Stylos Reynolds, la mairie préempte !

par DiogenePasCynique
mercredi 23 janvier 2008

Les premiers salariés licenciés sont sortis de la cellule de reclassement. La mairie valentinoise utilise son droit de préemption sur le terrain de l’usine vide, désormais. Mais quel projet et quel avenir pour les salariés dont seulement une trentaine a retrouvé un CDI ?

En novembre dernier, Reynolds faisait part de son projet de vendre le site sur lequel se tenait, il y a quelques mois encore, la production de stylos. Légalement, la mairie de Valence avait deux mois pour faire valoir son droit à préempter le terrain. C’est désormais chose faite. La mairie a débloqué 3 millions d’euros pour ce terrain, situé en zone franche. L’opposition regrette cependant que cette préemption n’ait pas fait l’objet d’un vrai débat. La mairie (UMP) ne donne en effet pas beaucoup de précisions sur ses projets et l’opposition craint qu’il ne s’agisse d’une simple opération de communication en ces temps de campagne municipale. Pourtant cette décision a le soutien de la préfecture et, sur le fond, l’opposition reconnaît que la maîtrise du foncier est primordiale pour assurer que de nouveaux emplois viennent effectivement s’installer sur ce site. Malheureusement, l’équipe municipale actuelle ne s’est pas vraiment illustrée dans l’initiative économique, comme l’a rapporté la chambre régionale des comptes (elle remarquait alors que le service économique de la mairie n’est composé que d’un chargé de mission, qu’il n’y avait pas de présentation du bilan des actions au conseil municipal et qu’aucune commission sur les questions économique n’y était constituée). Pour que l’essai soit transformé, il faut que cette décision soit suivie d’un véritable travail de revitalisation dans lequel la mairie devra s’impliquer.

Les anciens Reynolds apprécient diversement cette décision. Déjà échaudés par la relative impuissance de la mairie à juguler les effets de la fermeture de l’usine, beaucoup sont dubitatifs sur les effets réels de cette option. Certains remarquent que, habitants de Valence, ils vont se trouver dans la position désagréable de participer à payer, via l’impôt local, l’achat du terrain de l’usine dont ils ont été licenciés !

Cette décision coïncide avec la date de sortie de la cellule de reclassement des premiers salariés (70 environ). Sur les 163 personnes suivies par le cabinet Altédia, 30 ont retrouvé un CDI et 9 vont créer une entreprise. Pour les autres, formation, CDD, intérim ou rien. Parfois, les CDD ou contrats d’intérim sont censés déboucher sur des emplois plus pérennes, mais rien de sûr actuellement.

Un membre de la direction Sanford (dont Reynolds dépend) qualifie finalement la délocalisation de Reynolds vers la Chine et la Tunisie d’énorme plantage.

Par ailleurs, la direction régionale de la répression des fraudes a été saisie d’une réclamation. En effet, des stylos fabriqués en Chine étaient étiquetés comme made in France.

 

Des compléments d’information dans les précédents articles ( article 1, article 2, article 3, article 4 et article 5) ainsi que des infos en temps réel sur le blog Restructuration.


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