Un candidat sans artifice

par Robert GIL
jeudi 3 novembre 2011

Voici un OVNI dans la course à la présidence, un ouvrier représentant « La France qui se lève tôt », un syndicaliste CGT, pour qui la politique ne devrait pas être un métier. Un ouvrier, un sans grade pour représenter la France d’en bas : impensable !

 Sans diplôme, Philippe Poutou 44 ans, a d’abord enchaîné les emplois précaires comme intérimaire ou surveillant de collège, avant d’être embauché en CDI chez Ford comme réparateur de machines-outils, où il a animé une lutte de plusieurs années contre la fermeture de son usine. Lorsqu’Olivier Besancenot a décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle de 2012, afin de montrer que la politique est une affaire collective, et pas individuelle, le NPA, Nouveau Parti anticapitaliste, a décidé d’en faire son candidat.

 Lors d’émissions télévisées, Philippe Poutou joue la transparence et l’honnêteté. Lorsqu’il ne maitrise pas un sujet, il explique qu’il défend un projet collectif, qu’il ne connait pas tout, mais que dans son organisation, d’autres camarades sont au fait de ce sujet. Chacun a un rôle à jouer, un homme seul ne peut pas tout savoir, il la joue collectif dans un monde individualisé. Les français ne sont pas habitués, car au fil des années les différents politiques nous ont habitués à tout savoir sur tout, ou du moins à faire semblant. Mais depuis 40 ans ceux qui savent tout sur tout et donnent des conseils et des leçons, nous ont envoyés droit dans le mur. L’homme providentiel n’existe pas !

 Et dans l'arène médiatique, de pseudo-journalistes, pseudo-présentateurs, pseudo-philosophes ou pseudo-chanteurs sont très loin de faire partie de la classe ouvrière, ils se posent en donneurs de leçon, et font preuve d’une condescendance et d’un paternalisme médiatique plein d'arrogance. Procédé terrible et d'une facilité déconcertante, pour déstabiliser un Philippe Poutou sans défense, car ne maitrisant pas les codes de la télévision. Ce procédé révèle ce que peut être la domination de classe, le mépris d’une classe sur une autre. Alors, employé, travailleur, salarié, chômeur, exploité, ne te trompe pas de combat, ne te trompe pas de candidat.

 L’homme politique professionnel doit donner l’impression de connaitre son sujet en citant des chiffres et des pourcentages. Lors du débat entre Sarko et Ségo sur le nucléaire en 2007, les deux prétendants ont cité des chiffres et des pourcentages, tous plus faux les uns que les autres. A la télévision, des millions de téléspectateurs ont entendu N. Sarkozy dire : « Il y a 150 000 policiers et 120 000 gendarmes et 5 % d’entre eux termineront l’année soit morts soit blessés grièvement. C’est ça le métier de policier ». Faites le calcul : 36 par jour, pire qu’en Afghanistan ! Et toutes ces incohérences passent à l’as, avec la complicité de pseudo journalistes, car ces gens là représentent ceux qui savent.

 Il faut sortir d’un système où l’idéologie et les belles paroles ne sont que du marketing. Les membres de l’élite ne s’intéressent qu’aux intérêts de leur classe, vous ne faites pas partie de leur monde. Cela explique toutes les promesses non tenues faites par nos politiciens pour se faire élire ; mais attention les gens qui mentent régulièrement pour arriver à leurs fins sont des manipulateurs. Pensez-y la prochaine fois !

 Philippe Poutou et le NPA vont défendre un vrai programme de rupture avec le capitalisme. Cependant il ne suffit pas d’être candidat pour être présent à cette élection. Il devra être parrainé par au minimum 500 élus, afin de pouvoir participer au débat démocratique… et ça, ce n’est pas gagné !

 

Article publié sur Conscience Citoyenne Responsable

http://2ccr.unblog.fr/2011/11/02/un-candidat-sans-artifice/


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