Stratégie et succès de l’extrémisme musulman

par Gérard Dahan
mercredi 31 octobre 2012

Les suites du 11 septembre 2001

Certains expliquent les succès de l'extrémisme musulman auprès des jeunes, par un terreau favorable constitué de la désespérance de la jeunesse, de sentiments d’impasse, et à des situations d'absence d’avenir.

 On ne peut certes pas nier ces sentiments et ces situations. Une partie des motivations du printemps Arabe cherchait à y répondre.

 Cependant, ces situations de désespérance n'expliquent pas :

 1. Comment nous sommes passés dans les pays arabes de revendications tournées vers plus de démocratie et de développement économique à des solutions de retour à une pratique rigoriste de l’Islam

2.Elles n’expliquent pas totalement pourquoi on assiste au développement des mouvements extrémistes musulmans au Maghreb et sur le sol européen.

 L'extrémisme religieux – il faut le rappeler- était aux antipodes des motivations des initiateurs du printemps arabe qui voulaient moins de corruption, plus liberté et de modernité, plus d’accès à la consommation.

Dans AUCUN pays arabe, les religieux n’ont été à l’origine des mouvements de protestation de ce printemps, au contraire. Et pourtant, aujourd’hui, ils sont à la tête ou influents dans tous les pays touchés par le printemps.

 

LES PAYS DU GOLFE

 Le développement des mouvements extrémistes musulmans n’est en rien le fruit du hasard. Il est le résultat d’une stratégie orchestrée par les pays du golfe qui, après avoir soutenu en sous-main les mouvements djihadistes anti-américains, se sont rendu compte que les résultats de ce soutien (le 11 septembre 2001) pouvaient se retourner contre eux.

« L’ennemi intime américain » de l’Arabie Saoudite est aussi le garant de la perpétuation du fragile pouvoir des Wahhabites. L’Arabie Saoudite a donc changé sa stratégie d’influence du monde musulman en soutenant financièrement le développement d’un intégrisme religieux non-revendicatif politiquement, le salafisme.

Le salafisme a été méthodiquement financé par l’Arabie Saoudite, dans les pays du Maghreb, du Moyen-Orient et en France qui est le pays Européen avec la communauté musulmane la plus importante. [1]

 

LES EXTREMISMES MUSULMANS : ISLAMISME ET SALAFISME

 Les « islamistes » sont des politiques. Ennahda en Tunisie, les Frères Musulmans en Egypte, revendiquent le retour de l'islam, non seulement sur le plan religieux mais aussi comme référence aux institutions politiques et économiques. Ils se sont donc constitués en partis doté d’un programme. Leur rigorisme en matière de pratique religieuse peut-être variable, d'une simple référence à la volonté d'établir un État islamique.

 L'idée centrale du salafisme est religieuse. Il faut revenir à une pratique authentique de l'islam tel qu'il était exercé au temps du prophète.

Le Salafisme en grande partie théorisé par Muhammad Ibn Abd al Wahhab, un théologien du XVIIIe (à l’origine du wahhabisme) forme aujourd’hui la doctrine officielle de l’Arabie saoudite. Pour certains auteurs, il pourrait devenir la norme musulmane mondiale. Il se considère comme étant la voie la plus pure, celle qui incarne l’orthodoxie musulmane et qui offre la garantie d’aller au paradis. Le Salafisme doctrine - a priori - principalement religieuse à plusieurs variantes : du salafisme djihadiste (le plus violent) au salafisme quietiste beaucoup plus pacifique.[2]

 L’Arabie Saoudite finance le salafisme, qui est une vision rigoriste de l'Islam, mais elle se méfie de l’Islamisme portant un projet politique qui pourrait s'avérer dangereux pour sa propre stabilité.

C'est plus le Qatar (en rivalité avec l'Arabie Saoudite dans l'influence sur le monde musulman) qui est un des soutiens financiers de l'islamisme [3].

 

Les relations entre islamistes et salafistes

 Si l’on se réfère à la pratique d’Ennahdha, le parti islamiste au pouvoir en Tunisie, on peut dire qu’il utilise le salafisme dans son projet politique comme fer de lance de sa lutte et comme exécuteur des basses œuvres pour s’opposer aux partis laïques, considérés comme les principaux ennemis.

