence de mixité :

"Le problème est que nous avons l’impression que certaines villes (...) en banlieue ne sont peuplées que d’hommes. Les femmes que vous croisez dans les quartiers sont soit en train d’aller faire les courses, soit en train d’aller chercher les enfants à l’école. Elles sont toujours en train d’effectuer des corvées. Tous les loisirs sont des loisirs masculins."

Impossible par exemple, selon cette travailleuse sociale, d'organiser des ateliers hommes-femmes : "Quand je veux animer un atelier, on me dit d’animer un atelier avec des femmes. Vous vous rendez compte : nous sommes en 2016 et je n’arrive pas à animer un atelier homme-femme. C’est dangereux, car les mairies et les municipalités adhèrent à cela." Par électoralisme, certains élus valident ces moeurs que l'on croyait d'un autre âge.

En bref, selon Nadia Remadna, dans certains quartiers, "on a l’impression d’être dans des prisons à ciel ouvert", tant "l'enfermement mental" est oppressant.

Caroline Sinz, journaliste à France 2 et auteure de cette enquête, si elle explique qu'"il fallait briser cette loi du silence", prend néanmoins d'infinies précautions pour ne stigmatiser personne : "J'espère que je n'ai pas été caricaturale. Je n'ai pas pointé du doigt, j'ai posé les choses. A chacun de se faire son idée. Je ne regarde pas les choses avec une orientation politique mais il fallait dire 'attention, regardez le sort de ces femmes'."

La bien-pensance contre-attaque

En dépit de ses précautions, le reportage de Caroline Sinz a suscité de nombreuses réactions outrées, rapportées par L'Express. Ce qui choque manifestement, c'est le parallèle dressé entre la discrimination des femmes et la religion musulmane. Ainsi, le 9 décembre sur RTL, Axelle Lemaire, secrétaire d'État chargée du Numérique, estimait qu'il ne fallait pas faire d'amalgame : "Le problème, c'est que l'on ne voit pas cela en terme de discrimination mais que l'on parle tout de suite de religion et de laïcité. En l'occurrence, c'est une discrimination à l'égard des femmes."

La réaction la plus remarquée est sans doute celle de la communiste Clémentine Autain, conseillère municipale de la ville de Sevran et conseillère régionale d'Île-de-France, qui a voulu apporter un démenti cinglant aux allégations des militantes de La Brigade des mères. Dans un tweet, elle a posté une photo d'elle dans le bar de Sevran où avait eu lieu le reportage de France 2, mettant en doute l'honnêteté de ce dernier ; l'élue du Front de Gauche a interpellé le CSA pour avoir accès à l'intégralité des bandes du film, qu'elle semble donc suspecter de trucage (trop stigmatisant, sans doute, pour être vrai...) :

Bonsoir @Clem_Autain, pourquoi avoir supprimé ce tweet ? J'espère qu'il ne vous est rien arrivé ! #Sevran pic.twitter.com/l9NGwM23If

— Jordan Bardella (@J_Bardella) 13 décembre 2016

Étrangement, Clémentine Autain a très rapidement supprimé son tweet, daté du 13 décembre, dont on doit la copie à Jordan Bardella, conseiller régional d'Île-de-France, secrétaire départemental du FN 93, et président de Banlieues Patriotes.

Clémentine Autain a cependant répondu à Jordan Bardella, qui s'inquiétait de la disparition de son tweet, laissant entendre qu'elle allait développer son point de vue sur Facebook :

@J_Bardella Pour apporter via facebook point de vue plus complet et conforme à la totalité de mon point de vue. Vous ne serez pas déçu !

— Clémentine Autain (@Clem_Autain) 13 décembre 2016

A cette heure (15 décembre, 15h), la page Facebook de Clémentine Autain ne comporte aucune référence à sa visite dans le bar de Sevran filmé par France 2. Ne doutons pas que sa mise au point ne tardera pas à venir...

Certains ont déjà essayé de dédramatiser la situation des femmes à Sevran. C'est le cas d'Anaïs Sybellas, journaliste sur le site Média Libre, dans un article qui a pour ambition de rétablir la vérité (loin des clichés), et dont le titre prêterait presque à sourire : « À Sevran, il n’y a pas que du négatif ». Dans cet article, on apprendra donc que ce n'est pas toute la ville de Sevran qui connaît des problèmes, mais un seul de ses trois quartiers (les Beaudottes). Dans cette ville, où il ferait finalement bon vivre, un habitant explique : « Les frontières entre les quartiers sont surveillées par les bandes de jeunes qui y vivent ». Des milices juvéniles gardant les frontières, voilà qui est rassurant... Une habitante, vivant dans un quartier paisible, poursuit : « Il y en a qui font la loi, mais ici je n’ai jamais eu de souci. » Ravages de l'égoïsme contemporain : tant que ça ne me touche pas, moi, personnellement, tout va...

