Une candidature qui tombe à pic !

par Michel DROUET
mercredi 16 novembre 2016

L’annonce de la candidature de Macron à la présidentielle était-elle aussi urgente ?

Le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle provoque de multiples réactions à gauche comme à droite.

La droite qui s’affole

Pour la droite, le moins que l’on puisse dire c’est que cette annonce à quelques jours seulement de la primaire sème le doute dans l’Etat-major de Juppé et redonne de l’espoir parmi les proches de Sarkozy.

Pour le premier, en effet, le soutien affiché de Bayrou, faisait miroiter un vote centriste massif lors de la primaire, or il n’est pas exclu que le profil Macron, « ni de droite ni de gauche » séduise des électeurs centristes jusqu’à présent décidés à aller voter Juppé à la primaire et qui dès lors s’abstiendraient en décidant de soutenir le gendre idéal que les médias nous proposent désormais.

Pour Sarkozy, en panne dans les sondages pour la primaire de la droite et du centre, c’est une divine surprise et sa capacité de virer en tête au soir de la primaire n’est désormais plus exclue 

Voilà pour les effets à court terme, mais la question essentielle est la suivante : quel est le coup d’après ?

Macron, un candidat hors sol ?

A priori, un candidat comme Macron se présentant sans le soutien d’un parti n’a que peu de chances d’être en capacité de se présenter réellement. Le système des signatures et le chantage à l’investiture pour les prochaines législatives devraient avoir raison des quelques soutiens socialistes pour Macron, général sans troupe.

Si l’effet sur les primaires de la droite et du centre est celui décrit plus haut, la conséquence immédiate de cette candidature serait de remettre en selle l’ex Président Sarkozy et bien que les haines et les inimitiés soient nombreuses au sein du camp des Républicains, on peut faire confiance à l’appareil tout entier pour faire bloc et soutenir ce candidat surprise.

 Du côté de la gauche socialiste, on a toujours émis l’idée que le candidat idéal pour un Hollande (totalement aux fraises actuellement) serait Sarkozy et on se prépare sans doute à effectuer un remake de 2012 dans lequel on verrait s’opposer deux candidats ayant échoué : un cauchemar démocratique qui pourrait se solder par le retour de l’ex ayant récupéré des votes frontistes.

Voilà donc pour les effets possible de la candidature Macron, mais on est en droit d’envisager que cette candidature ne tombe pas comme ça, à un moment crucial pour la présidentielle.

La synthèse, selon Hollande

La proximité de Macron avec Hollande a toujours été évoquée et ce dernier n’a jamais prononcé de mots définitifs consacrant la rupture avec son jeune protégé. D’un autre côté, le piaffement de Valls décidé à en découdre en enterrant Hollande est sans doute mal vu en haut lieu et irrite et la présence de quelques caciques du PS (le sénateur maire de Lyon, Gérard Collomb, notamment) pourrait laisser supposer que le missile Macron, n’est là que pour épater la galerie et animer le débat, en écartant Juppé et en attendant que Hollande ramasse la mise le moment venu.

Cela pourrait nous donner, juste avant la primaire socialiste un beau discours de Macron constatant son impossibilité de réunir les 500 signatures et invitant ses soutiens à voter Hollande contre un poste de premier Ministre.

Nous aurons quelques indications dimanche soir sur cette hypothèse…


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