Sur l’OTAN aussi, Hollande pire que Sarkozy ?

par Laurent Herblay
mardi 2 février 2016

Cela s’est fait discrètement, ce choix ne pouvant guère servir politiquement un président bien calculateur. Comme le rappelle Bruno Rieth sur Marianne, après avoir déposé une motion de censure contre le choix de son prédécesseur en 2008, François Hollande semble vouloir faire un pas de plus dans la réintégration de l’OTAN par notre pays, un choix aussi révoltant sur le fond que sur la forme.

 
Nouveau tropisme étasunien
 
Comme le rappelle Marianne, fin 2008, à l’Assemblée Nationale, celui qui était alors le premier secrétaire du PS soutenait que « dans toute démocratie digne de ce nom, de tels arbitrages auraient été rendus après un vaste débat dans le pays  », présentant alors une motion de censure contre la décision de Nicolas Sarkozy d’entamer des négociations pour le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN. Mais le 4 janvier, le Conseil des ministres a donné son accord à un projet de loi qui permettrait une pleine réintégration de la France dans l’OTAN. Ce projet de loi, qui peut sembler technique sur le fond (pour clarifier le statut du personnel de l’Organisation), est en réalité sans doute la dernière étape dans la pleine acceptation de tout ce que représente l’OTAN, la soumission aux Etats-Unis.
 
Déjà, en 1966, en pleine guerre froide, le Général de Gaulle soutenait que l’exercice de notre souveraineté nous imposait « de cesser sa participation aux commandements intégrés et de ne plus mettre de forces à la disposition de l’OTAN  ». Après tout, Paris pouvait être allié à Washington sans se mettre en position d’affidé. Et parce que cela n’avait pas de sens dans les années 60, cela en a encore moins avec la fin de la menace communiste et cela devient encore plus effarant depuis les choix aberrants des Etats-Unis, qui ont amené le chaos en Afghanistan et en Irak, créant un terreau fertile pour le développement du terrorisme qui est venu nous frapper l’an dernier. Pourquoi donc accepter la pleine intégration dans une organisation où Washington décide de facto de presque tout  ? Pourquoi se soumettre ?
 

On peut voir dans le choix de cette majorité (comme dans celui de la précédente), la conjonction d’une forme de paresse intellectuelle, les faisant accepter des choses anormales sans vraiment se poser de questions. A moins que cette paresse ne les pousse à accepter sciemment la tutelle de l’Oncle Sam ?

 


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