Dans le centre-ville, une mère au foyer est debout à la terrasse d’un café, avec une amie, et fait ce commentaire tragi-comique : « Les hommes nous ont regardé bizarrement quand nous sommes entrées, mais ils n’ont rien dit. » De quoi se plaint-on s'ils n'ont rien dit ? Ils ne font que nous dévisager ! Enfin, une étudiante (qui aura au moins appris à devenir fataliste) finit par déplorer : « Oui, il y a beaucoup d’hommes dans les cafés, et ils regardent, mais ça ne se limite pas à Sevran, c’est partout pareil ». Mécanisme psychologique classique : pour atténuer le mal dont on souffre, on se dit que le monde entier en souffre aussi... Et pourtant, non, jeune étudiante, ce n'est pas partout pareil... Il existe encore de très nombreux cafés en France où les hommes ne regardent pas bizarrement les femmes lorsqu'elles y entrent. Mauvaise nouvelle pour toi : tu vis vraiment dans un coin qui craint !

Notons que c'est la même journaliste, très tolérante envers le sexisme à Sevran, qui s'offusque, le 13 décembre sur Twitter, du "sexisme ordinaire" d'un article de L'Express, qui a osé qualifier de "ravissante" (ô blapshème !) une élue transalpine...

Quand @LEXPRESS s'adonne au #sexismeordinaire. Vous diriez de Matteo Renzi qu'il était "ravissant" ? Je ne pense pas. #droitdesfemmes pic.twitter.com/CSG11Xid7c

— Anais Sybellas (@Pendynn) 13 décembre 2016

Exemple parfait d'indignation sélective, idéologiquement orienté : sexisme toléré s'il émane de l'étranger (et qui se manifeste par le rejet de la femme de l'espace public), mais sexisme fustigé s'il émane d'un semblable (même s'il se traduit par un compliment verbal). Sans surprise, un rapide examen de ses tweets nous montre une jeune journaliste de gauche, anti-frontières, pro-migrants, anti-référendum (en Hongrie), pro-LGBT, pro-Hillary, et qui voit en Poutine et Trump deux "fous furieux"... Désespérément prévisible. C'est le portrait-robot de (presque) tous nos journalistes.

Autre tentative drôlatique pour sauver l'image de Sevran des dénonciations de La Brigade des mères : la "contre-enquête", le 25 mars 2016, de la journaliste Widad Ketfi et de la militante "antiraciste" et féministe Sihame Assbague, connue (détail amusant) pour être l'une des organisatrices d'un camp d'été "décolonial" qui avait la particularité d'exclure "les personnes blanches"... et qui fut dénoncé par Alain Jakubowicz comme un acte éminemment raciste.

Avec @s_assbague nous avons au péril de notre vie tenté de prendre un café à Sevran #ContreEnquêteWS pic.twitter.com/TJj4oZt060

— Widad.K (@widadk) 25 mars 2016

Une "contre-enquête" de 29 secondes super convaincante... dont Clémentine Autain n'a bizarrement pas demandé l'intégralité des bandes.

On peut encore noter la publication d'une lettre ouverte sur le Bondy Blog, où un certain A. Kachour, entrepreneur à Sevran, vient relativiser, en les généralisant, les réactions sexistes des clients du bar de la cité de Seine-Saint-Denis ; selon lui, les hommes se comportent partout de la même manière en France, en particulier dans les campagnes :

"Je suis de ceux qui aiment se balader à travers la France et qui apprécient particulièrement la campagne. Et j’ai croisé bon nombre de bars dans les villages, plein d’hommes, où rarement une femme se mêlait à ces échanges de turfistes sur fond de demie et d’expresso. (...) Ce pays tout entier, cette société moderne est frappée du mal de la domination masculine."

La grande différence, qui semble avoir échappé à A. Kachour, c'est que, dans les campagnes françaises, les hommes ne se comportent pas comme des inquisiteurs dès qu'une femme rentre dans un café ; ils ne viennent pas immédiatement lui demander ce qu'elle vient faire ici, si elle a rendez-vous avec quelqu'un, et avec qui, et on ne lui dit pas que sa présence est indésirable en ces lieux, et qu'elle ferait mieux de rester à la maison.

