Une erreur politique

par Phileas
lundi 25 octobre 2010

Les Sénateurs Centristes (hormis quelques MODEM) ont voté la Réforme sur la retraite, après avoir observé que cette dernière s’était réalisée sans le soutien de l’opinion publique,

non pas parce qu’il ne fallait pas faire de réforme et laisser les choses en l’état, comme je l’entends ici ou là, mais parce les Français appelaient (et appellent encore) de leur vœux un débat national.

Le gouvernement a choisi une ligne autistique sous le seul prétexte qu’il fallait ne pas perdre de temps et qu’il s’agissait de faire passer cette réforme aux forceps sur le plan (politique) national mais aussi international puisque remettre cette réforme à plus tard eut été catastrophique sur le plan financier avec une décote de notre pays par les agences de notation. Ce qui n’aurait pas manqué de nous faire sombrer dans une crise grave, puisque nous empruntons à tour de bras chaque heure, chaque minute, chaque seconde. De plus, notre rapport avec l’Allemagne aurait été rapidement désastreux.

Les Français avaient compris dans leur grande majorité ces enjeux dès le départ, puisqu’ils demandaient, par sondages interposés au gouvernement, de s’asseoir à une table de négociation avec tous les acteurs concernés et de trouver rapidement un accord pour promulguer la Loi.

On ne pouvait être plus clair.

Ils savaient qu’il fallait une Réforme, ils disaient qu’il ne fallait pas la remettre à plus tard,mais voulaient qu’on débattu.

 Le gouvernement et Nicolas Sarkozy ont œuvré à la hussarde, dans une ligne d’opposition frontale qui s’est faite contre l’immense majorité de la population elle-même, dont une partie continue à se battre pour une bataille qui lui semble sérieuse, vitale du seul point de vue démocratique, avec des interrogations et des doutes profonds à l’égard du pouvoir.

C’est un sentiment d’injustice qui prévaut qui va bien au-delà de la seule question de la réforme.

 Il fallait une réforme. La borne d’âge était cohérente.

 Mais des injustices sont apparues rapidement dès qu’il a s’agit d’analyser un peu plus dans le détail. Les français qui n’ont pas réussi à se constituer une retraite complète, devront attendre 67 ans pour la toucher. Donc les plus petites retraités seront touchés de front : c’est le cas des mères de famille qui se trouvent traditionnellement dans une plus grande précarité que les hommes (surtout lorsqu’elles se retrouvent seules) et qui terminent leur vie avec le minimum vieillesse.

Les français sont donc persuadés que les efforts sont réclamés aux plus faibles contre ceux qui ont le plus d’avantages dans la vie (cf le bouclier fiscal).

Il fallait faire un geste qui n’aurait pas remis la réforme en cause. C’est la proposition de François Bayrou qui a demandé au Chef de l’Etat qu’avant la mise en place de cette mesure, restant la plus contestée, il devait avoir une nouvelle délibération, qu’on se mette autour d’une table pour évoquer la situation des 65 à 67 ans. On aurait pu prendre date en 2016, avant que l’ensemble de la réforme ne s’applique à cette tranche d’âge-ci.

Et bien rien que cela voyez-vous, méritait que les Centristes ne votent pas de façon moutonnière, pressés par un gouvernement qui est allé jusqu’à les empêcher d’amender.

Où est la petite musique différente dont on nous parle ? Où est l’humanisme et l’équilibre dont se gaussent d’incarner le Centre ?

Savent-ils qu’entre le non et le oui, il y a la possibilité de s’abstenir ?

Les Centristes ont donc commis une erreur politique en votant oui. Ils n’ont pas joué leur rôle de modérateur en imposant au gouvernement, puisque l’UMP n’avait pas la majorité absolu, de débattre à nouveau.


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