Taxe Tobin : Hollande, l’ami de la finance
par Laurent Herblay
jeudi 18 décembre 2014
Bien sûr, je n’ai jamais cru le président alors candidat, quand il faisait de la finance son adversaire, quelques jours avant de rassurer la City. Malheureusement, sur le dossier de la taxe Tobin européenne, il démontre qu’il est, depuis qu’il est élu, l’un des meilleurs amis de celle qui était censée être son adversaire.
De manière assez extraordinaire, le PS tempère donc le projet lancé en 2011 par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ! Malheureusement, rien de bien surprenant si on s’en réfère aux propos de Pierre Moscovici à l’été 2013, qui jugeait les projets de la Commission, pourtant guère interventionniste, « excessifs ». Quand mettre un membre du PS à la Commission semble alors la droitiser… Depuis, Michel Sapin vend le projet comme une révolution alors qu’il s’agit d’un pétard mouillé. Le diable étant dans les détails, l’UE avance avec un projet dérisoire qui taxe dix fois fois moins les dérivés que les actions et les obligations (on se demande bien pourquoi ?), puis qui finit par en exonérer plus de 95% de toute taxe !
C’est ainsi que le PS suit l’agenda des multinationales en baissant les cotisations sociales et en flexibilisant le travail, et ne remet pas en cause le laisser-faire financier. Un grand homme aurait dit qu’il « n’aimait pas les socialistes, parce qu’ils ne sont pas socialistes ». 50 ans après, ceci semble encore plus vrai.