Règlements de compte entre féministes

Mais revenons à Clémentine Autain. Son tacle au reportage de France 2 trouve certainement une partie de son explication dans ses relations brouillées avec Nadia Remadna. En 2014, cette dernière avait été candidate aux élections municipales sur la liste de... Clémentine Autain. Mais rapidement ce fut la déception, comme elle l'explique dans son entretien au Comptoir :

"Je me suis disputée avec Clémentine à cause de deux mamans qui faisaient la grève de la faim. Leur immeuble avait brûlé, alors qu’elles demandaient depuis longtemps à être relogées. Je venais d’ouvrir mon association et je suis partie les soutenir. J’ai alors demandé à Clémentine d’aller voir ces femmes. Elle m’a répondu : « Non, car cela me rappelle la grève de la faim de Gatignon et je n’accepte pas ce genre de mouvement. » Une des mères avait froid aux pieds. J’ai demandé à des militants du Front de gauche (FdG) – des gens vraiment très bien humainement, je ne reproche rien aux militants – une couette. En attendant qu’ils la ramènent, j’ai pris une petite couverture qui traînait au local du FdG, d’à peine deux mètres. Une des militantes proches de Clémentine m’interpelle : « Va chercher la couverture, c’est celle de Clémentine, quand elle vient au local, elle s’allonge et se couvre avec. » Je lui ai répondu : « Tu diras à Clémentine de venir récupérer elle-même la couverture, comme cela, elle aura l’occasion de voir ces pauvres femmes. » C’est à la suite de cela que nous ne nous sommes plus parlé.

Je me demande comment quelqu’un qui n’est même pas fichue d’aller voir des mamans qui font la grève de la faim peut se dire féministe. Elle a de toute façon rapidement changé de discours et s’est adaptée à la population de Sevran. Elle s’est dit que chez nous, il fallait parler d’islamophobie. À Paris, dans le XVIe arrondissement, elle aurait parlé de laïcité. C’est une politique qui cherche le pouvoir. Elle s’est servie de nous. On ne connaissait pas bien les places et elle nous a utilisées pour remplir sa liste.

(...) Aujourd’hui, elle flirte avec les intégristes machistes, au détriment des droits des femmes. Je ne veux plus qu’elle se réclame du féminisme. C’est juste une politique menteuse."

Le 29 janvier dernier, dans un entretien à Causeur, voici encore comment Nadia Remadna parlait de Clémentine Autain :

"Comme beaucoup de politiques, Clémentine Autain n’a pas d’idées. C’est une pure politique qui ne connaît rien au terrain. Habitant la ville de Sevran où elle est élue, je suis bien placé pour savoir qu’elle n’est même pas fichue de remplir un dossier de Sécurité sociale. Pourtant, j’avais été intéressée au départ par sa démarche. Je m’étais dit : « une femme, féministe…chouette ! » Puis je me suis rendu compte que Clémentine Autain flirtait avec le diable, avec les islamistes, leur donnait des gages et voulait seulement devenir maire de Sevran. Si elle était vraiment féministe, elle aurait peut-être choisi de soutenir un mouvement de femmes de banlieue comme le nôtre qui dit stop à l’intégrisme et ‘protégeons nos enfants !’ Aujourd’hui, tout le travail qu’on fait avec la « Brigade des Mères » est bousillé dès qu’on a quelqu’un à côté qui distribue les tracts « STOP A L’ISLAMOPHOBIE ! » de Clémentine Autain."

Nadia Remadna a trouvé un soutien de poids en la personne de Céline Pina, ex-élue PS, qui pointe dans son livre Silence coupable le déni de la classe politique face à la progression rampante du salafisme. Celle qui a été adjointe à la mairie de Jouy-le-Moutier (Val-d'Oise) et conseillère régionale d'Ile-de-France dénonce aujourd'hui le clientélisme qui voit des élus locaux pactiser avec les islamistes, au mépris de la laïcité. Voici un large extrait du texte qu'elle a publié sur Facebook le 14 décembre, en réaction à la photo prise par Clémentine Autain dans le bar de Sevran :

"Clémentine Autain est un parfait exemple de ces élus qui n'honorent pas leur fonction.

Aicha Remadna et Aziza ont pris des risques réels en montrant pour France 2, en caméra cachée, la réalité du rejet des femmes et la volonté de leur interdire l'espace public sur certains territoires. Alors que cet acte citoyen libère la parole et nous montre comment à quelques kilomètres de Paris, la loi du bled (ou plutôt les dogmes des islamistes) est imposée contre les lois de la France, l'élue de Sevran tente de décrédibiliser les deux femmes.

Pourtant si la scène a choqué, ce n'est pas par son caractère exceptionnel. Nombre de témoignages montrent que ce que nous ont donné à voir Aïcha et Aziza est devenu le quotidien de nombreuses femmes dans les quartiers et que cette volonté de séparatisme et d'éviction marque l'ensemencement des esprits et le caractère prescripteur, bien au-delà du rang de ses adeptes, d'une idéologie politico-religieuse qui vise à soumettre tous les musulmans à leur vision du monde étroite et obscurantiste.