L’islamisme utilise également le salafisme, en terme d'image, comme exemple de mouvement religieux extrémiste, qui vient judicieusement mettre en évidence son apparente modération.

Il l'utilise enfin comme centre de formation religieux. La formation religieuse est une première étape, la formation politique viendra après.

 Pour l'islamisme, le passage de la jeunesse par une phase salafiste n'est pas un problème, au contraire, il est un signe de bonne santé religieuse comme le passage par l'extrême gauche a pu être en France un signe de bonne santé politique pour le PS.

 

L’enseignement du salafisme

 - Le Salafisme a son université : l'université islamique de Médine fréquentée par 4000 étudiants venant du monde entier. Ces étudiants sont soigneusement sélectionnés, ils sont financés, ils touchent des bourses pour apprendre cette version de l’Islam et retournent ensuite dans leur pays diffuser ce qu'ils ont appris.

On trouve sur le web et les réseaux sociaux de nombreuses incitations à s’y rendre. Cette vidéo est l’une d’entre elles.

www.youtube.com/watch ?v=NBDmylAMs4o&feature=player_embedded

 - Le salafisme et l’islamisme ont leurs médias. Les centaines de chaînes de télévision satellite (on en dénombre environ 600) qui diffusent toutes, des émissions religieuses, des émissions de conseils religieux plus ou moins rigoristes sur les situations de la vie quotidienne.

Ce site est une illustration : http://www.fatawaislam.com/fr

Dans les nombreux interviews de familles musulmanes que j’ai pu faire depuis ces 10 dernières années, j’ai pu constater que dans beaucoup de cas, la mère, parlant mal le français, laissait la télévision fonctionner de façon permanente branchée sur les chaînes satellites Arabes. Les enfants ont grandi sous les prêches des imams.

L’une des explications simple du développement de l’extrémisme religieux au Maghreb et en France, c’est tout simplement l’apparition et l’explosion des chaînes satellites qui a permis de diffuser le prosélytisme religieux des pays du golfe.

 - Le salafisme a aussi ses lieux de propagande, certaines mosquées de plus en plus noyautées.

 

QUELQUES THEMATIQUES DE L’EXTREMISME MUSULMAN

 L’observation des discours islamistes tel qu’on peut les constater actuellement en Tunisie ou en Egypte met en exergue un certain nombre de constantes :

 Le rejet de la laïcité

 Le premier ennemi de ces mouvements, c’est la laïcité. La laïcité cumule tous les défauts :

 Lorsqu’on parle de laïcité à un musulman, il comprend en général « affaiblissement du religieux ». Il pense que l’adoption de la laïcité en occident a eu pour conséquence l’affaiblissement du sentiment religieux et pour cette raison, il tend à la rejeter. La religion étant constituante du sentiment identitaire des pays Arabo-musulmans, réclamer la laïcité est comme réclamer une forme de dépersonnalisation.

En Tunisie ou en Egypte, la laïcité n’a pas été – comme en France – le résultat de conflits religieux qui ont ensanglanté leur histoire, elle n’a pas été débattue, elle a été imposée et mal comprise.

La laïcité a donc été, au mieux, associée aux régimes déposés, au pire, perçue comme une copie du modèle occidental.

 - Face à cette laïcité imposée, les positionnements islamistes d'un Ennahdha en Tunisie et des Frères Musulmans en Egypte sont apparus comme des ruptures nettes avec les régimes de Ben Ali (Tunisie) et de Moubarak (Egypte), eux-mêmes associés à des copies du modèle occidental.

 

Autres thématiques de l’extrémisme musulman

 - Le thème de l'anti-occidentalisme. Cette thématique reprend un certain nombre de critiques de la société moderne occidentale et de ses dérives, amalgamées avec d’autres critiques de son histoire. On y trouve une reprise de la critique du colonialisme, la dénonciation de « l’impérialisme Américain », la critique de la faillite morale de l’occident, la dénonciation de la position de la femme (qui serait en partie responsable de cette faillite morale, …)

 - La crise identitaire du monde Arabo-musulman : Depuis plusieurs siècles, le monde musulman est en crise de modèle et en recherche d’un positionnement identitaire dans le monde moderne. Empêtré dans les relations confuses entre religion et système politique, le monde musulman peine à adapter un mode de vie qui concilie Islam et modernité. La solution salafiste de retour à un islam historique (c’est-à-dire à des caractéristiques du mode de vie du 7ème siècle) a le mérite de fournir une réponse factice, mais une réponse simple.

