Stéphane Poussier, ex-candidat de la France Insoumise, se réjouit de la mort du gendarme Arnaud Beltrame : « quel pied ! »
par Play Mobil
samedi 24 mars 2018
Dans tous les partis politiques, on trouve des brebis galeuses. Des hurluberlus qui font honte et qu'on s'empresse généralement d'évincer une fois que la lumière médiatique s'est braquée sur eux. Avec Stéphane Poussier, la France Insoumise tient assurément un drôle de spécimen.
Après l'annonce de la mort héroïque du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, tué dans l'attentat du supermarché de Trèbes, Stéphane Poussier, candidat de la formation de Jean-Luc Mélenchon aux élections législatives 2017 dans la 4e circonscription du Calvados, a publié une série de tweets et de posts Facebook se félicitant de la mort du gendarme.
"À chaque fois qu'un gendarme se fait buter, et c'est pas tous les jours, je pense à mon ami Rémi Fraisse", écrit-il, exprimant son "pied" de voir "un colonel" disparaître : "Accessoirement, un électeur de Macron en moins".
Dans d'autres publications, il affirme, pour marquer son absence de solidarité : "Je ne suis pas gendarme", et invite les "lèches-culs qui chougnent (sic) sur la mort d'un colonel de gendarmerie" à quitter sa page.
De tels propos lui ont valu, sans surprise, un flot de réactions outrées, allant parfois jusqu'à la menace, voire la menace de mort. Refusant tout mea culpa, l'homme dit s'être procuré un fusil pour parer à toute agression.
La France insoumise n'a pas tardé à réagir. Au HuffPost, Alexis Corbière a fait part de son indignation, dénonçant des "messages abjects, ignobles" qui sont "aux antipodes de tout ce que l'on pense et de ce que l'on a dit sur le lieutenant-colonel Beltrame".
"On est en train d'établir le contact avec lui pour qu'il retire ses tweets, mais nos appels et messages restent pour le moment sans réponse", poursuit l'élu de Seine-Saint Denis, pour qui "ce personnage secondaire" ne devrait pas s'exprimer au nom du parti mélenchoniste.
"Il n'a pas la légitimité de se réclamer de la France insoumise et, par ailleurs, on va lui demander de retirer toute référence à notre formation", poursuit Alexis Corbiere, précisant que "la camarade qui était sa suppléante est sans nouvelle de lui depuis plus de deux mois".
Porte-parole de la France Insoumise, Manuel Bompard a également condamné les propos "honteux" de Stéphane Poussier.
Les propos de Stéphane Poussier n'ont effectivement rien à voir avec ceux tenus depuis vendredi par les différents cadres et élus de la France insoumise. Ce samedi 24 mars, le député Eric Coquerel a souligné sur France info "l'héroïsme" de l'officier supérieur.
"Il y a des moments comme ça où j'essaie de m'imaginer dans la peau de quelqu'un qui accepte de donner sa vie pour sauver d'autres vies. Il est face à quelqu'un qui donne sa vie pour semer la mort. D'un côté, il y a la vie, de l'autre la mort, c'est notre force et leur faiblesse", a déclaré l'élu de Seine-Saint-Denis.
Ce samedi matin, Jean-Luc Mélenchon avait lui-même salué l’acte d’Arnaud Beltrame, le qualifiant de « héros de la condition humaine ».
Stéphane Poussier était le candidat de la France Insoumise aux élections législatives 2017 sur la 4e circonscription du Calvados.
Il avait recueilli 5,54 % des voix au premier tour. Selon un article de Ouest-France lors de la campagne, Poussier a d’abord milité au Parti communiste, puis au NPA avant de rejoindre la France insoumise en novembre 2016.
En 2013, l'homme s'était déjà fait remarquer en se dénudant à l'intérieur du centre des impôts de Deauville. Vivant grâce aux minima sociaux, il avait voulu protester contre une saisie d'office, qui allait le priver de toutes ressources pour les mois de juin et juillet.
"Mardi matin, je suis allé dans le centre des impôts pour rencontrer la direction. Je me suis dévêtu. J'ai seulement gardé mes chaussures, mon caleçon et ma cravate. Je n'avais pas envie d'enfreindre la loi et ni de heurter le public mais c'est un acte volontaire. Face à la gravité de la situation qui concerne des milliers de personnes, j'ai eu envie d'agir", avait-il témoigné.