UMP : Edouard Balladur sort du bois
par jean de Marseille
vendredi 14 décembre 2012
La deuxième mort de Nicolas Sarkozy (suite)
Résumé de l’épisode précédent : L’oligarchie financière, par l’intermédiaire de E Balladur a choisi F Fillon comme candidat à la Présidence de l’UMP et a lancé dans la bataille de l’opinion de droite ses instituts de sondage et ses grands médias. Elle a failli réussir, mais JF Copé qui tenait le Parti et qui s’estimait trahi par ce choix a fait de la résistance et l’a emporté de justesse. Mais F Fillon, qui n’a pas rempli la mission à lui confiée, n’ose pas se résoudre à cette courte défaite, et met en cause le résultat de ces élections.
On attendait donc avec curiosité une manifestation d’Edouard Balladur, dont le silence, sans doute embarrassé, a été long. C’est chose faite depuis le 13/12/2012 dans Le Figaro, le Journal Officiel de l’oligarchie.
Petit retour en arrière sur les forces en présence :
Le système capitaliste (financier et marchand), qui s’est imposé au 18ème siècle, a besoin pour prospérer, d’une organisation politique qui lui est favorable. La dictature lui convient très bien, mais dans les pays occidentaux, c’est le système de la démocratie élective qui domine.
D’où l’importance pour les oligarques, incarnant le pouvoir économique et financier, de parrainer des hommes politiques qui, une fois au pouvoir, mettront en œuvre une politique conforme à leurs intérêts. Ils ont une mainmise totale sur les médias qui leur permet de produire de la pensée unique en économie et de fabriquer du consentement dans l’opinion publique.
En France, c’est tout naturellement les partis de droite ou assimilés qui sont promus et soutenus, même si les courants libéraux à gauche sont suivis avec bienveillance.
Après la crise de 1929, les capitalistes financiers s’étant disqualifiés eux-mêmes, c’est le capitalisme industriel qui a façonné les démocraties modernes jusqu’aux années 80, quand l’oligarchie financière reprend la direction des affaires dans un monde qu’elle globalise.
Cette révolution néolibérale, anglo-saxonne à son origine, a rebattu en France, les cartes politiques. Dans chaque parti de droite (mais aussi au PS), on a retrouvé des oppositions internes entre les libéraux à l’Anglo-saxonne et les nationalistes plus dubitatifs face à la mondialisation.
Depuis au moins 1986, l’homme politique qui a servi le plus efficacement (sur les plans exécutif et législatif) les intérêts de l’oligarchie financière, c’est Edouard Balladur. Et depuis la victoire de son poulain Nicolas Sarkozy en 2007, il garde intact en 2012 son pouvoir d’influence et d’orientation.
Pour lui et ses mandants, la Présidence de l’UMP ne pouvait pas être laissée au simple choix des militants. Ils ont donc choisi de soutenir F Fillon, qui leur semblait avoir de meilleures chances en 2017 que JF Copé (pourtant tout à fait libéralo-compatible).
E Balladur sort donc du bois ce 13 décembre 2012 et s’exprime dans Le Figaro.
Sans surprise, il reprend la proposition de F Fillon de refaire les élections très rapidement, dès le printemps 2013. Il va même jusqu’à proposer la candidature d’Alain Juppé si d’aventure F Fillon jetait l’éponge.
A suivre.