Tout cela pour за…

par Pelletier Jean
mardi 16 avril 2013

L’opération transparence censée remettre en selle le gouvernement semble compromise pour plusieurs raisons. Elle n’a pas fait, loin s’en faut l’unanimité au sein du PS et du gouvernement lui-même. Elle a donné l’occasion de faire entendre directement ou indirectement des voix qui rejoignaient la ligne d’opposition défendue par l’UMP. Enfin, d’une certaine manière elle ouvre la boite de Pandore, à première vue, il y a certaines déclarations qui pourraient très vite porter à contestation par des journalistes d’investigation un tant soit peu malin.

Il s’agissait donc de la première marche vers la transparence, les ministres aujourd’hui, tout de suite…. Les parlementaires, chefs d’exécutifs locaux, hauts fonctionnaires de l’administration et membres de cabinet pour un peu plus tard. Il faut juste faire passer une loi…Quatre mois au bas mot, nous promettons…. A voir lorsque les critiques et les oppositions vont se cristalliser sur le texte dans les deux assemblées. Déjà l’éminent personnage de la république qu’est le Président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, socialiste, s’est précipité au Figaro pour dire tout le mal qu’il pensait de cette proposition de François Hollande.

Il y a la catégorie des pleurnicheuses.

La première à ouvrir le bal et à provoquer des dégâts collatéraux est sans aucun doute Michèle Delaunay. Non pas, parce qu’elle se trouve presqu’en tête du hit parade avec ses 5,4 millions d’euros…. Mais les commentaires qu’elle a fait il y a quelques jours en répondant aux questions d’un journaliste de Sud-ouest ne passent pas : « Sachant le contexte politique très tendu, c’est pour moi une épreuve au premier sens du terme. L’opposition ne va pas manquer de s’engouffrer dans l’image de la socialiste riche. Objectivement, cela m’émeut de devoir transformer toute une vie en éléments financiers » Une épreuve, de devoir énumérer ces millions… le mot est de trop. L’épreuve, elle est pour les millions de français qui n’arrivent pas à boucler leurs fins de mois, aux centaines de milliers de sans abris, dont de nombreuses familles, aux retraités acculés à la misère… Oui pour eux le mot épreuve est juste. Vous devriez avoir honte et vous excuser auprès des français, Mme Delaunay, non pas pour votre richesse, elle est visiblement honorable, bien que fondée essentiellement sur d’importantes spéculations immobilières.

Il y a la catégorie de celles et ceux qui ne se la laisse pas compter.

Mme Taubira a cru bon d’ajouter trois vélos pour une valeur de 300 euros…, acheté 900 euros, Mme Filippetti avait cru bon ironiser en parlant d’un tee shirt de David Beckham, Montebourg lui d’un fauteuil Charles Eames, le ministre de l’Intérieur fera état des tableaux de son père… Delphine Batho a, de son côté, fait état d’une collection de photos de ses parents John et Claude Batho. Et surtout n’oublions pas la Renault 4 de Mme Duflot pour une valeur de 400 €. Mme Najat Vallaud-Belkacem a fait savoir sa modestie par la possession d’un scooter 50 cm3 Piaggio d’une valeur de 500€ auquel le ministre de l’agriculture a répondu par une Moto BMW (2001) de 300 €. Yamina Benguigui a cru bien utile de préciser qu’elle avait des valeurs cotées en bourse pour un montant de 80,45 € Voilà la manière peu élégante de faire remarquer au président de la république que l’on n’est pas tout à fait d’accord pour rendre des comptes sur son patrimoine.

Enfin il y a la catégorie des biens immobiliers que l’on est prêt à acheter.

Pour ceux qui cherchent à acquérir des résidences secondaires, ils seront heureux de savoir que Mme Duflot a acheté dans les Landes une maison de 150 m2 pour une valeur de 168 000 € et M. Sapin une maison à l’Ile d’Yeu pour 250 000 €. Du côté du département de l’Hérault, un bien à 220 000 € pour Marie-Arlette Carlotti me semble aussi une excellente affaire. Enfin Mme Sylvia Pinel propose un lot à 144 000 €, à savoir une maison d’habitation dans le Tarn et Garonne avec 18 hectares de terre…

Cette folle farandole, téléchargeable sur des imprimés conçus visiblement dans les années 1940, signe un échec patent d’un premier ministre, incapable d’ordonner une synthèse cohérente et lisible pour l’opinion publique, et celle d’un président de la république qui n’est pas prêt de se remettre de son affaire Cahuzac.


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