Une fois de plus, une fois de trop

par Pelletier Jean
mercredi 9 octobre 2013

C’est encore un député UMP qui vient illustrer la nature machiste et grivoise de la représentation nationale. Philippe Le Ray, député du Morbihan, pris d'on ne sait quel sentiment, s’est mis à faire la poule, en caquetant stupidement sur les bancs de l’Assemblée, pendant que Véronique Massonneau, élue EE-LV de la 4ième circonscription de la Vienne… prenait la parole dans le cadre des débats relatifs au projet de loi sur les retraites.

Moment surréaliste et déplaisant où la députée verte exposant ses arguments à propos de la réforme, l’hémicycle se transformait, du côté des rangs de l’UMP en une basse-cour bruyante. Les effets de volatiles de M. Le Ray ont fini par déstabiliser la députée et l’interrompre dans son exposé.

Claude Bartolone, qui présidait la séance s’est emporté devant une attitude aussi irresponsable, qu’irrespectueuse, il a aussitôt suspendu la séance après un rappel à l’ordre du député contrevenant.

On s’attendrait à une application stricte du règlement de l’Assemblée nationale qui prévoit au chapitre XIV « Discipline et immunité » la possibilité d'un rappel à l'ordre avec inscription au procès-verbal pour tout député « qui se livre à une mise en cause personnelle, qui interpelle un autre député ou qui adresse à un ou plusieurs de ses collègues des injures, provocations ou menaces. » Ce qui entraînerait la privation, pendant un mois, du quart de l’indemnité parlementaire du député.

De même on pourrait aussi enquêter du côté de la buvette de l’Assemblée nationale, pour y faire de temps en temps des contrôles éthyliques. Le Président de l’Assemblée nationale est décidé à faire un exemple, il a convoqué une conférence des présidents cette après-midi à 16h30 pour évoquer ce dérapage. D’autant plus que ce n’est pas la première fois que les députés UMP s’en prennent avec aussi peu d’élégance à une personnalité écologiste, de surcroît une femme. La ministre du logement Cécile Duflot avait dû subir leurs quolibets à propos d’une robe à fleur qu’elle portait à l’occasion d’une de ses interventions.

Les députés adeptes de cette forme d’intervention dans l’hémicyclique ne viendront pas se plaindre, si les partis populistes et extrémistes continuent à tailler leur route sur un antiparlementariste absolu. C’est le spectacle navrant d’un machisme, malheureusement ordinaire, que l’Assemblée, la représentation nationale, a offert aux français. C’est la démocratie elle-même qui a été ainsi dégradée.

Cette assemblée déjà structurellement machiste, parce qu’essentiellement mâle, âgée et blanche qui débat d’une réforme des retraites qui va impacter le futur des jeunes français, alors qu’elle se réserve pour elle-même un régime de retraite très avantageux et par là même inique, c’est cette assemblée-là qui ridiculise une députée femme et écologiste….

Pour clore cette polémique Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, a déclaré, à l’issue du Conseil des ministres  : « On ne peut que regretter que certains aient du mal à conserver une attitude conforme à leur fonction après des diners manifestement bien arrosés. ».

 


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