Taxis, éleveurs, Alstom : les embrouilles du gouvernement

par Laurent Herblay
lundi 1er février 2016

Cette semaine est une nouvelle semaine qui révèle, pour ceux qui l’ignorent encore, à quel point François Hollande embrouille la population. Malgré la loi Thévenoud, les taxis souffrent toujours de la concurrence déloyale d’Uber. Malgré les plans d’aide, la situation des éleveurs est toujours aussi mauvaise. Et bien sûr, les salariés d’Alstom paient le rachat par GE. Retour sur trois embrouilles.

 
Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent
 
Pour qui prend un peu de recul, les annonces de cette semaine sont effarantes. General Electric avait fait des promesses à péremption courte. Début 2016, le masque tombe : 20% des emplois en Europe vont être supprimés, et pas parce que l’entreprise est en difficulté, mais pour faire toujours plus de profits. Hollande, mais aussi Montebourg, à la manœuvre à l’époque, sont responsables de cette boucherie industrielle. Mais cela fait aussi des mois que les agriculteurs tentent d’alerter l’opinion sur leur condition dramatique. Après avoir snobé leurs demandes, le gouvernement a fini par annoncer des plans dérisoires, certes revus à la hausse, mais qui ne sont que des aides ponctuelles qui ne règlent rien des problèmes de fond d‘une filière pourtant essentielle, abandonnée à la loi de la jungle des marchés.
 
On peut craindre que les dernières protestations n’aboutissent, au mieux, qu’à une réception à Matignon, et à un nouveau plan illusoire. En somme, l’exact réplique de ce qui se passe avec les taxis. Un mouvement initial avait provoqué le projet de loi Thévenoud, et quelques contraintes mises à Uber. Mais la situation n’a pas changé, Uber faisant un dumping violent pour écraser la concurrence (dépensant plus de deux fois plus qu’il ne gagne). La mobilisation de la semaine a permis d’obtenir une réception à Matignon, et la promesse de plus de contrôles. Mais cela ne changera pas les capacités financières délirantes d’Uber. La concurrence est déloyale et rien ne changera. Car dans ces trois cas, le gouvernement fait preuve d’un volontarisme de façade et totalement superficiel, en laissant faire des marchés fous.
 

Ce faisant, François Hollande est le meilleur allié de ce capitalisme sauvage. Non seulement il bouleverse le débat politique en mettant les opposants à ce système dans une position compliquée, mais pire, il est sans doute le meilleur avocat de la pseudo inéluctabilité de ces politiques, en laissant faire et en gesticulant de manière absolument dérisoire pour justifier sa place, sans jamais remettre en cause quoi que ce soit. 

 


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