 - Le thème de l'amoralité des valeurs de l'occident : C’est l’un des thèmes les plus intéressants et en même temps des plus ambivalents qui fonctionne sur le mode du « je t’aime, je te hais ». Alors même que les sociétés occidentales sont décrites comme décadentes du fait de l’amoralité de leurs mœurs, l’attitude insoumise des femmes, le développement de l’infidélité, la baisse de la religion, la chute de la famille, … Ces mêmes sociétés sont attractives pour les sentiments de liberté, pour leur tolérance, la démocratie qui sont à la base de ce qu’ils critiquent.

 

LA SEDUCTION DE L’EXTREMISME MUSULMAN EN DIRECTION DES JEUNES

 Tout d’abord soyons clair, le discours extrémiste infuse la communauté musulmane Française de façon très modeste. Nous ne sommes pas confrontés à une épidémie, mais à des phénomènes marginaux. Comme tous les extrémismes, les salafistes sont plus voyants qu’ils ne sont nombreux.

 - Le Salafisme est un phénomène nouveau en Europe. Il y aurait en France aujourd'hui 12 000 salafistes dont près d’un quart à un tiers de catholiques ou de protestants convertis. La France est la tête du salafisme en Europe. Un reportage de France 24 considérait que 100 à 200 personnes seraient capables de passer à l'acte et dans une forme de « djihadisme ».

 - Devenir salafiste pour les jeunes Français musulmans est une façon de refuser l’alternative entre la stigmatisation d’une « racaille » et la dépersonnalisation d'un « musulman assimilé ». Pour certains jeunes beurs, face à la détérioration de l’image de l’islam, être salafiste permet de retrouver une nouvelle fierté d’être musulman et une identité. C’est en quelque sorte se doter, dans les quartiers populaires, d’un nouveau prestige associé au fait d’être redouté.

 - Car le salafisme a l’avantage de se revendiquer comme identitaire, profondément Arabo-musulman et en opposition au modèle occidental.

 - Son rigorisme religieux fourni des réponses basées sur des valeurs simples ou l’homme redevient le dominant et où le musulman retrouve sa spécificité sans être à la traîne du modèle occidental.

 - Face à la complexité des bouleversements économiques et sociaux, le salafisme propose un retour à une société simple, immuable, inchangée.

 - Par ailleurs, cerise sur le gâteau, la pensée salafiste est totalement décomplexée par rapport à l’argent. Elle se rapproche plus du libéralisme que de la sociale démocratie. Le succès matériel est pour le salafiste un moyen de se réaliser. Faire des affaires et réussir est une revanche sur l’occident. En cela le salafisme est consumériste, individualiste et en opposition avec ses propres principes de critique du modèle occidental.

 

Les succès de l'extrémisme musulman chez les adolescents

 Pourquoi le discours musulman extrémiste "fonctionne t-il" chez un certain nombre de jeunes français issus de l'immigration et pourquoi arrive t-il même à séduire certains jeunes non musulmans ?

 Mahnaz Shirali, sociologue iranienne, s’est attachée à ce qui fonde cette séduction. Pour elle, elle procède dans un premier temps d’une désillusion de la démocratie. Ces jeunes, souvent victimes de conditions défavorisées, s’estiment avoir été trompés par les discours d’égalité et de liberté : « On nous a menti » est une phrase qui revient régulièrement.

Le retour vers l’Islam est un retour vers les principes d’égalité qu’ils n’ont pas trouvés dans la république et qu’ils pensent trouver dans l’islam. Pour elle, cette désillusion est en grande partie responsable du « réveil musulman »[4]

 Au-delà de cette désillusion, nous sommes ici à la croisée de 3 catégories d’interrogations :

 Ce discours utilise plusieurs thématiques susceptibles de « résonner » chez les jeunes et propose des réponses à leurs interrogations en reprenant :

 Ce discours fonctionne chez un certain nombre d'adolescents et de jeunes adultes parce qu'il répond à leurs aspirations d'idéaux, de pureté et parce qu’il propose une solution où ILS SONT LES DETENTEURS DE LA VERITE face au monde perverti des adultes.

