UMP, mais choquée par les propos de Cohn-Bendit

par Lorene1987
samedi 6 juin 2009

Choquée. Gênée. Les extraits de (l’ancien) livre de Daniel Cohn-Bendit, ressortis par opportunisme, m’ont profondément choquées. J’ai été aussi gênée par le soutien de dernière minute de plusieurs dirigeants de l’UMP à ce personnage de la politique française.

J’ai pris l’habitude de lire les articles de ce site par plaisir d’y trouver des informations intéressantes et des points de vue originaux, sincères, quoique de qualité inégale. Suite à l’émission d’Arlette Chabot, et aux réactions politiciennes hier, j’aimerais apporter mon point de vue sur la polémique qui s’en est suivie. Je suis militante UMP et j’ai été choquée par les propos libertaires de Cohn-Bendit - et par l’accord implicite de certains dirigeants UMP de les cautionner.
 
La passe d’armes pendant l’émission d’Arlette Chabot entre François Bayrou et Daniel Cohn-Bendit ne mériterait pas qu’on s’y attarde. Pourtant, les insinuations levées par François Bayrou sur les écrits de Cohn-Bendit méritent qu’on passe du temps à considérer le peu de réactions qu’elles ont suscitées. Dans ce livre, Cohn-Bendit raconte à la première personne les attouchements sexuels et les caresses qu’il a eus avec des enfants de bas age. Que ces actes aient eu lieu ou non, qu’ils soient lubie provocatrice de Cohn-Bendit ou non, ne m’importe peu ; que leur caractère malsain et criminel n’ait pas été rappelé me choque bien plus. Je ne souhaite pas faire le jeu des partisans du Modem (avec qui je suis en désaccord pour des raisons de fond), mais rappeler le caractère grave, criminel, et dévastateur de la pédophilie.
 
J’ai passé deux ans dans un lycée privée où, une dizaine d’années auparavant, un professeur de primaire avait eu des penchants pédophiles. Il exigeait régulièrement aux élèves de CP ou de CE1 de l’embrasser sur la joue, et trois garçons (qui ont ensuite quitté l’école) furent victimes d’attouchements plus poussés. Le professeur fut réprimandé par la direction, mais conserva son poste. Aucune plainte ne fut déposée. Ce climat malsain avait marqué et blessé beaucoup d’élèves, même s’ils ne furent pas victimes eux-mêmes de violences sexuelles.
 
La pédophilie est un acte grave, criminel. Il blesse les enfants, leur empêche ensuite de mener une vie saine, et blesse aussi leurs amis et leurs familles. Dans de nombreux cas, le poids de la famille ou de l’institution scolaire incite à ne pas porter plainte.
 
Il faut une ligne morale claire qui condamne les propos de Cohn-Bendit, fussent-ils écrits en 1975. L’”ambiance" d’une certaine époque ne minimise en rien pas la portée malsaine des actes décrits. Je ne crois pas qu’en disant ceci je sois l’apôtre du politiquement correct ; il faut fermement marquer la ligne entre ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas.
 
Soyons clairs : je n’accuse pas M. Cohn-Bendit d’avoir eu des attouchements sur mineurs. J’accuse juste la classe politique (qu’il m’arrive d’admirer en d’autres circonstances), sous couvert de mettre Europe Écologie en compétition avec le Modem, de cautionner des écrits dont la portée est clairement négative, libertaire, et malsaine. Si on ne les condamne pas, on peut alors commencer à justifier certains actes blessants envers les enfants.

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