Un peu de dignité Madame Royal !
par CHALOT
mardi 19 juin 2012
Les déclarations de Madame Royal au soir du deuxième tour dénonçant Olivier Falorni le candidat « dissident socialiste et affirmant « le résultat de ce soir est le résultat d'une trahison politique » sont indignes.
Olivier Falorni, lui, a répondu avec hauteur "la victoire de la démocratie". "Je comprends sa déception, et je souhaite qu'on retrouve des paroles apaisées, et qu'on n'utilise plus des termes comme 'trahison', ça salit le débat politique, ça me salit, et ça salit mes électeurs"... "Tous les électeurs qui ont voté pour moi ce soir ont voté pour un candidat socialiste."
Les déclarations des dirigeants socialistes exprimant leur regret voire leur consternation devant l'échec de Ségolène Royal ressemblent un peu à des larmes de crocodiles.
Certains militants, « hors micro » n'hésitent pas à rappeler que Ségolène Royal s'est parachutée sur cette circonscription et qu'elle est arrivée en pays conquis.
Alors qu'elle n'a jamais cessé de prôner la démocratie participative, c'est elle qui a décidé de A jusqu'à Z comment mener la campagne législative.
Des militants, voire des responsables socialistes rappellent que comme les autres dissidents, Olivier Falorni sera ré intégré au PS...
Rien n'est moins sûr si Ségolène Royal continue à faire pression, elle qui ne veut pas que le gagnant puisse faire partie du groupe socialiste à l'Assemblée Nationale.
Je n'ai rien contre la présidente de la Région Poitou Charente, j'ai même voté pour elle au deuxième tour de la présidentielle en 2007 mais je trouve que sur ce coup là, elle manque de dignité...
Une femme de gauche qui se gausse d'être une combattante, s'offrant à servir avant tout la cause devrait élever le niveau du débat politique ….
Aujourd'hui, il y a mieux à faire que de pleurer sur son sort.
Il serait bon que la gauche dans son ensemble s'interroge sur la désaffection des quartiers populaires qui se sont abstenus en masse et sur les causes de la césure entre les plus pauvres, les laissés pour compte et le reste de la société.
Ces gens qui survivent avec les minima sociaux ou avec de petites indemnités de chômage sont inquiets devant leur avenir, ils se sentent abandonnés par des élus qu'ils ne voient que tous les cinq ans sur les marchés .
Il y a là pour Ségolène Royal et pour beaucoup de militants de gauche, un terrain de réflexion et d'actions.
Si dès aujourd'hui, le PS se contente de gérer en se coupant du peuple et de ses aspirations, il y a un risque mortel de voir s'installer la désespérance et une fuite en avant vers le populisme de droite ou même vers l'extrême droite xénophobe....
Il faut reconquérir les territoires « perdus » de la République !
Jean-François Chalot