 

Eléments de la rhétorique extrémiste

 En fréquentant un certain nombre de sites prosélytes sur l’Islam, on repère quelques arguments qui reviennent fréquemment :

 

Un exemple du proselytisme musulman : les conversions a l’islam

La volonté de démontrer l’importance des conversions en direction de l’Islam relève à l’évidence de la volonté de certains mouvements de démontrer la « supériorité » de l’Islam par rapport aux autres religions.

Mais elle témoigne surtout de « l’agressivité » en termes de prosélytisme et de communications dont font preuve ces mouvements en direction de la France.

Les chiffres les plus fantaisistes circulent et L'Express, dans un article de 2006 sur "la France des convertis", citait le nombre maximum de 60 000 français convertis à l'islam. Chaque footballeur ou people qui se convertit voit sa conversion fortement médiatisée.

 L’INED cite le chiffre de 110 000 convertis en France[5]. Le phénomène toucherait 3 600 personnes par an et c'est dans les banlieues que ces conversions sont les plus fréquentes.

 Mais ce phénomène de conversion pourrait également traduire le fait que la France se mélange et traduit la pression et le prosélytisme à la conversion.

Rappelons que pour qu’une musulmane voie son union reconnue (dans un pays musulman), son conjoint doit se convertir à l’Islam. En revanche, un musulman peut épouser une non musulmane sans qu'elle ait besoin de se convertir à l'islam... (La filiation "religieuse" pour les enfants se faisant par le père, les hommes se doivent d'être musulmans, mais pas les femmes). Il y a quelques années un de mes amis s’était ainsi converti pour que son union soit reconnue par l’Etat Marocain dont était issue sa femme.
Combien de ces conversions sont-elles ainsi des conversions arrangées ?

On peut enfin relever les différences de conséquences d’une conversion vers le christianisme ou vers l’islam. Pour la conversion de l'islam vers le christianisme, les ouvrages juridiques islamiques sont clairs, il semble qu'elle soit punie du bannissement ou de la mort.
La conversion du christianisme vers l'islam, est abondamment expliquée sur nombre de sites musulmans et n’a aucune conséquence.

Sur les conversions de jeunes adultes, combien de jeunes catholiques, orphelins devant la perte de puissance du Catholicisme, avides de sens ou simplement par influence de leurs amis, se convertissent ? Combien d'entre nous avons fait du foot, de la danse, du cheval ou tout autre activité, tout simplement parce que nos amis le faisaient...

 

LA STRATEGIE DE L’EXTREMISME : LES SUITES DU 11 SEPTEMBRE

 Un récent sondage publié dans le figaro et réalisé par l'IFOP[6], fait le constat d'un sentiment croissant des Français du manque de volonté des musulmans de s’intégrer à la société française et de l’importance des différences culturelles.

Pour être plus exact, le sentiment de bonne intégration des musulmans est à peu près le même qu’il y a 2 ans, il aurait même progressé d’un point (33%), en revanche pour les Français qui constatent une mauvaise intégration (67%) cette mauvaise intégration est beaucoup plus attribuée « au refus de s’intégrer à la société Française » (68%, soit +17%) et au poids des différences culturelles (52%, soit +12%).

 Quel est donc le sens de ces résultats ?

Simplement que les Français constatent la multiplication des sujets de conflits avec une minorité de musulmans et ce constat tend à leur faire rejeter cette « mauvaise intégration » sur la communauté musulmane elle-même.

Dès lors, cette communauté se sent stigmatisée et la stratégie d’amalgame et de radicalisation de la communauté appliquée par ces extrémistes est en train de (partiellement) payer. [7]

 

Que peut-on en déduire sur la stratégie de l'extrémisme musulman ?

