Une exclusion temporaire pour Arnaud Montebourg

par Lou Gobi
mardi 23 janvier 2007

Retour, en compagnie de Dominique Boy Mottard, conseillère générale PS des Alpes-Maritimes, sur la suspension d’un mois infligée à Arnaud Montebourg par Ségolène Royal. « Tout ira mieux quand les entourages montreront un peu plus de... sérénitude ! »

Dans le grand match des présidentielles, Arnaud Montebourg, l’un des porte-parole de Ségolène Royal, vient d’être exclu temporairement de la campagne socialiste pour avoir osé des propos somme toute humoristiques sur François Hollande.

« Ségolène Royal n’a qu’un seul défaut, c’est son compagnon ». Une phrase qui aurait eu un poids certain si elle avait été prononcée dans une émission politique dite « sérieuse » mais qui l’a été sur le plateau du Grand Journal de Canal +. Non que l’émission de Michel Denisot ne soit pas des plus sérieuses mais la dérision et l’humour y sont tout de même très présents.

« C’était pour rire » : Même la précision donnée par Montebourg n’aura pas suffi à empêcher sa mise au coin mensuelle. Pour François Hollande, « l’incident est clos et tout le monde doit se remettre au travail » sauf que la parole sera portée par d’autres et qu’une démission aurait été présentée par Arnaud Montebourg. Affaire à suivre donc du côté du parti à la rose.

Afin de réagir à cette supension, Nice Premium est allé à la rencontre de Dominique Boy Mottard, conseillère générale PS des Alpes-Maritimes, qui revient sur cette boutade qui n’a pas fait rire tout le monde.

Nice Premium : Que pensez-vous de la suspension de Montebourg ?

Dominique Boy Mottard : La sanction me semble relever de la demi-mesure. Soit Arnaud Montebourg a fait, comme il l’affirme, une petite provocation humoristique et on ne voit pas pourquoi il serait sanctionné publiquement (même si on peut ne pas apprécier cet humour), soit sa sortie traduit un malaise plus profond entre la candidate et le parti, ce qui demande un traitement politique plus qu’une punition.

NP : Qu’auriez-vous fait à la place de Ségolène Royal ?

DBM : Dans la première hypothèse, que je privilégie, je n’aurais rien fait de public et tout aurait sans doute été oublié en quelques heures.

NP : Arnaud Montebourg aurait proposé sa démission. Quel est votre avis sur ce sujet ?

DBM : Je pense qu’ils auraient dû parler de tout ça à trois, en privé. Il vaut mieux éviter les psychodrames médiatiques.

NP : Enfin, considérez-vous cet incident comme un couac dans la campagne de Ségolène Royal ?

DBM : Cet incident est d’autant plus regrettable que l’opinion publique le met en parallèle avec la mansuétude dont on a fait preuve vis-à-vis de Georges Frêche.

La campagne va être longue. Ségolène Royal devrait peut-être étoffer son équipe avec des gens d’expérience (encore que le passé nous a montré que nul n’est à l’abri de bévues de ce genre). Tout ira mieux quand les entourages montreront un peu plus de... sérénitude !


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