Au lieu d'opposer à cette régression et à cette violence un discours clair, rappelant que l'égalité femmes/hommes ne se négociaient pas et que ceux qui refusaient de l'admettre n'avaient pas leur place dans notre République. Au lieu de faire son travail d'élu et de porter encore plus haut le combat citoyen d'Aïcha et d'Aziza, elle s'en moque et les expose, les accusant implicitement de mensonge comme de contribuer à alimenter les discriminations. C'est les accuser en creux d'une forme de traîtrise. Que cela puisse mettre la vie de ces femmes ou leur intégrité physique en danger n'émeut pas Clémentine Autain.

On croirait qu'elle s'est donnée pour viatique d'empêcher la prise de conscience par la société de l'emprise islamiste sur certains territoires. Et pour cela rien de tel que de s'attaquer aux lanceurs d'alerte. Cela commence par le discrédit puis peut finir devant les tribunaux, quand les obédiences islamistes (CCIF, UOIF) prennent le relais.

(...) Le découragement est d'autant plus grand quand on constate que l'on est cloué au pilori, non par ceux que l'on combat et qui nous combattent, mais par ceux dont la fonction est de nous protéger ou dont la mission est de chercher la connaissance et la vérité...

La déstabilisation se fait en deux étapes. Les membres du système (certains élus, certains journalistes et universitaires) ont pour rôle de vous décrédibiliser et de vous isoler socialement et publiquement. Cela rend ensuite plus forte et réelles les pressions et menaces des islamistes sur le terrain. Et si cela ne suffit pas, il reste les tribunaux et le poids financier que représente un procès.

Accessoirement on montre ainsi à ceux qui seraient tentés de jouer les fortes têtes qu'ils ne pourront compter sur personne et qu'à ce jeu-là ce sont les islamistes qui emportent le soutien des pouvoirs constitués. Difficile après de dire aux populations de certains quartiers qu'elles doivent se prendre en charge et faire le ménage à l'intérieur de l'Islam quand elles voient certains politiques locaux ne reconnaître pour interlocuteurs que les frères musulmans et autres salafistes et certains journalistes ne donner à voir comme musulmans que les pires engeances fondamentalistes...

Clémentine Autain est emblématique d'une telle dérive. Il faut dire que c'est avec constance que l'on peut la retrouver en caution démocratique des islamistes décomplexés que sont Tariq Ramadan ou Marwan Muhammad ou en co-accusatrice, instruisant avec ses amis le procès d'un état oppresseur et d'une France raciste.
Curieux que pour certains élus le seul moyen de défendre les Français de confession musulmane soit de donner des gages aux islamistes. Outre la bêtise crasse du procédé, c'est surtout un abandon et une trahison dont les premières victimes sont les habitants des quartiers. Pour eux pas d'émancipation, ni de valeurs universelles, ils sont priés d'accepter de vivre avec les règles d'un autre temps et de s'en satisfaire.

Ainsi, Clementine Autain qui conspue le Front National, n'hésite pas à se compromettre auprès de ceux qui servent avec ferveur la cause d'un totalitarisme non moins raciste, identitaire et fascisant : l'islamisme, et fait des procès en discrimination à de simples citoyennes qui, elles, défendent bien mieux et bien plus les idéaux de notre République et de notre monde commun que celle qui est indemnisée pour le faire. Drôle de monde."

Face au renoncement d'une certaine gauche, qui brade le féminisme sur l'autel du "vivre-ensemble", le Front national s'infiltre dans la brèche. C'est ainsi le député Gilbert Collard qui a su exploiter politiquement le reportage de France 2, à travers une question au ministre de l'Intérieur. C'est toute la stratégie de Marine Le Pen que de récupérer les thèmes classiques de la gauche, qu'elle a, un par un, abandonnés.

Face à ce danger extrême qui la guette, la gauche se scinde ; pas plus tard que ce matin sur France Inter, Manuel Valls a pris ses distances avec Clémentine Autain, qu'il a accusé de passer "des accords avec Tariq Ramadan et les Frères musulmans". Autain n'a pas eu de mal à répliquer, jugeant que les propos de l'ancien Premier ministre étaient "un scandale pour un homme qui a remis la Légion d'Honneur à un prince d'Arabie Saoudite". 

A l'un comme à l'autre, incorrigibles donneurs de leçons, on serait tenté de dire : "Quand on monte à l'arbre, il faut avoir le cul propre !"


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