 1- On ne peut que constater la multiplication des sujets de conflit sur nombre d’aspects de la vie quotidienne (port du voile dans les espaces publics, en voiture, réclamation de menus spéciaux et de viande hallal dans les cantines, refus de la mixité, refus d’examens médicaux par des médecins hommes, réclamation de fêtes spécifiques, de statut spécifique,...). Or, ces conflits et ces comportements n'ont jamais rien eu à voir avec l'islam Maghrébin modéré et tout à voir avec l'islam extrémiste des pays du golfe.

 2- Cette multiplication des sujets de conflit sur tous les actes de la vie quotidienne est une stratégie orchestrée qui vise à renforcer la stigmatisation de la communauté musulmane, pour déboucher par réaction sur une radicalisation religieuse de cette communauté.

 3. Cette stratégie de radicalisation de la communauté musulmane maghrébine, est aussi une stratégie de conquête qui vise à remplacer l'islam maghrébin (traditionnellement modéré) par l'islam salafiste issu d'Arabie Saoudite. C'est cette même stratégie de radicalisation religieuse qui (entre autres) a débouché sur les massacres de la décennie noire en Algérie et qui est actuellement à l'oeuvre en Tunisie et en Egypte, ce qui est pour le moins inquiétant.

 4- On peut penser que la véritable suite du 11 septembre, c'est le développement du Salafisme dans diverses versions qui vont du salafisme djihadiste (version violente) au salafisme quietiste (version pacifique).

 

QUE FAIRE ?

 D’abord, établir ces distinctions entre Islam des pays de golfe et Islam Maghrebin. Il permet de faire échec à cette stratégie en ne faisant plus des salafistes et des islamistes les héros détenteurs d'un savoir historique, mais des « impérialistes religieux » qui cherchent à imposer leur vision du monde, s'autoproclament "détenteur du savoir" et cherchent à éloigner la communauté maghrébine de l'islam tolérant de leurs pères.

 Etre conscient de la réalité du salafisme : Il est à l’image du pays d'où il vient et à l'opposé des aspirations du printemps arabe : une société profondément inégalitaire, profondément intolérante, misogyne, méprisante et religieusement agressive.

 Enfin, ne pas ouvrir des boulevards aux pays du golfe en les laissant s’installer dans les banlieues et dans les mosquées. A chaque fois qu’un pays à tenté d’utiliser les religieux à des fins de paix sociale, il s’en est mordu les doigts. ( cf. la politique des « grands frères » en France dans les années 80, et de l’Algérie les années précédent la décennie noire).

 La très grande majorité de la communauté musulmane française est elle-même inquiète de ces intégrismes. Il convient donc plus de l’aider que de la stigmatiser par des amalgames. Ne faisons pas de confusion, l’ennemi est l’extrémisme et pas l’islam.



[1] Rappelons que les chiffres fantaisistes du ministère de l’intérieur de 6 millions de musulmans en France ont été ramenés par l’INSEE et l’INED à environ 2,1 millions de musulmans au sens de l’association à une religion.

[2] Samir Amghar, chercheur à l'EHESS, « le Salafisme aujourd'hui » et « Les islamistes au défi du pouvoir », Éditions Michalon.

[3] De ce point de vue, on peut être stupéfait par le manque de discernement de nos élus, lorsqu’ils autorisent ce pays à « soutenir » les projets des jeunes beurs dans les banlieues. S’imaginent-ils que ce soutien est sans arrière-pensées ?

[4] Mahnaz Shirali, « Entre islam et démocratie, parcours de jeunes Français d’aujourd’hui » Armand Colin, 2007.

[5] INSEE et INED« Trajectoires et origine », 2008-2009 .

[6] IFOP pour le Figaro, « L’image de l’Islam en France », octobre 2012. Sondage auto-administré sur Internet réalisé sur un échantillon de 1736 Français de 18 ans et plus.

Cette étude montrait que les enfants d'immigrés se sentaient en très grande majorité Français (à 90%), donc se sentaient intégrés, mais ils se sentaient aussi stigmatisés par 33% des Français qui (pensaient-ils) ne les percevaient pas comme Français. Globalement cette étude montrait qu'il n'y avait pas en France de problème d'intégration, mais qu’il y avait un problème de perception d'une stigmatisation.


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