UMP : le bal des faux culs

par Michel DROUET
mardi 27 novembre 2012

Les militants, cocus de l’histoire

Depuis les élections ratées pour la présidence de l’UMP, on assiste à un concert de lamentations : celles des militants bien évidemment auxquels on ne reprochera pas d’être hypocrites, dans la mesure où, ce sont leurs votes et le faible écart entre les prétendants qui ont mené l’UMP dans le mur.

On aurait pu penser que, les élections présidentielles passées, ce parti aurait fait l’inventaire de ce qui avait conduit à la défaite de Sarkozy et serait parti sur des bases classiques d’un parti de droite libérale, sans continuer dans la dérive extrême-droitière de la campagne.

Au lieu de cela, l’un des candidats à la présidence de l’UMP a choisi de poursuivre dans cette voie, au grand dam des militants et électeurs traditionnels du mouvement et au risque de s’éloigner des principes de rassemblement de la droite classique et des centristes qui avaient été à la base de sa création contre nature.

Résultat des courses : des militants qui filent vers le FN, au motif qu’il vaut mieux l’original à la copie, d’autres qui adhèrent à l’UDI, fort opportunément créée récemment par Borloo, et des centristes à la retraite (Méhaignerie), qui ont chopé des lumbagos à force de faire des courbettes à la droite, qui essayent de retrouver un peu de leur honneur perdu en partant vers l’UDI.

Une partie de ceux qui restent, pour l’instant, réclament l’organisation d’un nouveau scrutin, solution inenvisageable pour Copé qui se trouverait ainsi délégitimé. D’autres attendent patiemment le dénouement de la crise, y compris par les voies juridiques.

S’agissant des « médiateurs », on remarquera les efforts déployés par Juppé en les mettant au crédit d’un des fondateurs de l’UMP qui ne souhaite pas voir sa « chose » disparaître. On attend avec impatience la prise de position de l’ex, seul maître après dieu au parti et à l’Elysée, en se disant qu’il est risqué de redonner le volant à un chauffard qui a souvent prisé la conduite à droite sur les conseils du fameux Patrick Buisson et qui ne peut pas décemment se déjuger en donnant tort à Copé. On peut penser par ailleurs que les prétendants au trône de l’UMP ne sont pas si pressé que cela de le voir revenir dans le jeu politique après sa défaite.

Ce qui étonne par-dessus tout dans cette crise, c’est la position prise par une partie de la classe politique, des commentateurs et de beaucoup de journalistes qui tous clament à qui veut les entendre que cette affaire d’élection ratée à la présidence de l’UMP n’est pas une bonne chose pour la vie politique française. Même la gauche au pouvoir fait semblant d’être affectée par ce qui se passe mais se tape sur les cuisses en petit comité en se disant que cette crise à droite est bienvenue pour faire oublier l’aéroport de N D des Landes, la perte du triple A et la politique libérale menée à contre courant des promesses de campagne.

En quoi cette crise est-elle une mauvaise chose pour la vie politique ? Il ne s’agit à proprement parler que d’une guerre d’égo et d’une lutte pour le pouvoir entre deux candidats (en attendant l’ex qui va resurgir de ses cendres). Cette crise est comparable à celles qu’a connues le P.S. aux congrès de Rennes et de Reims sur fond de magouille électorale, sauf que cette fois ci les deux protagonistes de l’UMP se bousculent au portillon pour dire que c’est leur tour, qu’ils doivent être le chef, position incontournable pour briguer la présidence de la république en 2017 et qu’ils doivent pour cela disposer des finances du parti.

Les citoyens dans tout cela semblent les oubliés de l’histoire et assistent aux débats en se disant chaque jour un peu plus que la vie politique française est un véritable merdier et un combat de coqs et que l’essentiel n’est pas là.

Non, cette crise n’est pas une mauvaise chose pour la vie politique française, sauf à penser que cette vie politique ne concerne que le microcosme parisien, alors qu’elle devrait concerner tout le monde. Elle est révélatrice des ambitions personnelles de quelques uns qui construisent leurs « carrières » politiques à coup de renoncements, de trahisons, de plantages de couteaux dans le dos et de petites phrases assassines qui feront la une de gazettes qui souhaitent vendre au lieu de cibler les véritables enjeux.

Les citoyens devraient prendre en mains leur destinée au lieu de vouloir absolument la déléguer à une bande de baltringues qui ne pensent qu’à leur avenir personnel.


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